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Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 08 mai 2014, 16:20
par Burns
Brotools a écrit : De plus, j'ai fait une simulation quant au salaire sur un site de portage et c'est assez décourageant.
Pour un salaire de 350€ par exemple, près de 30€ partent dans les frais de gestion (le mieux que j'ai vu est 8%), 44€ dans les charges salariales et 110, dans les charges patronales. De mémoire, il reste à peine 170€ soit, en gros, la moitié du brut.... :twisted:
en règle générale pour une société employant des intermitants, il faut compter environ 65 % de charges (salariales et patronales) sur le brut :

350 € brut x 1.65 = 577,50 € toutes charges comprises.

à cela tu rajoutes en moyenne 25 € de bulletin de salaire par le cabinet comptable par semaine travaillée.

Donc par jour, ça "coute" a une société qui t'embauche, 582,50 €.
Ton net sera d'environ de 288 €.

Y a quand même un sacré gap pour arrivé à 170 € net !
Je vais faire du portage moi ;-)

Sinon je ne vois pas pourquoi passez par une société tiers pose un problème ?
Dans la mesure ou cette meme société paye ses charges, et ne revend pas à perte la prestation du technicien......

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 08 mai 2014, 16:31
par Brotools
Merci Bruno. Oui, je crois que je m'embrouille dans les histoires de charges. Quand j'ai parlé de 350€ brut à la boite qui me propose de m'employer, j'entendais en fait hors charge patronnale je pense (et salariales). Je suis très très nul en administratif, une vraie buse!... ;)
Du coups, effectivement, il faut que je demande dans les 580/600€ pour retomber sur mes pieds du net. :mrgreen:
Mais bon, de toute façon, comme dit précédemment, j'ai bien peur que le portage soit impossible dans mon cas. :(

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 08 mai 2014, 19:52
par elonn
Contactes moi un MP
Je pourrais bien avoir une solution pour toi.

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 08 mai 2014, 21:04
par zikayan
Un artiste peut théoriquement et légalement être payé en cachets comme formateur, dans la limite de 55h par an, mais ces heures ne sont pas comptées dans le calcul de son SJR, il est donc en quelque sorte "pénalisé". Pour les techniciens c'est zéro. Mais dans les faits ils sont logés à la même enseigne, puisque dans la mesure ou une association ou un organisme de formation ne peut plus déclarer un numéro d'objet qui touche à de la formation (sauf rares exceptions qui n'ont aucune autre justification que l'habitude, semble-t-il), c'est régime général dans les deux cas.

A la question "pourquoi décourager ainsi des professionnels en activité, potentiellement passeurs d'expérience, d'intervenir ponctuellement comme formateurs", on me répond systèmatiquement : "un technicien n'est pas un pédagogue, il est nécessaire de maintenir la distinction". Mouais. On parle pourtant bien d'intervenants ponctuels, pas de professeurs !

Toujours est-il qu'à mon avis la question n'a pas fini de se poser : avec la pléthore d'offres en formation initiale ou continue, il y a un besoin grandissant d'intervenants ponctuels en activités artistiques ou culturelles, sans compter la généralisation de l'amènagement du rythme scolaire qui est en train de créer un véritable casse-tête pour les directeurs d'établissement pour embaucher des intervenants !

Pour Brotools, petite précision en ce qui concerne les auteurs : à condition d'être affiliés nous avons le droit de "facturer" en droit d'auteur des interventions en milieu scolaire, mais dans certains limites et dans des conditions assez précises (détails ici).
Quant à la question de la possibilité d'une rémunération des prestations techniques créatives par des notes de droit d'auteur, j'ai bien peur qu'elle dépasse largement le cadre de ce sujet, mais je peux t'assurer que pas mal de prods seraient ravies de pouvoir utiliser à outrance ce mode de rémunération, avec à la clé un appauvrissement certain des conditions de travail des techniciens : généralisation du forfait, du travail à la maison, couverture sociale très faible, quasi disparition des responsabilités du "commanditaire" (car on ne dirait plus "employeur"), etc, soit ce que vivent la plupart des auteurs au quotidien !

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 08 mai 2014, 21:29
par Brotools
zikayan a écrit : Quant à la question de la possibilité d'une rémunération des prestations techniques créatives par des notes de droit d'auteur, j'ai bien peur qu'elle dépasse largement le cadre de ce sujet, mais je peux t'assurer que pas mal de prods seraient ravies de pouvoir utiliser à outrance ce mode de rémunération, avec à la clé un appauvrissement certain des conditions de travail des techniciens : généralisation du forfait, du travail à la maison, couverture sociale très faible, quasi disparition des responsabilités du "commanditaire" (car on ne dirait plus "employeur"), etc, soit ce que vivent la plupart des auteurs au quotidien !
J'entends bien mais, d'une part, je ne comprends surtout pas la distinction que je citais plus haut (le cas du graphiste qui recadre un pauvre logo vs un monteur son ou designer sonore) et, d'autre part, je me dis juste que ça pourrait rendre service dans certains cas ponctuels.
Je retourne à mon casse tête... ;)

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 09 mai 2014, 13:57
par sigir
Brotools, en portage tu fais une facture, donc ce que tu annonces est le montant HT, qui comprend le net + les charges sociales + le pourcentage de la société de portage.

