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Publié : 15 juil. 2011, 18:58
par Dorian
En préambule, je suis d'accord avec toi sur le fond, mais...
Dupont a écrit :1/ Les étudiants de ces écoles paient fort cher pour leurs études. Pourquoi une partie de l'argent ainsi récolté par Supinfocom ne serait il pas réservé aux intervenants "son"?...
Je doute que les profs d'animation travaillent gratuitement pour le plaisir de l'art...
Mais les intervenants pour la partie sonore sont payés il me semble ? D'ailleurs au même tarif que les intervenants image, non ?
2/ Certains des films "produits" par ces écoles privées sont parfois achetés par des chaines (Canal+ notamment). Est il alors normal que celui qui a passé des heures à créer de la musique ou/et du son ne touche rien là dessus?...
La je dirais que ça ne nous conerne pas vraiment... On intervient pour un projet, ce qu'il devient ensuite ne nous regarde pas vraiment, si ? Perso je veux pas savoir, à part si ça gagne des prix dans des festivals
. Je ne participe pas à ces projets pour l'argent, mais c'est que moi... En plus statistiquement, je suis pas sur que bcp de ces projets rentrent dans leurs frais, si ?
3/ Est ce que dire à des étudiants "pour le son, c'est vous qui vous débrouillez, y'a pas de budget" est la meilleure manière de préparer ces futurs réalisateurs à avoir un rapport sain et adéquate avec de futurs musiciens/monteur son/mixeurs?... J'en doute qql peu.
Oui et non... Dire y'a pas de budget, c'est un fait. Par contre, on peut les orienter et les conseiller, bref les accompagner dans leurs démarches. Moi c'est ce que je fais aux Gobelins, et c'est ultra enrichissant ! Je les sensibilise aux besoins de voix off, de bruitages, d'ambiances, d'effets sonores pour leur interface, et je leur conseille de chercher des compositeurs pour des musiques originales sur Compositeur.org ou SDO ! Et je leur recommande des types si besoin. Souvent ils en ont déjà dans leur entourage (forcément), donc tout va bien !
Au final je finalise avec eux, en récupérant tous les éléments de part et d'autres, dans le studio de l'école. Ils sont sur place, ils participent, ils sont contents. C'est ça la formation pour moi.
A nouveau une école comme La Poudrière paye peu mais elle paye correctement et je pense qu'au delà d'une certaine logique (sur les 2 films sur lesquels j'ai bossé avec eux cette année, l'un est acheté par Canal+), ça apprend aussi aux élèves que le temps c'est de l'argent (et inversement) et que ça les responsabilise.
D'ailleurs, comme par hasard, j'ai noté que les étudiants les plus "chiants" (demandes irréalistes, modifs incessantes...) sont souvent ceux qui ne paient rien (ou du moins qui savent que rien n'est payé).
Etrange...
Ouais, enfin là c'est un peu un cliché du court métrage, perso je constate plutôt l'inverse en école ! Les étudiants voient bien que t'es un gars du métier, et sont hypers redevables, et n'arrêtent pas de te dire "merci", "merci" (me). Ca fait toujours plaisir, mais c'est juste mon expérience des écoles d'image.
Tout ça pour dire qu'il faut laisser ce genre d'annonces sur SDO, et pire qu'il faut les encourager !
Publié : 15 juil. 2011, 19:00
par Larkflight
Nuance quoi, et j'y tiens. Je n'accepterais jamais de projets étudiants dans des conditions de productions professionnelles, question de conviction, qui rejoint d'ailleurs celle de SDO. C'est pour ça que je n'aime pas trop la façon de faire de la Poudrière (mais ça n'engage que moi).
C'est pourtant bien ce que je voulais dire. Maintenant le talent et l'argent, vaste débat, mais depuis qu'en 2003 je me suis pris dans la gueule "quand on vit pour sa passion il y a un prix à payer" force m'est de constater qu'à l'époque de l'économie de marché mondialement généralisée, le romantisme se doit d'être pondéré
Maintenant pour que les choses sont claires au moins, et que ce genre de demande annonce au moins son absence de budget
après tu peux locker ou laisser courir bon w.e.
(edit)
1/ Les étudiants de ces écoles paient fort cher pour leurs études. Pourquoi une partie de l'argent ainsi récolté par Supinfocom ne serait il pas réservé aux intervenants "son"?...
Je doute que les profs d'animation travaillent gratuitement pour le plaisir de l'art...
oui c'est cela en gros d'une manière ou d'une autre en plus c'est simple direct et efficace
Publié : 15 juil. 2011, 19:24
par Dupont
Dorian a écrit :pas grand chose à voir avec la Poudrière qui elle, délocalise complètement la prod son. Nuance quoi, et j'y tiens. Je n'accepterais jamais de projets étudiants dans des conditions de productions professionnelles, question de conviction, qui rejoint d'ailleurs celle de SDO. C'est pour ça que je n'aime pas trop la façon de faire de la Poudrière (mais ça n'engage que moi).
