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Publié : 14 oct. 2008, 01:53
par Goosh
Par "gratuité" j'entends sans rapport avec l'image bien sur.
A mon avis, dans le cinéma, il n'y a qu'une personne susceptible de donner son aval ou non à des expérimentations "hors-normes", c'est le réalisateur.
A condition, bien évidemment, que son équipe Son lui ait bien expliqué les enjeux de telles décisions, ex : si ton film est diffusé en SR le résultat ne sera pas le même; sur une mauvaise diff, ça passera à la trappe; en Stéréo, il se passera ceci; en télé, ça ne passera pas; en DivX, n'y compte même pas, etc....
Je suis à 100% d'accord avec toi la dessus mais je reviens à mon exemple extrême (Woody Allen) qui même après moultes explications et installations de systèmes différents, il n'a pas voulu en démordre !

Extrait de l'ITW de Lee Dichter:
"Somehow, I can't see Woody Allen embracing 5.1.

[Laughs] No. Here's a Woody Allen story. Up until some time in the '80s, Woody's films were always released in mono. By the time I began working with him, we were starting to find out that playing a mono optical on a Dolby pickup head in the theaters was degrading the sound even more than it would normally, so we finally convinced him to start mixing his films in the Dolby format so we could match the industry standard, as far as the release was concerned. I think it was [the film] September in 1987. We were pushing for years to try to change him over, but he had his screening room set up for mono. So we had to get Dolby involved to help push this along and help to entice him to switch over. He finally agreed.

So there we were. We were sitting there knowing we were going to release September in the Dolby format: left, center, right and mono surround. The opening-credit music came on and it was in stereo, and I had the pan pot wide open, and he says, “You know what, Lee, that sounds interesting, but it's a little too wide. Can you pull it in a little?” So we went back and brought it in a little. “Can you pull it in a little more?” And this went on and on until it was finally dead center and he said, “I like that. Do that for the whole movie.” I said “Woody, that's mono.” He said, “No wonder it sounds so good!” [Laughs]"

L'article complet ici:
http://mixonline.com/recording/intervie ... e_dichter/

Alors ma question est : on fait comment quand le réalisateur n'a pas toutes ses facultés auditives ?

Il ya également le fait que certains réalisateurs préfèrent laisser le son en retrait pensant mettre l'image plus en valeur...

Publié : 14 oct. 2008, 02:19
par CitizenX
Je trouve ça assez "hors norme" justement de mixer en mono aujourd'hui ! (Au cinéma)
A mon avis, ça fait partie des "frustrations" intéressantes, un vrai challenge !

Un autre exemple est La Haine de Kassovitz, où tout le passage dans Paris est mono (la réduction se fait sur le fameux travelling compensé à Montparnasse),
qui du coup contraste avec la Banlieue, elle, très spatialisée.
Audacieux comme choix !

Peut-être est-ce aussi intéressant de vouloir "négocier" un surround à un réalisateur qui veut une mono, que de calmer les ardeurs d'un autre qui voudrait en mettre partout tout le temps,
et même au plafond !!!
Enfin, là on dérive sur un autre sujet : rapport réalisateur / équipe son... passionnant ! sûrement le plus passionnant d'ailleurs

Publié : 14 oct. 2008, 10:19
par Steven1145
2at8 a écrit :Une exception, qui confirme la règle, ce sont les salles de type Géode ou parce que l'écran est circulaire, alors il devient possible de jouer sur 180°. La preuve en est que dans ce cas la diffusion sonore se fait au minimum sur 8 canaux voir beaucoup plus, entre le cercle horizontal et les variations verticales.
En fait non... une salle IMAX ou OmnIMAX (Géode) est doté d'un système de reproduction ressemblant assez au 5.1 habituel. Il y a L-C-R et Surround G et D.
Ce qui change est la présence de la piste Zenith, ou Top qui est placé en haut de l'écran IMAX, et qui se retrouve au-dessus des spectateurs en OmnIMAX du fait de l'écran sphérique. En Omnimax, les Surround G et D ont aussi la particularité d'être quasiment dans l'image, encore une fois dû à la sphère. Du coup en mixant pour ce format, on peut considérer les Surround G et D comme des "extrêmes" G et D, et il n'y a donc pas de vrai Arrière en OmnIMAX.

