Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Bonjour,
sur ce point concernant la prise de son, je pense que la technologie employée ne répond plus aux attentes artistiques : usage abusif de micro HF aux courbes non-compensées, tristesse absolue du son des préamplis (avez-vous vraiment comparé les préamplis d'un Cantar avec ceux de Nagra 4.2 ? Ou ceux des récentes Sonosax avec les anciennes), non-traiement des crêtes de dynamique à la prise, microphones sans couleur, ...).
Cette technologie est certes meilleures en terme de caractéristiques techniques (bruit de fond, dynamique, distorsion) et donnera de bons résultats dans un auditorium bien conçu et extrêmement silencieux, en revanche pour satisfaire des diffusions plus modestes, dans un environnement domestique, elle échoue.
Et le manque de réponses sonores adéquates et directes des constructeurs de cette nouvelle technologie, entraine de la part du preneur de son un effort particulièrement difficile, avec des prises de décision rapides qui sont délicates au moment d'un tournage, et dont le résultat sonore n'est pas satisfaisant une fois entendu hors de la paire d'écouteurs (relier cette idée à celle du post précédent de TNT).
Bref, les constructeurs de matériel ne nous aide pas d'un point de vue artistique. Une sérieuse réflexion est à approfondir sur ce dossier.
Bien amicalement
sur ce point concernant la prise de son, je pense que la technologie employée ne répond plus aux attentes artistiques : usage abusif de micro HF aux courbes non-compensées, tristesse absolue du son des préamplis (avez-vous vraiment comparé les préamplis d'un Cantar avec ceux de Nagra 4.2 ? Ou ceux des récentes Sonosax avec les anciennes), non-traiement des crêtes de dynamique à la prise, microphones sans couleur, ...).
Cette technologie est certes meilleures en terme de caractéristiques techniques (bruit de fond, dynamique, distorsion) et donnera de bons résultats dans un auditorium bien conçu et extrêmement silencieux, en revanche pour satisfaire des diffusions plus modestes, dans un environnement domestique, elle échoue.
Et le manque de réponses sonores adéquates et directes des constructeurs de cette nouvelle technologie, entraine de la part du preneur de son un effort particulièrement difficile, avec des prises de décision rapides qui sont délicates au moment d'un tournage, et dont le résultat sonore n'est pas satisfaisant une fois entendu hors de la paire d'écouteurs (relier cette idée à celle du post précédent de TNT).
Bref, les constructeurs de matériel ne nous aide pas d'un point de vue artistique. Une sérieuse réflexion est à approfondir sur ce dossier.
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- pontail
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Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Je ne sais pas si Dorian parle tellement d'une couleur ou d'une chaleur dans le son qui aurait disparu ou plutôt de directs de plus en plus "chargés" ou "sales". Les temps de tournages restreints et la disparition du second assistant (vous savez celui qui pose la moquette sous les jolis pieds des acteurs ou des patins sous les talons des actrices même au dernier moment) y sont pour quelquechose je pense.
En parlant de formation mise à part à ENSLL, à l'IAD ou la FEMIS les techniques de perche ne sont plus enseignées, avant ces lacunes en sortie de formation étaient comblées par le poste de stagiaire puis second alors que maintenant c'est de plus en plus de la formation seul sur du court métrage ou des petits projets pour beaucoup d'Assistants.
En parlant de formation mise à part à ENSLL, à l'IAD ou la FEMIS les techniques de perche ne sont plus enseignées, avant ces lacunes en sortie de formation étaient comblées par le poste de stagiaire puis second alors que maintenant c'est de plus en plus de la formation seul sur du court métrage ou des petits projets pour beaucoup d'Assistants.
Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Je n'aime pas trop cette discussion qui sous entend que c'est la faute du matos, du budget, des Hf, du direct...Bref des autres.
Quand je lis que des sons direct ne sont pas bon, je me demande alors pourquoi des grands du son direct ne tournent pas plus...
Et merci aux spectateurs d'être exigeants.
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Et merci aux spectateurs d'être exigeants.
Vincent M.
http://dinosaures-sarl.fr
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Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Que les constructeurs nous donnent des outils qui fonctionnent et tout ira mieux.
Même si on aime pas cette discussion, il est malheureusement désagréable de constater qu'il y a un réel problème. Il serait préférable pour le téléspectateur et les créateurs (réalisateur, auteur des dialogues et du scénario) qu'une solution soit trouvée rapidement.
