Son qui sort d'une radio dans une chambre.
Pour moi c'était claire, on peut le faire avec des plugs sur ordinateur (et passer un peu de temps sur son ordinateur) ou tout simplement enregistrer rapidement (avec son ordinateur) la musique qui ressort d'un système de mauvaise qualité.
Dans tout les cas on est sur ordinateur mais on passe moins de temps avec la deuxième méthode.
Dans tout les cas on est sur ordinateur mais on passe moins de temps avec la deuxième méthode.
C'est bien cela. Le fait de le faire avec des "plugs" sur ordinateur c'est rester enfermé dedans et bidouiller.Benoit T. a écrit :Pour moi c'était claire, on peut le faire avec des plugs sur ordinateur (et passer un peu de temps sur son ordinateur) ou tout simplement enregistrer rapidement (avec son ordinateur) la musique qui ressort d'un système de mauvaise qualité.
Dans tout les cas on est sur ordinateur mais on passe moins de temps avec la deuxième méthode.
Ca manque de poésie.
On est dans un monde virtuel où la simulation de haut-parleur et l'acoustique de la pièce sont réalisées par des logiciels.
Et on n'est pas mis au contact de la réalité qu'on tente de recréer.
Je m'explique.
On m'a demandé pour un petit dessin animé des sons de galops de chevaux.
J'ai pris contact avec un manège. Des chevaux partaient en promenade et ils ont l'habitude de galoper sur un tronçon de route de campagne. Je les ai attendus avec mon micro et mon enregistreur. Ils sont passés et j'ai entendu à quoi ressemble un son de galop. Il y a bien sûr le rythme des pas mais aussi des craquements de cuir, des cliquetis de chaînettes et de boucles et le souffle des chevaux à travers les naseaux.
Ma prise de son était beaucoup trop courte par rapport à la séquence à sonoriser.
Et donc j'ai tout refait en bruitage au moyen d'impacts (non...pas les noix de coco...), de cuir, chaînettes et c'est mon souffle qui a servi pour les naseaux. Le tout était plus vrai que nature.
Pourquoi je raconte tout cela?
Je crois que l'idéal pour un concepteur sonore (qui se font aussi appeller "Sound Designers"), c'est de puiser des idées et le matériau directement dans le paysage sonore. Et donc de travailler d'abord sur base d'enregistrements réalisés au moyen d'un dispositif portable et dont les performances s'accordent avec les sources sonores et les conditions physiques des lieux où elles s'expriment. Et ensuite, d'exploiter les ressources informatiques pour effectuer des traitements ou des améliorations.
Le principal avantage de cette façon de faire c'est qu'on sort de chez soi et qu'on rencontre des tas de gens et des tas de situations.
Voilà pourquoi j'ai fait cette allusion au fait de "rester enfermé dans l'ordinateur".
Oui, bien d'accord sur le fond PVVD.
L'idéal est de pouvoir bosser en prenant son temps, surtout quand on a les moyens techniques à portée de main.
Mais j'aimerai réagir un peu là dessus.
Quand on a pas accès au côté "grosse prod" (c'est un peu vulgaire dit comme ça mais ça l'est pas, j'adorerai avoir le temps de travailler comme ce que tu décris), il faut bien faire avec les moyens du bord.
Et quelques fois, la contrainte technique est créatrice d'autre chose.
Je ne suis pas non plus convaincu que le naturalisme soit une réponse adaptée à tous les cas. J'ai l'impression qu'il faut aussi savoir s'en détacher, peut-être pour mieux y revenir.
L'idéal est de pouvoir bosser en prenant son temps, surtout quand on a les moyens techniques à portée de main.
Mais j'aimerai réagir un peu là dessus.
Quand on a pas accès au côté "grosse prod" (c'est un peu vulgaire dit comme ça mais ça l'est pas, j'adorerai avoir le temps de travailler comme ce que tu décris), il faut bien faire avec les moyens du bord.
Et quelques fois, la contrainte technique est créatrice d'autre chose.
Je ne suis pas non plus convaincu que le naturalisme soit une réponse adaptée à tous les cas. J'ai l'impression qu'il faut aussi savoir s'en détacher, peut-être pour mieux y revenir.
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- Dorian
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Les mixeurs sont depuis toujours "enfermés dedans", dans le noir, et bidouillent, pour recréer Une réalité, Leur réalité... Est-ce que le mixage manquerait pour autant de poésie? Je ne crois pas, c'est seulement un choix de vie, et surtout un choix "d'abordage" du son, qui n'est finalement pas moins intéressant que celui consistant à aller sur le terrain. AMHA.PVDD a écrit :Le fait de le faire avec des "plugs" sur ordinateur c'est rester enfermé dedans et bidouiller.
Ca manque de poésie.
On est dans un monde virtuel où la simulation de haut-parleur et l'acoustique de la pièce sont réalisées par des logiciels.
Et on n'est pas mis au contact de la réalité qu'on tente de recréer.