Pourrais tu préciser?...
Quelle est ta "conviction"?... Que les élèves doivent apprendre à bosser sur du matos cheap et avec un intervenant amateur??....
Je pense au contraire que la Poudrière (même s'il y a des choses à améliorer et nous y travaillons) est sur la bonne voie. Elle fait travailler des pros au service des élèves. Ces derniers viennent travailler avec les pros retenus pour leur film.
On peut difficilement faire mieux: travailler dans de bonnes conditions (lieu, matériel) et avec l'aide de gens qui ont plusieurs années de métier. Sans compter que les élèves participent généralement (bruitage, idées sonores diverses).
Perso, je préfère ça à un "studio" mal branlé dans une école où tout le monde bosse avec le même mec (risque d'uniformisation). Je ne dis pas ça pour les Gobelins (je ne connais pas de l'intérieur) mais j'ai vu ça ailleurs...
Bref, je ne vois pas bien ce qui te déplait dans la démarche de La Poudrière.
Pour le reste, j'ai pas trop l'énergie de tout reprendre point par point et je crois que c'est inutile, chacun son opinion.
Publié : 15 juil. 2011, 21:31
par Foxp2
Vous z etes durs quand meme, parceke c'est pas facile quand on a pas d'argent et qui faut travailler pour payer son ecole de se voir claquer la porte au nez alors qu'on a bezoin d'un coup de main, parceke on debute et on s'est donnés du mal pour bien faire les choses et que c'est pas parceke l'ecole est chere qu'on est riches, faut pas confondre...alor on vient ici demander gentiment et se fait envoyer ch... ca vrai ca quand meme pour ki vs vs prenez a la fin ! c'est pa pascke vs etes des soit disant pro que vs pouvez pas travailler gratuiktement tlmnt vs voulez pas qu'on prenne votre place, on a mis tt les sous dans l'image parcke on respete les gens du metier et si on a pas d'argent pour les sons c'et pas notre fote c'est l'ecole qui a tt mange et ns y faut qu'on se debrouille apres..alors zut ! j'en est marre hein !
Ahhhhh...ca fait du bien...
Publié : 16 juil. 2011, 14:15
par GanonDorf
Hé bien, quel accueil !
J'aime bien arriver brave comme le pain et recevoir une tartine de sarcasme bien dosé... Passons, je comprends le désarrois ou les problèmes qu'on pu avoir certains intervenants aux courts de réalisation de films étudiants. Cela dit, de prime abord, il y a deux chemin, intéressés et motivés sont les bienvenus, les autres passez votre chemin.
Je ne peux être tenu responsable du fait que notre école soit bâtie sur une architecture branlante et ne respecte pas pécuniairement le travail des sound designers, et je le déplore ! Mais je suis venu prendre contact ici pour avoir la chance de créer un film, et de faire avancer notre projet. Force est de constater que l'argent reste le nerf de la guerre, comme à chaque fois, mais nous, étudiants, ne pouvons pas faire grand chose pour vous aider. Si ce n'est se cotiser un petit peu, faire parler de vous, et travailler dans de bonnes conditions.
Ce qui est agréable, c'est d'être accusé soit même des problèmes de son école. Notez bien messieurs que je suis à supinfocom pour faire un court métrage, non pas pour vénérer notre direction et ses choix. Alors à quoi bon rejeter la faute ? Je viens humblement demander ce dont nous avons besoin, avec ce que nous avons en main, et basta. Et refaire le monde par rapport à ces conditions là n'est pas non plus nécessaire, ou du moins, pas dans ce topic...
Publié : 16 juil. 2011, 14:20
par zikayan
Dorian a écrit :Je n'accepterais jamais de projets étudiants dans des conditions de productions professionnelles, question de conviction, qui rejoint d'ailleurs celle de SDO. C'est pour ça que je n'aime pas trop la façon de faire de la Poudrière (mais ça n'engage que moi).
Point de vue tout à fait respectable, mais il faut tout de même replacer la formation dispensée à la Poudrière dans son contexte : c'est une formation à la réalisation, pas à l'animation. (D'ailleurs elle accueille régulièrement d'anciens étudiants des Gobelins). D'où, entre autres, l'importance pour l'équipe pédagogique d'externaliser une partie de la fabrication : l'étudiant choisit ses intervenants, et doit gèrer un budget et un planning, l'école tenant en quelque sorte le rôle de producteur délégué.
Dorian a écrit :En préambule, je suis d'accord avec toi sur le fond, mais...
Dupont a écrit :1/ Les étudiants de ces écoles paient fort cher pour leurs études. Pourquoi une partie de l'argent ainsi récolté par Supinfocom ne serait il pas réservé aux intervenants "son"?...
Je doute que les profs d'animation travaillent gratuitement pour le plaisir de l'art...
Mais les intervenants pour la partie sonore sont payés il me semble ? D'ailleurs au même tarif que les intervenants image, non ?