---
En musique, je fais un parallèle, on a le même problème. C'est une galère de produire des sonorités intéressantes avec le matériel actuel. Soit le résultat est mou, incolore et inodore (voire inintelligible pour les textes chantés, rien d'intéressant d'un point de vue artistique), soit le résultat est agressif et déplaisant. Le juste milieu de séduction est fort difficile à trouver, beaucoup plus difficile à trouver que dans les années 70.
Il semblerait que le proverbe "le mieux est l'ennemi du bien" soit d'actualité, lorsque la technologie côtoie les méandres des arts.
J'en discutais avec le plusieurs patrons de studios parisiens à l'occasion de la triste journée de vendredi dernier (il y a 8 jours), on était tous d'accord sur le point suivant, que l'art d'enregistrement et de son adéquation avec l'artistique avaient atteint des sommets durant les années 70, et que depuis l'évolution n'a pas été bien favorable. Les gens qui travaillent dans ces années là avaient compris un "truc" que l'on n'arrive malheureusement plus trop à définir aujourd'hui.
Bien amicalement
Même si on aime pas cette discussion, il est malheureusement désagréable de constater qu'il y a un réel problème. Il serait préférable pour le téléspectateur et les créateurs (réalisateur, auteur des dialogues et du scénario) qu'une solution soit trouvée rapidement.
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En musique, je fais un parallèle, on a le même problème. C'est une galère de produire des sonorités intéressantes avec le matériel actuel. Soit le résultat est mou, incolore et inodore (voire inintelligible pour les textes chantés, rien d'intéressant d'un point de vue artistique), soit le résultat est agressif et déplaisant. Le juste milieu de séduction est fort difficile à trouver, beaucoup plus difficile à trouver que dans les années 70.
Il semblerait que le proverbe "le mieux est l'ennemi du bien" soit d'actualité, lorsque la technologie côtoie les méandres des arts.
J'en discutais avec le plusieurs patrons de studios parisiens à l'occasion de la triste journée de vendredi dernier (il y a 8 jours), on était tous d'accord sur le point suivant, que l'art d'enregistrement et de son adéquation avec l'artistique avaient atteint des sommets durant les années 70, et que depuis l'évolution n'a pas été bien favorable. Les gens qui travaillent dans ces années là avaient compris un "truc" que l'on n'arrive malheureusement plus trop à définir aujourd'hui.
Bien amicalement
Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Veux tu dire que si parfois le son n'est pas bon c'est la faute des fabricants de matériel ?Que les constructeurs nous donnent des outils qui fonctionnent et tout ira mieux.
Vincent M.
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Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Parce qu'il est dur d'être un sympathique ingé son, qualité requise pour les gens du tournage et un critère non négligeable pour la possibilité de rebosser avec une même équipe, et aussi exigent et souvent casse couille pour obtenir la qualité du son enregistré.
Par la méconnaissance de la post prod, et par le professionnalisme de ces mêmes personnes qui souvent il faut le dire rattrape et sauve les coups.
Parce que le tournage a deux caméras complique sérieusement la tâche aussi.
Parce que l'écoute casque stéréo est très différente de l'écoute LCR ciné et que peu s'en rendent compte.
Et la je suis assez d'accord avec Dorian, on ne parle pas de joli couleur, de dynamique maitrisé etc ... Juste d'avoir le son au plan, avec peu de variations de timbre et les lieux (acoustiques notemment) qui vivent (les méfaits de la perche HF sur ce dernier point sont criants).
Envoyé de mon iPhone à l'aide de Tapatalk
Par la méconnaissance de la post prod, et par le professionnalisme de ces mêmes personnes qui souvent il faut le dire rattrape et sauve les coups.
Parce que le tournage a deux caméras complique sérieusement la tâche aussi.
Parce que l'écoute casque stéréo est très différente de l'écoute LCR ciné et que peu s'en rendent compte.
Et la je suis assez d'accord avec Dorian, on ne parle pas de joli couleur, de dynamique maitrisé etc ... Juste d'avoir le son au plan, avec peu de variations de timbre et les lieux (acoustiques notemment) qui vivent (les méfaits de la perche HF sur ce dernier point sont criants).