La où les idées reçues en prennent aussi un coup, c'est pour les sub. En fait il n'y a pas de canal discret Lfe en IMAX, mais un Bass-Management qui renvoie une partie du spectre LF de voies L-C-R vers des gros subwoofers.

Voili voila.

Publié : 14 oct. 2008, 17:31
par MarcV
Steven1145 a écrit :En fait non... une salle IMAX ou OmnIMAX (Géode) est doté d'un système de reproduction ressemblant assez au 5.1 habituel. Il y a L-C-R et Surround G et D.
Ce qui change est la présence de la piste Zenith, ou Top qui est placé en haut de l'écran IMAX, et qui se retrouve au-dessus des spectateurs en OmnIMAX du fait de l'écran sphérique.
C'est ce qui me semblait aussi mais bon, j'imaginais que ça avait pu changé entre temps... Par contre ce qui a bien changé c'est le défileur 6 pistes magnétique pour le son (pas d'audio sur la pellicule) qui a été avantageusement remplacé par un système discret à disque dur.

Steven1145 a écrit :La où les idées reçues en prennent aussi un coup, c'est pour les sub. En fait il n'y a pas de canal discret Lfe en IMAX, mais un Bass-Management qui renvoie une partie du spectre LF de voies L-C-R vers des gros subwoofers.
Il me semble que l'absence de LFE est du à la limitation originale du défileur 6 pistes. Le canal Zénith ayant pris sa place....

Publié : 14 oct. 2008, 17:42
par Steven1145
Effectivement les premières salles IMAX étaient équipées d'un défileur magnétique 35mm 6 pistes. Ils les ont encore à la Géode. Ensuite sont arrivé les DA88, mais uniquement comme support d'archive.

A la Géode, ils utilisaient un MFX3+ Fairlight il y a quelques années pour lire le son. Le tout se faisait à 44.1 car c'était la norme imposée par IMAX pour leur propre lecteur appelé DDP.

J'ai mixé quelques films en IMAX, et j'ai eu la chance de pouvoir farfouiller "backstage" dans celle salle hallucinanet qu'est la Géode. C'était cool, et Patrick Sevrez, le projectionniste de l'époque (peut être encore aujourd'hui?) était super sympa.

Publié : 14 oct. 2008, 23:45
par Goosh
Un autre exemple est La Haine de Kassovitz, où tout le passage dans Paris est mono (la réduction se fait sur le fameux travelling compensé à Montparnasse),
qui du coup contraste avec la Banlieue, elle, très spatialisée.
Audacieux comme choix !
Exactement ! Même is c'est du déjà vu, c'est audacieux dans le cinéma Français et attire l'attention du spectateur en créant une espèce de "claustrophobie" sur ce passage. L'audio joue son rôle à fond et est très complémentaire.

Mais quand le film est en mono de A à Z, c'est peut-être un challenge techniquement à cause de son retour en arrière, mais qu'apporte-t-il à part la fatigue et le décrochage du du spectateur ? Ca devient très comparable au "drive-in" d'il y a 40 ans, en moins marrant.
Peut-être est-ce aussi intéressant de vouloir "négocier" un surround à un réalisateur qui veut une mono, que de calmer les ardeurs d'un autre qui voudrait en mettre partout tout le temps, et même au plafond !!!
C'est très vrai, avec la différence que le son n'est pas encore démocratisé et la coté divertissant est plus présent. Du moins à mon avis.
Enfin, là on dérive sur un autre sujet : rapport réalisateur / équipe son... passionnant ! sûrement le plus passionnant d'ailleurs
Absolument !! Pas trouvé de sujet similaire sur ce forum. Il serait peut être temps d'en créer un :idea:

Publié : 14 oct. 2008, 23:50
par dacoutu
Absolument !! Pas trouvé de sujet similaire sur ce forum. Il serait peut être temps d'en créer un
HS : Et bien lance toi (avec grand plaisir)

A plus

david

Publié : 15 oct. 2008, 09:47
par Papalou
Goosh a écrit : Mais quand le film est en mono de A à Z, c'est peut-être un challenge techniquement à cause de son retour en arrière, mais qu'apporte-t-il à part la fatigue et le décrochage du du spectateur ?
Je ne vois pas en quoi le mono est fatiguant et fait décrocher ?

