ils auraient pu vous refourguer un vieux Johnny, vous pouvez vous estimer heureux
ils allaient pas mettre du Jean-Michel Jarre alors évitons de nous fâcher avec nos amis mangeurs de frites au miel pour si peu.
... Si c'est tout ce qui vous vient a l'esprit comme eventuelle musique de film frenchy, eh ben en effet on n'est pas sortis des lieux communs... (je dis ca avec le sourire, et sans aucune animosite, bien sur)
De même nos voisins anglais ne nous décrivent pas de la sorte (fromage&pinard, les DS, l'insalubrité ambiante, l'accordéon-baguette-gitane, etc etc...).
C'est tout de même un symptôme très américain.
Pas tant que ca Mister Dupont, bien qu'en effet le fait que Londres soit a 2h seulement de Paris favorise les voyages reguliers et du coup limite un peu ce genre de stereotypes, malgre tout les British aiment bien aussi ces petites boites ds lesquelles ils peuvent nous mettre... pour mieux se moquer generalement. C'est franchement de bonne guerre, vu que les francais ne les epargnent pas non plus.
Merci de relever en tout cas l'exemple de Demon Lover (que je n'ai pas vu), je suis assez fan de l'emploi de la musique pour donner une tonalite tres contrastee, tres subversive par rapport a l'image, quand ca fonctionne bien sur.
ou s'arrête le cliché "necessaire" à la compréhension et ou commence le cliché "facile" qui n'apporte rien de nouveau ?
Et : y-a-t'il des cliches faciles mais necessaires?
La music de film et le sound design sont-ils condamnes a rester rigides, a coller a ces fameux clichés, a devenir routiniers en quelque sorte?
Est-ce qu'on entendra encore de l'accordeon ds les films faits sur la france ds 20 ans?
J'ai retrouve ces notes de Walter Murch tirés d'un de ces bouquins (peut-etre In the Blink of an Eye, je ne sais plus) ou il ecrivait (c'etait en 1995):
"The danger of present day cinema is that it can suffocate its subjects by its very ability to represent them. It doesn't possess the built-in escape valves of ambiguity that painting, music, literature, radio drama, and black and white film automatically have, simply by virtue of their sensory incompleteness - an incompleteness that engages the imagination of the viewer as compensation for what is only evoked by the artist... To that end, the metaphoric use of sound is one of the most fruitful, flexible and inexpensive means: by choosing carefully what to eliminate, and then adding sounds that at first hearing seem to be somewhat at odds with the accompanying image, the film maker can open up a perceptual vacuum into which the mind of the audience must inevitably rush. As a result the film becomes more dimensional."
Pour les non-anglophones, W.Murch explique que selon lui, le danger ds le cinema actuel, c'est d'etouffer les themes qu'il aborde en les sur-representant, contrairement a d'autres formes d'art comme la musique ou la peinture qui detiennent intrinsequement cette ambiguite, cette ouverture, un large choix de possibilites d'interpretation de par leur aspect incomplet, non-fini, non-defini. Et c'est parce que ces formes d'art sont justement incompletes que l'imagination du spectateur peut etre stimulee... En ce sens, l'utilisation symbolique, voire en decalage avec l'image, du son au cinema est un atout d'une grande richesse qui permet au realisateur d'apporter plus de dimension a ce film.
Est ce qu'en collant de l'accordeon ds Ratatouille, on n'etouffe pas aussi l'imagination du spectateur?
Est-ce qu'on ne formate pas un brin les esprits? L'idee n'etant pas forcement d'aller tjs a contre-courant, mais juste de proposer qqch de plus ouvert, de plus "incomplet, ambigu" ,comme dit W.Murch.
Des compositeurs ds la salle?
Et je repose la question:
Les grosses portes de chateau doivent elles toujours grincer? Alors qu'elles peuvent tout aussi bien miauler, ou pourquoi pas souffler...ou ne faire aucun bruit?
Est ce encore un cliche facile mais necessaire?
Suis-je la seule a me poser ces questions? Ou ai-je juste besoin de vacances?