Merci pour ce travail intéressant dans l’espace 3D.
Modéliser l’espace pose plusieurs questions, dont les 2 suivantes :
1- Selon quelles références on se situe entre réel et reconstruction ?
2- Avec quels HRTF ?
Pour le premier point, nous avons de grandes habitudes d’écoute. Je ne sais pas si cela est bien ou pas, mais c’est un fait indéniable, 99% de nos écoutes sont frontales, avec une répartition instrumentale généralement connue. Ne pas respecter les standards implique de sortir de nos habitudes. Élargir de gauche à droite est relativement facile en binaural ou pas, c’est bien ce que fait la stéréo. Par contre le binaural permet à la fois d’être vraiment à 180 degrés, plus l’effet de proximité, le tout de façon bien plus précise. Au sujet du devant derrière c’est là tout autre chose. Si l’objectif est d’être au cœur de la scène sonore, alors là, si la créativité est possible, il faut bien la définir par rapport à … Pourquoi ? Parce que la place des écoutants est rarement au centre de la scène sonore? Il faut il me semble définir en amont les règles du jeu, ou bien expliquer qu’il n’y en a pas …
Pour le deuxième point, la question des HRTF est totalement cruciale. De nombreuses études montrent qu’avec une cinquantaine de HRTF, on arrive plus ou moins à trouver chaussure à son pied. Faut-il encore faire ce travail d’ajustement. De plus pour le mixage master, l’écoute et la calibration en binaural, sont faites par une personne qui a ses propres HRTF, travailler avec des génériques atténue le problème, sinon il y a déjà un biais de rupture, ce n’est pas étonnant à la sortie de trouver des écarts parfois très importants. Il faut ajouter que la perception du devant-derrière, haut-bas, sont aussi un apprentissage du cerveau et de l’ensemble de la chaine mise en œuvre. Si on change la chaine globale, il faut recommencer l’apprentissage.
Pour bien faire, il serait nécessaire de commencer toute écoute binaurale en calibrant le dispositif, et en permettant, en chaine finale, un minimum de réglages. Mais là les enjeux du dispositif à créer sont trop importants. On fait donc généralement à minima, et cela est dommage, il me semble. Un petit plug pour finaliser les axes cardinaux et haut-bas serait le bien venu. La programmation-objet et ses développements vont bien dans ce sens.
En la circonstance, je fais l’économie de tout ce qui a déjà été dit plus avant. Mixage intéressant, mais questionnant sur le pourquoi ça bouge ? Perception devant derrière trop floue, pour les raisons évoquées ! Mise en relief faible et peu supérieur à la stéréo. En conclusion travail intéressant qui a le mérite d’exister, mais qui est perfectible.