Un mauvais scénario, un montage raté, un ou des acteurs pas bons, un mixage raté (oui oui, tout ça existe), ça fait vite décrocher... Mais le mono, je ne vois vraiment pas. Je vois encore des films en mono (pas au ciné-club, hein, je parle de films actuels), et ça ne nuit pas au plaisir si le film est bon.

N'oublions pas qu'il y a encore beaucoup de salles qui diffusent en mono en France... :wink:

Publié : 15 oct. 2008, 11:58
par heral
deux petits exemples du rapport au surround
je pense à gus van sant dans Elephant et le choix de la spacialisation des voix LCR (notamment par l'utilisation du m/s) ça déroute, mais c'est pas ininteressant (comme disait un de mes vieux potes ;) )
je pense à mickael moore dans 9/11 qui si mes souvenirs sont bons, debute son film en mono jusqu'au noir , noir durant lequel, les soundsfaiseurs ont reconstitué la scene des WTC, et la panique qui s'ensuivit avec force utilisation de l'espace frequenciel et .
et je trouve que tout à coup, l'utilisation du dispositif sonore permet de générer un sens.
quand le son s'ouvre (s'epanouit) sur le noir (combien de fois avons nous vu les images?) moore nous dit, on sort du documentaire et on rentre dans la cinematographie , en utilsant ....euh......la radio :)
en tant que realisateur, il nous indique qu'il nous montre un point de vue subjectif,(reconstitution de la scene sonore) il nous rappelle (au cas où on aurait oublié) qu'il ne peut détenir, en aucun cas, la verité, mais juste une verité.

Publié : 15 oct. 2008, 13:48
par Goosh
Papalou a écrit :
Goosh a écrit : Mais quand le film est en mono de A à Z, c'est peut-être un challenge techniquement à cause de son retour en arrière, mais qu'apporte-t-il à part la fatigue et le décrochage du du spectateur ?
Je ne vois pas en quoi le mono est fatiguant et fait décrocher ?

Un mauvais scénario, un montage raté, un ou des acteurs pas bons, un mixage raté (oui oui, tout ça existe), ça fait vite décrocher... Mais le mono, je ne vois vraiment pas. Je vois encore des films en mono (pas au ciné-club, hein, je parle de films actuels), et ça ne nuit pas au plaisir si le film est bon.

N'oublions pas qu'il y a encore beaucoup de salles qui diffusent en mono en France... :wink:
1h30 de mono demande une concentration continue pendant toute la durée du film. L'exemple est inexistant dans la réalité (sauf handicape). Cela demande donc un effort de la part du spectateur pour se mettre en situation.
Comme cela a été dit, un passage pour marquer un événement ou créer une ambiance est tout à fait compréhensible et même conseillé mais de mettre le spectateur à contribution en lui demandant de payer sa séance c'est un peu trop demandé à mon avis.

Concernant les salles non équipées de stéréo, je trouve ça abusif. Si on obligeait les exploitants de le signaler à l'éntrée, je ne suis pas persuadé qu'ils feraient le même chiffre. Heureusement c'est de plus en plus rare.
C'est déjà assez difficile de mettre tout le monde d'accord sur les mêmes normes. Si en plus on commence à prendre en considération ceux qui ne sont pas aux normes ... Renivelons vers le haut.

Franchement, je trouve ça assez irréaliste d'avoir à défendre les avantages du Surround par rapport au mono en 2008.