La tournure de cette discussion est intéressante et assez constructive je trouve.
Ca change effectivement des sempiternels "je sors de l'école et kommen kon fait pour être Sound designer sur Star Wars, MDR-LOL ??!!".
Ayant dit plus haut que "ça n'était pas gagné", je maintiens en partie, mais il faut malgré tout nuancer pour ne pas déprimer qui que ce soit sans raison.
Je ne peux que parler de ce que je vois autour de moi et de ce que j'expérimente personnellement mais voilà ce que j'en dirais en essayant de coller aux questions ci-dessus.
A mon sens il existe plusieurs manières de "rentrer" dans le métier, reste à savoir dans quel secteur (TV, ciné, instit', etc...) même si, et c'est un premier élément de constatation en ce qui me concerne, ces secteurs s'imbriquent de plus en plus et il devient plus courant qu'auparavant de "mélanger les genres".
Les "genres audiovisuels" (secteurs donc) autant que les genres en terme de "postes" d'ailleurs: il devient plus "acceptable" qu'avant d'être mixeur et monteur son et compositeur et.......
Ca n'est pas pour autant une obligation et je ne dis pas que c'est mieux mais c'est moins mal vu qu'il y a encore qqls années (quoique ça reste parfois un peu douteux aux yeux de certains) et, toujours d'expérience, ça garantit plus de boulot que si on se "contente" d'un poste.
Pour exemple, si je ne faisais "que" du mix (ce qui est mon "poste" de départ), j'aurais aujourd'hui un peu de mal à joindre les deux bouts. Ce n'était pas le cas il y a encore 5 ans (et encore moins il y a 10 ans) et je vois bcp de mes collègues mixeurs "mono-compétent" se débattre dans de grosses difficultés financières...
Personnellement, j'ai toujours souhaité toucher autant au mix qu'au montage (et à la musique d'où je viens originellement) mais ça n'a pas été toujours possible selon les périodes.
Aujourd'hui, c'est devenu assez habituel, bcp de prods cherchant des gens capables de mixer et monter (son), c'est ainsi...
Maintenant, il faut être clair, en ce qui me concerne, je ne peux pas dire que je travaille en permanence sur des choses passionnantes. Se garder un peu d'alimentaire (régulier) peut être une très bonne idée en ces temps difficiles.
Ce que j'observe chez les plus jeunes arrivant sur le marché est ce désir de ne faire que de la fiction, que du cinéma, bref que le "haut du panier". C'est bien, c'est ambitieux mais, là, pour le coup, les places sont très chères.
On peut y arriver en commençant comme stagiaire, puis comme recorder ou assistant d'un free lance mais ça ne se fait pas du jour au lendemain et, soyons franc, ça peut même ne déboucher sur rien (tous les recorders ne deviennent pas mixeurs, loin de là!).
Sans compter qu'effectivement, sans un minimum de "contacts" (je n'aime pas le mot "piston", toujours péjoratif), difficile d'avoir sa chance face à ceux qui en ont (des contacts)
Maintenant, je crois (enfin j'en suis sûr puisque c'est précisément ce que j'ai fait) qu'il reste possible de commencer "petit" et d'évoluer humblement et "besogneusement".
On trouvera plus facilement des places comme assistant pour une boite de post prod audiovisuelle ou pour une chaine de TV. On peut commencer par mixer de l'instit', de la pub ou des émissions de TV, il y a quand même nettement plus de places qu'en cinéma ou en fiction TV...
Après, toute la difficulté, est d'en sortir. Ou pas d'ailleurs, tout le monde n'ayant pas nécessairement l'ambition de devenir une star du mixage ciné...
Là dessus, je crois que les vieilles recettes restent d'actualité: travailler, travailler encore et participer à un maximum de projets (souvent non rémunérés) comme des courts métrages, des projets artistiques divers et variés, etc...
C'est comme ça qu'on progresse "artistiquement" et qu'on se fait un "carnet d'adresse".
Après, il faut savoir gérer la jauge "je ne suis pas encore prêt, je n'y vais pas" et "je suis pas sûr d'être tout à fait prêt mais je me lance, il faut prendre des risques". C'est sans doute une des grande difficulté de ces métiers (bcp se brulent les ailes en voulant "décoller" trop tôt).
Bref, je pourrais encore faire trois pages, mais, pour résumer, mon avis tout personnel est qu'il faut (plus qu'il y a dix ans) être souple (secteur d'activité/postes), ne pas hésiter à se diversifier (un mixeur apprend aussi en faisant du montage son, un monteur en apprenant à mixer, la musique restant également un plus non négligeable) et notons également que quoiqu'on en dise ou en pense, s'équiper, même modestement, est une très bonne idée, si ce n'est une obligation (ne serait que pour se faire la main au calme ou participer à des projets sans le sous).
Comme dirait l'autre, la route est longue et semée d'embuches, mais ça fait partie du "jeu".