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Benjamin Rosier - La Puce a l'Oreille
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Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Il ne s'agit pas de chercher un coupable, il s'agit de comprendre pourquoi et comment malgré l'histoire et les progrès, le ressenti à l'égard de la qualité des sons directs ne s'améliore pas, voire se deteriore....Il m'arrive aussi de me poser cette question a mon propre égard, non pas que je fasse un son de m..merci..mais pltt que j'ai du mal a progresser, a passer le mur d'une certaine qualité qui est la mienne aujourd'huiet autour de laquelle je stagne. Cette réflexion m' a fait choisir des Beyer 160 et des pré preampli...a l'heure des micros numériques, c'est vers le passé que je trouve un élément de solution aux nouvelles problématiques de tournage. Bien sur c'est un chemin tt à fait personnel.
Ê pericoloso sporgersi!
Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
On en a entendu parler lors de l'atelier son direct de l'Afsi...Parce que le tournage a deux caméras complique sérieusement la tâche aussi.
Parce que l'écoute casque stéréo est très différente de l'écoute LCR ciné et que peu s'en rendent compte.
Et la je suis assez d'accord avec Dorian, on ne parle pas de joli couleur, de dynamique maitrisé etc ... Juste d'avoir le son au plan, avec peu de variations de timbre et les lieux (acoustiques notemment) qui vivent (les méfaits de la perche HF sur ce dernier point sont criants).
Merci mister Fox...il s'agit de comprendre pourquoi
Vincent M.
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Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
Bonjour,
j'essaye comme vous tous, de comprendre pourquoi nous subissons ce genre de dysfonctionnement. Lorsque j'avance l'idée que l'outil ne correspond plus aux objectifs de notre mission, c'est pour constater qu'à bien des égards, il existe un divergence de critères qualitatifs entre constructeurs et artistes créateurs. Nous sommes au milieu d'eux, et en constatons la non-coordination.
Je reconnais à ce jour les qualités indéniables des chaînes d'enregistrement numériques proposées par nos quelques constructeurs : les courbes sont belles, en phase et en amplitude, la dynamique est la même pour tout le spectre, étendu et large, la distorsion n'est plus qu'un souvenir... Voilà qui paraît fort réjouissant pour faire de la mesure électrique, en laboratoire ou pour des objectifs de recherche universitaire. Je me demande simplement si c'est objectifs sont les mêmes sur un plateau de tournage ou dans un studio d'enregistrement de musique ?
La seule chose dont je suis puissamment convaincu, est qu'il faut incorporer une part d'artistique à notre réflexion. Certes ce n'est pas notre métier de créer de l'art; en revanche n'oublions pas que nous accompagnons au plus près le processus de création, et que malgré le supposé détachement de certain, chaque élément humain y contribue pour partie. Nous sommes choisis pour notre compétence à répondre par méthodes et techniques aux besoins de la matérialisation d'une œuvre d'art.
Un exemple, j'écoutais hier des disques vinyles de l'ORTF (deux 30 cm en 33 t/mn) qui avait enregistré pour la diffusion de l'émission "Le théâtre Français", donc avant 1974. J'ai pu constaté que les comédiens de l'époque ne prononçaient pas mieux que ceux d'aujourd'hui. Malgré cela, quel son ! Un son beau, brillant, séduisant, avec un bonne reproduction de la fréquence fondamental des voix sans pour autant avoir de trop grave, des aigus riches et totalement doux. C'est un plaisir d'écouter de tel enregistrement qui donne envie. Une envie de faire le même type de son aujourd'hui. Mais comment ?
Le pire est que l'on ne sait plus comment faire. La technologie qui permettait d'obtenir cet effet de proximité tout en ayant des microphones distancés de plusieurs mètres de la source sonore n'existe plus. Faites la même chose avec les moyens actuels, dans les mêmes conditions, c'est-à-dire même placement microphonique, même distance, même directivité, même voix, vous obtiendrait de la bouillie. Cette bouillie sera correcte en auditorium; malheureusement elle perdra toute sa substance en diffusion sur un média domestique normal (et comme ces derniers ne se sont pas améliorés, la situation est pire que ce qu'elle devrait être).
Sans entrer dans les détails techniques nombreux, voilà ce que je constate qui me permet d'entamer une réflexion générale sur le rapport entre les machines employées et l'œuvre d'art.
Bien amicalement
j'essaye comme vous tous, de comprendre pourquoi nous subissons ce genre de dysfonctionnement. Lorsque j'avance l'idée que l'outil ne correspond plus aux objectifs de notre mission, c'est pour constater qu'à bien des égards, il existe un divergence de critères qualitatifs entre constructeurs et artistes créateurs. Nous sommes au milieu d'eux, et en constatons la non-coordination.