Pour un job ponctuel, tu peux te faire autoentrepreneur. C'est notamment intéressant si le client ne récupère pas la TVA.

Et si ça revient souvent, il y a les CAE (coopératives) qui font du portage à visage humain. Certaines sont spécialisées dans les métiers du spectacle, mais toutes peuvent convenir.
http://www.cooperer.coop
http://copea.fr
Les articles que tu as cité ne parlent pas des CAE, je ne sais pas quoi en penser.

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 09 mai 2014, 16:48
par Brotools
OK, merci, je regarde ça.

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 10 mai 2014, 16:55
par Harbour
Wikipedia:
Un intermittent du spectacle est en France un artiste ou technicien qui travaille par intermittence (alternance de périodes d'emploi et de chômage) pour des entreprises du spectacle vivant, du cinéma, et de l'audiovisuel et qui bénéficie, suivant des critères de nombres d'heures travaillées et de métiers exercés, d'allocations chômages plus favorables que le régime général. Il y avait 9 060 allocataires en 1984, 41 038 en 19911, et 106 000 en 20132. Le déficit structurel de ce régime spécifique à la France est facteur de tensions entre partenaires sociaux.
Brotools a écrit :Or, peut être pourras tu m'expliquer pourquoi certains organismes (comme l'INA) peuvent employer des intermittents et d'autres, non (bien qu'ils soient reconnus par l'Etat).
En 2014, et depuis un moment, faire de la formation (même dans le domaine de l'audiovisuel) lorsqu'on est un technicien, n'a pas à contribuer à son statut d'intermittent. C'est tout. Ca ne t'arrange pas mais c'est comme ça.
L'INA n'ai pas un organisme de formation à l'origine. Sa capacité à émettre des contrats d'intermittent est liée à son objet initial, directement lié à la production audiovisuel. Le fait que des contrats d'intermittent soient émis pour leurs intervenants dans le cadre de leur programme de formations, est un bon exemple de détournement de ce statut de l'intermittence, même par des établissement public. France Télévision est pas mal dans le genre non plus.
Brotools a écrit :Je ne veux pas contourner la loi, je suis intermittent, c'est un fait (et ça n'a au départ pas été un choix) et je me retrouve là dans une de ces nombreuses situations où, en acceptant un travail, je peux courir le risque de perdre mon statut ou, du moins, de voir mon indemnisation chuter considérablement alors que je fais strictement le même travail que dans d'autres boites.
Non, tu n'es pas un intermittent par essence, tu ne l'es que quand tu occupes certains postes ET que tu es employé par certaines entreprises.
Si tu vends des légumes au marché, tu vas vouloir convertir ton salaire en heures d'intermittent? Non, ça ne rentre pas dans le champ des métiers permettant l'accès à l'intermittence, ça ne te passerai même pas par la tête. Formateur en Pro Tools non plus. Mixer des films de mariage, ou des méthodes de yoga non plus…
C'est comme ça. Si ça ne te vas pas et que tu essaie de passer outre, tu cherches à contourner la loi.

Ce régime de l'intermittence n'est ni plus ni moins qu'un soutien indirect de l'état à la vie culturelle française. Tout comme l'aide du CNC. L'état considère que contribuer à la création est une de ses missions. Et il tient compte des spécificités des milieux artistiques, en proposant des aides comme le régime de l'intermittence.

Quand tu mixes un film de cinéma, qui est un objet culturel qui aura une portée publique, l'état considère qu'il a à contribuer à sa création, et tu as la chance de bénéficier de son aide via tes indemnisations.
Selon lui, il n'a pas à t'en donner quand tu vends des légumes (même si c'est bien que les artistes mangent des légumes) ou quand tu fais des formations.

Le MEDEF trouve tout ça bien compliqué et préfèrerai simplifier tout ça… à la manière élégante du libéralisme.
Ces petits arrangements si fréquents contribuent, à leur échelle, au déséquilibre du système, qui ne cesse d'être attaqué, et modifié dans une direction qui n'arrangera personne...
Brotools a écrit :Personnellement, je ne vois pas en quoi j' "arnaquerais " le système en versant plus de 50% de mon salaire à l'état
Tu ne le verses pas à l'état, il le prend tout seul comme un grand. Et il en fait plein de chose, des sous de ton travail. Avec quelques concepts derrière la tête, comme les notions de solidarité, de redistribution…

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 10 mai 2014, 17:23
par Foxp2
J'apprecie ce dernier point de vue.

Re: Portage salarial, des expériences, des infos?

Publié : 10 mai 2014, 20:52
par Brotools
Harbour a écrit : Ce régime de l'intermittence n'est ni plus ni moins qu'un soutien indirect de l'état à la vie culturelle française. Tout comme l'aide du CNC. L'état considère que contribuer à la création est une de ses missions. Et il tient compte des spécificités des milieux artistiques, en proposant des aides comme le régime de l'intermittence.
C'est sûr que mixer des pubs s'inscrit bien plus dans la "vie culturelle française" que former des jeunes au mixage cinéma......
L'hypocrisie n'est pas forcément là où l'on croit. :roll:

De tout façon, je répète que tu peux dormir tranquille, le portage n'est PAS une solution envisageable en l'espèce, l'intégrité de la loi et l'esprit des textes sont donc préservés malgré mes tentatives scélérates.

Bonne fin de WE.