Franklin a écrit :ca dépend du bagage du monteur son, car il y a des monteurs son qui sont des "ingé son" et des monteurs son qui sont monteurs à la base, c'est une toute autre philosophie
Je suis assez d'accord avec ce postulat, même si ça a pas mal changé depuis quelques années... Pour un montage parole, je peux (à la limite) comprendre que ce sera un gain de temps conséquent (connaissance des rushes, de ce qui est exploitable ou pas), mais au delà de ça? Ben pas grand chose... Peu de monteurs image ont une sensibilité sonore autre que pour les dialogues, AMHA...
dacoutu a écrit :AMHA on fait un film pour un réalisateur, et normalement la direction donné au montage son en terme de niveau des différentes sources, des enchainements musicaux viennent souvent de volonté du réalisateur d'entendre dès le montage son une version assez aboutie de la bande sonore. Alors bien sur avec une image vidéo sur un écran 32 pouces, les équilibres sont amenés à être modifiés mais tout chambouler alors que c'est du travail élaboré avec le réa pourquoi pas ; mais pas de raison d'en faire un leitmotiv non ?
C'est le coeur du pb, on se permet des choses au montage son qui seront irréalisables au mixage (en terme de dynamique par exemple, ou de compatibilité de phases, je ne m'étendrai pas sur le sujet, sujet qui mériterait un fil à part entière). Et que de frustration alors pour le réalisateur... Ce qui à la base était sensé faciliter et préciser la vision du réalisateur va devenir un casse tête... Mais certains monteurs son (ayant des notions de mix) arrivent à trouver le juste équilibre.
Perso j'ai bossé sur des films ou je trouvais que la version montage son avait plus de gueule que le mix final
Bien sur, écouté comme ça, dans de bonnes conditions genre studio ou en direct par le DAW, c'est facile, mais au moment de la diffusion, c'est plus la même... Ca rejoint d'ailleurs l'idée que bcp de compositeurs/musiciens préfèrent leurs versions maquettes aux version masterisées. Sauf que leur versions maquettes passées telle quelle en radio ou en télé, ce sera de la bouillie...
Et finalement y'a deux écoles au niveau du mix non ? additif et soustractif : le premier je laisse tout ouvert fader à 0 et je vire ce qui me plait pas, la deuxième que je trouve plus intéressante, j'écoute chacune des sources et je fais ma balance. Si la deuxième solution c'est tout chambouler alors ok je suis pour !!!!
Y'a plus que deux écoles, y'en a une infinité, et c'est tant mieux...
Certains mixeurs (même "renommés") demandent une absence totale de prémix (tout à "0" comme on dit), d'autres font avec ce qu'on leur donne, voir préfèrent officier avec un prémix parfois très élaboré (utilisant moult stems déjà mixés et spacialisés).
GérardLamps a écrit :Pour ma part je ne peux être à 100% de mes possibilité que si une bonne ambiance existe entre tous les membres de l'équipe! Et surtout si tout le monde tire dans le même sens pour faire avancer l'histoire.
Intéressant... Mais je ne pense pas que ce soit décisif pour faire du bon boulot... Parfois les réals ou les monteurs sont de gros "cons" (disont ce qui est), ce qui ne les empêchent pas de faire du super boulot, et d'avoir des choses à dire et à entendre... Personnelement j'essaye d'aller au delà du côté humain, et de me concentrer sur LE projet...
Une autre remarque qui me semble importante ( peut être HS mais...) : je n'ai connu, depuis que je travaille, AUCUN monteur son qui soit un bon ingénieur du son de mixage de même que je ne connais AUCUN ingénieur du son de mixage qui soit un bon monteur son.
Alors là ça me touche en plein coeur...
J'estime être à la fois mixeur (historiquement) et monteur son (affectivement), est-ce à dire que je suis mauvais dans les deux domaines? Probablement...
Mais j'ai comme modèle des gens (américains, donc sans finesse dixit Pierric) comme Walter Murch, qui arrivent à être à la fois monteur image, sound designer (disons monteur son évolué), et mixeur... Et avec talent qui plus est... Et ce ne serait donc pas possible en France? Sans aller jusqu'à la comparaison avec De Vinci, je crois que cette "division" du travail est particulièrement propre à la France, voir à l'Europe... A chacun sa place, et prière de ne pas en bouger... Quel dommage... Je suis par exemple persuadé Gérard, que tu aurais fait un superbe monteur son...
mais ces métiers sont devenus de plus en plus complexes et demandent chacun une technicité que bien peu de monde est capable de posséder au même niveau dans les deux domaines. Il en est de même entre le mixage de la musique pour un film de cinéma et le mixage d'un film de cinéma, ce sont deux discipline cousines .
Allons, soyons raisonnables, mixer, même du long, ne demande pas un niveau technique si élevé que ça... Dans "ingénieur du son", il y a "ingénieur", mais finalement pas grand chose à voir avec les "vrais" ingénieurs (en électronique, physique, etc.)... Après il y a l'expérience, et c'est tout autre chose AMHA.
pierricg a écrit :Je ne premixe absolument rien et je n'utilise même pas l'automation du Pro Tols en cours de montage. Pourquoi ? Tout simplement, comme l'a bien dit Dorian, en montage (son), on est la tête dans le guidon pendant plusieurs semaines. Or j'ai peur, en automatisant mon PT, dans des conditions d'écoute qui ne sont pas des conditions d'audis, de m'"habituer" à un mix qui n'en est pas un et de perdre, du coup, toute spontanéité et tout recul. Et de n'avoir plus qu'une envie, en cours de mix, (ainsi que le réal, je crois) celle de retrouver ma mise à plat automatisée du montage. Ce qui serait une connerie monumentale.
Certes, ce n'est pas confortable (surtout pour le réal) mais, au moins, je ne me plante pas; ni le film, ce qui est quand même le plus important.
C'est un choix... Que je respecte... Mais il y a un juste milieu tout de même... Les outils modernes nous permettent d'aller au delà du simple montage son, pourquoi ne pas en profiter? Je ne parle pas de tout prémixer, mais de dégrossir. Simplement... Et je suis persuadé que c'est ce que tu faits...
J'essaie toujours de trouver le son qui colle le plus exactement à l'image et à l'histoire (d'où ma marotte de ne pas utiliser de sonothèque commerciale). S'il me faut plusieurs ambiances "à peu près" pour en faire une qui marche, je me fais des mises à plat en cours de montage pour valider l'idée, laissant le soin au mixeur de trouver l'équilibre definitif.
Moi non plus (comme Burns) je ne comprend pas bien ce rejet des sonothèques "commerciales", mais si tu as ce qu'il faut sous le coude, ok... Et commerciale ou pas, on travaille tous de la même manière finalement...
Enfin, effectivement, quand je pars en mix, tout est droit, comme si c'était du magnétique (je ne m'autorise que des fades très court que j'appelle des "fades de montage"). Aucun mixeur, et j'en ai maintenant fréquenté quelques uns, ne s'est jamais plaint de ma méthode de travail, bien au contraire...
Je ne comprend pas bien ton expression "tout est droit"... Tu veux dire que tu as déjà tout prémixé, et qu'il suffit d'aborder le mixage avec les faders à "zéro"? Quelle différence avec un prémix en montage son finalement?
Et au niveau de tes fades "très courts", tu peux être plus explicite, je ne saisis pas la nuance...
Aucune attaque, hein, c'est juste pour mieux comprendre nos différentes façons de travailler...
Bye.