Par curiosité, à combien estimes tu le coût de tout ton travail (temps bien sur, mais aussi matos utilisé)?On m'a demandé pour un petit dessin animé des sons de galops de chevaux.
J'ai pris contact avec un manège. Des chevaux partaient en promenade et ils ont l'habitude de galoper sur un tronçon de route de campagne. Je les ai attendus avec mon micro et mon enregistreur. Ils sont passés et j'ai entendu à quoi ressemble un son de galop. Il y a bien sûr le rythme des pas mais aussi des craquements de cuir, des cliquetis de chaînettes et de boucles et le souffle des chevaux à travers les naseaux.
Ma prise de son était beaucoup trop courte par rapport à la séquence à sonoriser.
Et donc j'ai tout refait en bruitage au moyen d'impacts (non...pas les noix de coco...), de cuir, chaînettes et c'est mon souffle qui a servi pour les naseaux. Le tout était plus vrai que nature.
Pour finalement "juste" des sons de galops?
Et si tu avais du faire 30 ou 50 sons différents, comment aurais tu abordé la chose?
N'y vois pas d'animosité, mais je rejoins un peu Ritz en disant que cette méthode n'est pas du tout réaliste (en termes de temps et de production), et est somme toute réservée à des "privilégiés" qui peuvent se permettre de faire Du son pour Le son...
Evidemment dans un monde idéal, on rêve tous de ça, et il faut tendre vers ça, mais combien peuvent réellement se le permettre?
Je sens un petit peu d'animosité dans tes propos, non? N'oublie pas que c'est le nom de ce site .Je crois que l'idéal pour un concepteur sonore (qui se font aussi appeller "Sound Designers")
Mais je te comprend, le terme est extrêmement vague et polymorphe...
C'est un des aspects, mais il est parfaitement possible de se concentrer d'avantage sur la "bidouille" et le "triturage" de matières, voir d'y associer le (pré)mixage. Et ça a tout autant de valeur (si ce n'est plus?) que ta vision des choses, AMHA. Un bon musicien jouera bien même sur un instrument "déglingué"..., c'est de puiser des idées et le matériau directement dans le paysage sonore. Et donc de travailler d'abord sur base d'enregistrements réalisés au moyen d'un dispositif portable et dont les performances s'accordent avec les sources sonores et les conditions physiques des lieux où elles s'expriment. Et ensuite, d'exploiter les ressources informatiques pour effectuer des traitements ou des améliorations.
Et de toutes façons ces pratiques ne sont pas antinommiques.
C'est malheureusement (ou heureusement suivant le point de vue) le lot du plus grand nombre des faiseurs de son dans le métier... Question de moyens, et de choix de vie personnels peut-être.Voilà pourquoi j'ai fait cette allusion au fait de "rester enfermé dans l'ordinateur".
Bye.
Je ne sais pas si les choses doivent être aussi "binaires". il n'y a pas un monde qui travaille dans le noir et un autre qui est à la lumière. J'ai voulu simplement encourager ceux qui s'enferment d'aller "prendre l'air". Et pourquoi pas pour ceux qui se les gèlent en ce moment à capturer le réel, d'aller prendre la température d'un studio.Dorian a écrit :Les mixeurs sont depuis toujours "enfermés dedans", dans le noir, et bidouillent, pour recréer Une réalité, Leur réalité... Est-ce que le mixage manquerait pour autant de poésie? Je ne crois pas, c'est seulement un choix de vie, et surtout un choix "d'abordage" du son, qui n'est finalement pas moins intéressant que celui consistant à aller sur le terrain. AMHA.
Ce qui me dérange avec le monde virtuel c'est l'absence de rapports humains.
J'ai été payé pour ce travail!Dorian a écrit :Par curiosité, à combien estimes tu le coût de tout ton travail (temps bien sur, mais aussi matos utilisé)? Pour finalement "juste" des sons de galops? Et si tu avais du faire 30 ou 50 sons différents, comment aurais tu abordé la chose?
Mon client a vu que je m'investissais dans sa bande son et j'avais pas mal d'anecdotes à ramener de mes prises de son... Il m'a confié pas mal d'autres boulots en me vendant à ses clients comme "un fou du son".
J'ai ensuite fait une série de 366 capsules de 50 secondes pour la télévision, qui contenaient chacune une bonne vingtaines d'effets ou d'ambiances. Le tout pour un forfait mensuel qui me permettait d'échapper au chômage pendant un an et d'investir dans un équipement informatique de classement de sons (à l'époque un ordinateur coûtait l'équivalent de nos 5500 EUROS et ne me servait que pour une base de données sous DOS!).
Cette méthode est ma réalité... Il faut défendre ce métier et offrir une qualité et un travail qui mérite un salaire adapté.Dorian a écrit :N'y vois pas d'animosité, mais je rejoins un peu Ritz en disant que cette méthode n'est pas du tout réaliste (en termes de temps et de production), et est somme toute réservée à des "privilégiés" qui peuvent se permettre de faire Du son pour Le son... Evidemment dans un monde idéal, on rêve tous de ça, et il faut tendre vers ça, mais combien peuvent réellement se le permettre?