Bof... A Valenciennes, il y a un seul intervenant qui n'a absolument pas le temps de travailler sur tous les projets. Les étudiants doivent se débrouiller essentiellement seuls. Et quand un intervenant extérieur donne un coup de main bénévole, l'école ne lui rembourse même pas un billet de train pour se rendre sur place. C'est tout de même très limite, et les étudiants sont les premiers à se plaindre.
Publié : 16 juil. 2011, 14:41
par Dupont
GanonDorf a écrit :
Je ne peux être tenu responsable du fait que notre école soit bâtie sur une architecture branlante et ne respecte pas pécuniairement le travail des sound designers, et je le déplore !
(...)
Ce qui est agréable, c'est d'être accusé soit même des problèmes de son école.
Personne n'a accusé les étudiants de quoi que ce soit.
Si tu lis bien, les reproches sont adressés à l'école elle même.
Et, pour info, tu es très loin d'être le premier à venir demander de l'aide gracieusement ici.
C'est peut être ça qui devient un peu usant et inquiétant à la longue...
Publié : 16 juil. 2011, 15:46
par YuHirà
Les réactions systématiques à ces annonces me semblent au contraire peu constructives. Il n'y a pas si longtemps, la même profession s'offusquait que les étudiants utilisent de la musique provenant de Cds du commerce et des sons tout faits de mauvaise qualité piochés sur Internet. Aujourd'hui, on les accuse de prendre le pli inverse
Nous comprenons tous le fond du problème, nous luttons tous pour que la post-production soit mieux financée, que les rôles soient revalorisés. Mais il ne faut pas se tromper de cible et de projet à mon avis!
Les situations sur les films d'école sont disparates et loin d'être aussi manichéennes que certains intervenants veulent nous le faire croire, parce qu'ils ne se fondent que sur des expériences ratées ou sur des "on-dit".
J'ai souvent eu affaire à des étudiants très concernés qui ont TOUS, je dis bien TOUS, investi une somme minimale pour enregistrer avec des musiciens en studio alors que l'annonce était claire au départ! Cette légende qui veut qu'une annonce bénévole soit forcément figée dans ces conditions et qu'elle s'accompagne forcément d'un non respect du collaborateur me gêne tant elle préjuge de l'annonceur et de ce qu'il est prêt à concéder lorsqu'on argumente au lieu de lui faire son procès.
J'ose croire que le monde ne fonctionne pas uniquement grâce à l'argent mais aussi sur un échange humain. Et souvent, privilégier ce dernier facilite l'obtention du financement.
Comprenez moi bien: j'apporte une importance particulière à une contrepartie équitable au travail bénévole sur un film (moins d'exigence, négociation d'une non exclusivité pour que je puisse éditer la musique, etc...), et je plussoie Dupont lorsqu'il remarque que souvent l'investissement est inversement proportionnel au respect que l'on nous accorde, mais je ne vois pas en quoi, une fois de plus, le bénévolat devrait être pointé systématiquement du doigt de façon manichéenne comme si c'était le mal absolu. Les avocats pratiquent couramment des interventions dites pro bono et cela n'a jamais ruiné leur carrière.
Je conçois que certains ont pu avoir des expériences désastreuses. Moi aussi. Mais elles restent minimes. Personnellement, ce genre de projet bénévole m'a amené un long métrage payé (et sorti en salles), une pub payée, etc...
Il y a quand même une marge entre rendre service et se faire arnaquer. Bondir systématiquement sur ces annonces ne fait qu'empirer la situation puisqu'elle braque tout le monde, et que, que vous le vouliez ou non, c'est au final l'étudiant qui est pris à partie, pas l'école que vous pensez cibler de ce fait. Tout est question de pédagogie. Les écoles ne font pas leur travail? A nous d'être pédagogues, sans pour autant verser dans ces excès qui personnellement me choquent profondément!
NB: il me semble que les Gobelins financent la musique non?
Publié : 16 juil. 2011, 17:40
par Foxp2
Ca n'est pas satisfaisant..ca le sera quand les etudiants pourront dire: "ns avons un projet de fin d'etude, notre ecole ne peux financer que 3 jours de SD, ns savons que c'est peu aussi ns souhaiterions travailler avc qlq un qui pourrait prolonger son temps au dela de ces 3 jours "..
Je prefererais que ns partions de proposition plus professionnelles (contractuelles) pour aller vers le benevolat, pltt que l'inverse comme tu sembles t'en satisfaire, ce serait bcp plus sain.
Publié : 16 juil. 2011, 17:45
par Dupont
Foxp2 a écrit :
Je prefererais que ns partions de proposition plus professionnelles (contractuelles) pour aller vers le benevolat, pltt que l'inverse comme tu sembles t'en satisfaire, ce serait bcp plus sain.
Tout à fait. Et c'est d'ailleurs déjà souvent ce que nous faisons contrairement à ce que semblent sous entendre ceux qui nous accuse de n'être intéressé que par l'argent...