Publié : 30 nov. 2007, 11:59
Bonjour,
Je viens de lire l'article et trouve qu'il y a des choses intéressantes.
Toutefois, je voudrais apporter mon avis avec une vue un peu moins... "partisanne". Le soucis dont souffre notre ami compositeur cache en fait un problème plus vaste concernant l'organisation de la production et la post production française.
En France, le son ( au sens large, c'est à dire musique et sons "réels" ou "trafiqués") est souvent considéré comme un soutien, voire une illustration, de l'image et non pas comme élément du récit.
Son "découpage" n'est donc pas pris en compte lors de l'écriture du scénario.
Compte tenu des temps de fabrication du film lors de la post prod, le montage image dure souvent jusqu'à la veille du mixage (quand ce n'est pas pendant !!!) . Il est donc difficile pour un "compositeur de musique" de fournir au "compositeur des sons" une musique "aboutie" pour permettre à celui ci de travailler en fonction d'icelle ( la proposition peut bien sûr être inversée). L'idéal étant que les deux compositeurs travaillent "de concert" comme cela se produit parfois ( Microcosmos par exemple ).
Quant à l'utilisation du son direct, OUI nous avons en France une tradition (héritée de "la nouvelle vague") du son direct. La conséquence de cela c'est que les comédiens n'assimilent pas la post synchro comme partie intégrante de leur travail de comédien ( à l'inverse des comédiens anglo-saxons).
Souvent les réalisateurs et les comédiens (pas tous !!!) n'aiment pas la post synchro car ils ont peur de perdre la "spontanéité" du tournage. Et c'est souvent la cas, car le travail est fait "entre deux portes" ou deux rendez vous! Le comédien sent que le réalisateur n'est pas plus motivé que ça pour enregistrer en audi, il ne se donne pas "à fond" et l'enregistrement termine "à la poubelle" ce qui conforte le réalisateur et le comédien ( c'est un exercice TRÈS difficile) dans leur phobie et on se retrouve dans un cercle vicieux.
Or on PEUT faire de très bonnes choses en post sync... à condition de prendre son temps.
Pour en revenir à l'article, je suis entièrement d'accord pour dire qu'un mixage ne doit pas être tiède. Si un son (au sens large c'est à dire "musique" ou "son monté") n'apporte rien au récit il FAUT le supprimer. Ménager "la chèvre et le chou", sous prétexte qu'on a l'un et l'autre sous la main, est, à mon sens, à bannir.
La bande son d'un film est une partition composée par le réalisateur, le compositeur "musique" et le compositeur "sons". Elle doit être le plus abouti possible lors du mixage mais rien n'empêche de lui apporter quelques retouches en supprimant tel son ou telle musique si cela s'avère plus payant. L'ingénieur du son est l'interprète de cette partition et comme tout interprète il essaie de mettre tout son talent (y compris son avis argumenté) au service de la partition sonore et plus généralement à celle du film.
Amicalement.
GL
PS: Dorian il doit y avoir un bug quelque part car j'ai recommencé 3 fois ma réponse (le premier jet était bien mieux ), j'ai dû rentrer à chaque fois mes identifiant et mot de passe ( à moins qu'une fausse manoeuvre..... )
Je viens de lire l'article et trouve qu'il y a des choses intéressantes.
Toutefois, je voudrais apporter mon avis avec une vue un peu moins... "partisanne". Le soucis dont souffre notre ami compositeur cache en fait un problème plus vaste concernant l'organisation de la production et la post production française.
En France, le son ( au sens large, c'est à dire musique et sons "réels" ou "trafiqués") est souvent considéré comme un soutien, voire une illustration, de l'image et non pas comme élément du récit.
Son "découpage" n'est donc pas pris en compte lors de l'écriture du scénario.
Compte tenu des temps de fabrication du film lors de la post prod, le montage image dure souvent jusqu'à la veille du mixage (quand ce n'est pas pendant !!!) . Il est donc difficile pour un "compositeur de musique" de fournir au "compositeur des sons" une musique "aboutie" pour permettre à celui ci de travailler en fonction d'icelle ( la proposition peut bien sûr être inversée). L'idéal étant que les deux compositeurs travaillent "de concert" comme cela se produit parfois ( Microcosmos par exemple ).
Quant à l'utilisation du son direct, OUI nous avons en France une tradition (héritée de "la nouvelle vague") du son direct. La conséquence de cela c'est que les comédiens n'assimilent pas la post synchro comme partie intégrante de leur travail de comédien ( à l'inverse des comédiens anglo-saxons).
Souvent les réalisateurs et les comédiens (pas tous !!!) n'aiment pas la post synchro car ils ont peur de perdre la "spontanéité" du tournage. Et c'est souvent la cas, car le travail est fait "entre deux portes" ou deux rendez vous! Le comédien sent que le réalisateur n'est pas plus motivé que ça pour enregistrer en audi, il ne se donne pas "à fond" et l'enregistrement termine "à la poubelle" ce qui conforte le réalisateur et le comédien ( c'est un exercice TRÈS difficile) dans leur phobie et on se retrouve dans un cercle vicieux.
Or on PEUT faire de très bonnes choses en post sync... à condition de prendre son temps.
Pour en revenir à l'article, je suis entièrement d'accord pour dire qu'un mixage ne doit pas être tiède. Si un son (au sens large c'est à dire "musique" ou "son monté") n'apporte rien au récit il FAUT le supprimer. Ménager "la chèvre et le chou", sous prétexte qu'on a l'un et l'autre sous la main, est, à mon sens, à bannir.
La bande son d'un film est une partition composée par le réalisateur, le compositeur "musique" et le compositeur "sons". Elle doit être le plus abouti possible lors du mixage mais rien n'empêche de lui apporter quelques retouches en supprimant tel son ou telle musique si cela s'avère plus payant. L'ingénieur du son est l'interprète de cette partition et comme tout interprète il essaie de mettre tout son talent (y compris son avis argumenté) au service de la partition sonore et plus généralement à celle du film.
Amicalement.
GL
PS: Dorian il doit y avoir un bug quelque part car j'ai recommencé 3 fois ma réponse (le premier jet était bien mieux ), j'ai dû rentrer à chaque fois mes identifiant et mot de passe ( à moins qu'une fausse manoeuvre..... )