A propos du terme de "concepteur sonore", je le préfère à son cousin anglophone. Et pour enseigner dans une école de cinéma (depuis 24 ans) et au Conservatoire, je défends ceux qui ont construit leur métier sur une base très solide, avec une réflexion sur le son et une exploration du paysage sonore, qu'il soit celui des bruits ou de la musique. Pour n'en citer que trois: Jacques tati, Alfred Hitchcock, Michel Fano.Dorian a écrit : Je sens un petit peu d'animosité dans tes propos, non? N'oublie pas que c'est le nom de ce site .
Mais je te comprend, le terme est extrêmement vague et polymorphe...
Tout à fait d'accord sur le fait qu'on choisit sa vie.Dorian a écrit :C'est malheureusement (ou heureusement suivant le point de vue) le lot du plus grand nombre des faiseurs de son dans le métier... Question de moyens, et de choix de vie personnels peut-être.
Et dans ce cas les échanges sont riches.
C'est pourquoi je partage mon expérience.
Re: Son qui sort d
Il ya un plugin Reaktor qui fait ça dans la library accessible au public sur le site de NI ...
ça marche impec ...
Voir aussi le Q10 il a qq presets eq radio tél qui sont une bonne base ...
ça marche impec ...
Voir aussi le Q10 il a qq presets eq radio tél qui sont une bonne base ...
Pour info, un sound designer ou concepteur sonore ou technicien de surface sonore (whatever) ne se sert pas nécessairement de la prise de son de l'objet ou du décor pour illustrer l'objet ou le décor en question.PVDD a écrit : Je crois que l'idéal pour un concepteur sonore (qui se font aussi appeller "Sound Designers"), c'est de puiser des idées et le matériau directement dans le paysage sonore. Et donc de travailler d'abord sur base d'enregistrements réalisés au moyen d'un dispositif portable et dont les performances s'accordent avec les sources sonores et les conditions physiques des lieux où elles s'expriment.
Il arrive bien souvent qu'une prise de son d'un objet ou d'un décor, quoique de très bonne qualité, ne donne strictement rien à l'image, c'est ainsi.
Et c'est donc souvent en allant piocher au hasard de son instinct/intuition dans d'autres objets/décors que l'on trouve son bonheur.
Je me farcis en ce moment même le (re)montage son d'un long et, concernant les ambiances par exemple, je n'utilise finalement que peu d'ambiances "adéquates" (ambiance salle de bain pour une sdb par exemple).
Je ne suis donc pas convaincu que cette méthode d'aller prendre soi même le son réaliste soit la panacée. C'est bien de le faire mais ça ne répond pas à toutes les problématiques.
Et je ne te suis guère sur le côté "froid et inhumain" du travail sur ordinateur. On travaille souvent en équipe et sous la direction d'un réalisateur avec qui on a finalement peut être plus d'échange "humain" qu'en allant prendre du son dans la campagne...
c'est probablement pour cela qu'on me paye depuis 24 ans...webster a écrit :Plus que la méthode ou la technique ... trouver le son juste c'est tout ce qu'on doit faire ... peu importe d'ou il vient, ce qui est important c'est ce qu'il raconte sous l'image ... cheers !
Cheers, comme vous dites!
A noter que je m'exprime habituellement en plus de deux ou trois lignes et en privilégiant les mots français quand ils existent.
Je regrette d'en avoir probablement choqué certains en expliquant que la connaissance du paysage sonore suppose qu'on s'y promène avec ses oreilles. Et qu'on puisse prendre des notes avec un enregistreur et des microphones.
Pour rappel (et aussi pour les nouveaux), je me suis présenté ici:
http://www.sounddesigners.org/index.php ... pic&t=3479
Je voudrais ajouter que je suis ouvert à qui voudrait me rencontrer en dehors d'un forum pour parler du métier que je pratique longtemps en professionnel...
Chacun son truc, venant d'une famille franco-germanique et parlant plusieurs langues avec plaisir j'aime mettre les mots que je veux ou je veux quand je veux ...
Je vais étayer un peu ma pensée par rapport à cette radio, c'est quand même le sujet initial du fil.
Avant de choisir les moyens techniques pour créer le son en question savoir ce que doit raconter la "chose" sonore :
Le son de la radio d'ou vient il ?
D'une pièce au fond d'un vaste appartement bourgeois?
Du fond de l'atelier d'un garagiste ?
De la cuisine en formica du mamie ?
Avec ces trois examples je vais faire trois radios très différents
you see what i mean ?
Je vais étayer un peu ma pensée par rapport à cette radio, c'est quand même le sujet initial du fil.
Avant de choisir les moyens techniques pour créer le son en question savoir ce que doit raconter la "chose" sonore :
Le son de la radio d'ou vient il ?
D'une pièce au fond d'un vaste appartement bourgeois?
Du fond de l'atelier d'un garagiste ?
De la cuisine en formica du mamie ?
Avec ces trois examples je vais faire trois radios très différents
you see what i mean ?