Je reconnais à ce jour les qualités indéniables des chaînes d'enregistrement numériques proposées par nos quelques constructeurs : les courbes sont belles, en phase et en amplitude, la dynamique est la même pour tout le spectre, étendu et large, la distorsion n'est plus qu'un souvenir... Voilà qui paraît fort réjouissant pour faire de la mesure électrique, en laboratoire ou pour des objectifs de recherche universitaire. Je me demande simplement si c'est objectifs sont les mêmes sur un plateau de tournage ou dans un studio d'enregistrement de musique ?
La seule chose dont je suis puissamment convaincu, est qu'il faut incorporer une part d'artistique à notre réflexion. Certes ce n'est pas notre métier de créer de l'art; en revanche n'oublions pas que nous accompagnons au plus près le processus de création, et que malgré le supposé détachement de certain, chaque élément humain y contribue pour partie. Nous sommes choisis pour notre compétence à répondre par méthodes et techniques aux besoins de la matérialisation d'une œuvre d'art.
Un exemple, j'écoutais hier des disques vinyles de l'ORTF (deux 30 cm en 33 t/mn) qui avait enregistré pour la diffusion de l'émission "Le théâtre Français", donc avant 1974. J'ai pu constaté que les comédiens de l'époque ne prononçaient pas mieux que ceux d'aujourd'hui. Malgré cela, quel son ! Un son beau, brillant, séduisant, avec un bonne reproduction de la fréquence fondamental des voix sans pour autant avoir de trop grave, des aigus riches et totalement doux. C'est un plaisir d'écouter de tel enregistrement qui donne envie. Une envie de faire le même type de son aujourd'hui. Mais comment ?
Le pire est que l'on ne sait plus comment faire. La technologie qui permettait d'obtenir cet effet de proximité tout en ayant des microphones distancés de plusieurs mètres de la source sonore n'existe plus. Faites la même chose avec les moyens actuels, dans les mêmes conditions, c'est-à-dire même placement microphonique, même distance, même directivité, même voix, vous obtiendrait de la bouillie. Cette bouillie sera correcte en auditorium; malheureusement elle perdra toute sa substance en diffusion sur un média domestique normal (et comme ces derniers ne se sont pas améliorés, la situation est pire que ce qu'elle devrait être).
Sans entrer dans les détails techniques nombreux, voilà ce que je constate qui me permet d'entamer une réflexion générale sur le rapport entre les machines employées et l'œuvre d'art.
Bien amicalement
Re: Du son en fiction tv, amère expérience BBC
PS: j'évoquais la gestion de la dynamique de la prise lors du tournage, ce qui à la lecture de post ne plait pas à certains.
Il ne s'agit pas d'employer un compresseur ou limiteur. J'évoquais seulement la faculté de certaines machines, d'obtenir un taux de distorsion harmonique variable en fonction du volume sonore. Par exemple, une voix douce ne sera pas trop modifiée. Une voix forcée aura un taux d'harmoniques paires de 0,8 % et une voix criée atteindra 1,5 %.
Par conséquence, si on enregistre avec un signal et qu'on lui donne un taux de distorsion harmonique de 1,5 %, cela se traduit par une diminution d'environ 3 dB sur les crêtes en amplitude, tout en conservant le même niveau en RMS (environ, car il faut bien que le produit scalaire des raies spectrales dans une représentation frequentielle soit conservé). C'est ce que fait exactement le Nagra 4.2 quand il est bien réglé.
Alors je vous pose la question : quel est la machine qui fait cela aujourd'hui ? Le prochain Cantar peut-être ?
Bien amicalement
Il ne s'agit pas d'employer un compresseur ou limiteur. J'évoquais seulement la faculté de certaines machines, d'obtenir un taux de distorsion harmonique variable en fonction du volume sonore. Par exemple, une voix douce ne sera pas trop modifiée. Une voix forcée aura un taux d'harmoniques paires de 0,8 % et une voix criée atteindra 1,5 %.
Par conséquence, si on enregistre avec un signal et qu'on lui donne un taux de distorsion harmonique de 1,5 %, cela se traduit par une diminution d'environ 3 dB sur les crêtes en amplitude, tout en conservant le même niveau en RMS (environ, car il faut bien que le produit scalaire des raies spectrales dans une représentation frequentielle soit conservé). C'est ce que fait exactement le Nagra 4.2 quand il est bien réglé.
Alors je vous pose la question : quel est la machine qui fait cela aujourd'hui ? Le prochain Cantar peut-être ?
Bien amicalement