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Publié : 21 juin 2008, 16:40
par Dorian
Pour moi ça dépend de deux paramètres essentiels.
1/ qu'est ce qui arrange le mixeur? S'il préfère tout refaire de zéro, pas la peine de perdre du temps à faire des process destructifs ou des automations qui seront de toute façon squizzées
2/ quel est le niveau de compétence du monteur son en matière de prémix? On oublie quand même que bcp de monteurs son ne savent même pas utiliser une EQ, ou une reverb (question de génération)

Mais perso, je rejoins à 200% le point de vue de Xav, et de mon côté je fais un maximum de choses au montage son (peut-être paske je suis d'abord mixeur, historiquement parlant?), mais surtout paske, comme Nadège, j'aime bien avoir une idée du potentiel rendu final, et contenter le réalisateur qui vient écouter ton boulot, réalisateur qui, la plupart du temps, n'est pas capable d'extrapoler ce que donnera le montage son en mix (quand il en a quelquechose à foutre d'ailleurs).

Perso je procède comme suit:

- je "duplicate" toutes les pistes originales dans une "playlist" en sous couche, de manière à pouvoir revenir en arrière à tout moment, sans surcharger la session de pistes mutées non processées en parallèle

- je fais le moins possible de traitements destructifs (AudioSuite), à part pour tout ce qui est denoising/declicking/decrackling/spectral repairing, etc.

- j'utilise abondamment les plugins en temps réel, notamment EQ, compression, et reverbérations, ainsi que plus récemment SpeakerPhone pour toutes les simulations de HP (téléphones, télés, sono dans une pièce, etc.), mais en essayant de ne pas perdre trop de temps avec les automations, sauf cas critiques (gros vent à filtrer plus radicalement, fréquences parasites, etc.). Pour ça j'utilise bcp les Auxiliaires/Stems, et le plus de plugins standards (à part Altiverb et SpeakerPhone dont je ne pourrais plus me passer maintenant, et avec lesquels je peux venir en mix avec ma petite clé iLok), ce qui permet en mix de rapidement écouter l'intention, et d'éventuellement tout virer rapidos. Pas de pb d'ego me concernant, je respecte à 100% les choix du mixeur.

Je ne crois pas qu'il y ait besoin d'une écoute studio ou d'un volume type auditorium pour dégrossir le boulot au montage son, le tout étant de ne pas aller trop loin dans les traitements pour éviter les grosses surprises de rendus si tout est squizzé en mix. Ca me parait important de travailler avec un plus grand confort d'écoute (si les prises sont mauvaises, après 3/4 jours c'est vite fatiguant), et surtout, je le redis, de permettre au réalisateur d'écouter quelquechose qui sera plus en adéquation avec ce qu'il aura au mix.

Quand aux monteurs son qui "dissimulent" leurs traitements, ou n'offrent pas la possibilité de retoucher leurs stems, perso je trouve ça débile, pour ne pas dire un peu prétentieux...

Bye.

Publié : 22 juin 2008, 13:57
par guiguy
on parle principalement de long ou court pour salle de cinoche avec donc une diff normailsée (normalement)
Mais quand on monte pour une diff télé, fiction, docu ou même dessin animé (et donc sans directs), vous opérez toujours de la même manière? Vous vous permettez plus ou moins de traitement, destructifs ou pas, en fonction du type de programme?

Débutant en la matière (donc vous me direz si c'est malin ou pas), j'aurai tendance pour des directs à nettoyer, càd dénoiser, déclicker et même EQ mais pas pour raccorder les couleurs des prises entre elles (boulot pour le mixage ) mais pour supprimer un élément perturbateur du signal (avec un gros Q), lisser le tout en bouchant les trous avec des raccords.
Le tout en gardant en playlist tous les sons originaux lockés (pas de problème de lisibilité avec des régions mutés partout comme le dit Dorian).

Pour le montage son ambiance ou effet, ben là on a quand même pas mal de liberté non?
Cependant on ne sait pas sur quel type d'écoute se sera écouté donc:
Faut il prendre soin de garder une plage fréquentielle pas trop étendue (dans le grave et l'aigu)?
D'éviter d'utiliser une trop grande dynamique dès la "pose" des sons entre eux?
On peut se permettre de faire des eq sur les ambiances en AS? Est ce qu'il faut garder quand même l'amb originale en playlist?
Une petite reverb en destructif sur une amb c'est possible? Pareil on garde l'original dans un coin?
Une petite reverb sur des sons d'appoint (coup de canon, coup de feu) ou pas?
En quoi utiliser vous les compresseurs lors du montage son? C'est pas plutôt au mixage? Il vaut mieux laisser toute liberté au mixage?

J'ai l'impression que ça passe surtout par une connaissance de son propre système d'écoute, de savoir comment réagissent certains sons à la télé par rapport à son studio et d'opérer en fonction.

La communication avec le mixeur est essentielle et c'est certainement elle qui va guider notre montage?


Bye

Publié : 22 juin 2008, 14:00
par holysword
merci vraiment a tous j'ai là beaucoup de matiere.
(merci aussi a guyguy qui pose les question a ma place, :), j'etai sur le point d'aller vers cette idée du "en fonction du type de programme")

Publié : 22 juin 2008, 14:09
par guiguy
Une autre question aussi, quand vous avez un son (chute, coup, vaisseau...) composé de plusieurs couches, vous bouncez le tout pour retrouvez une piste unique?

Par exemple: j'ai eu à faire le son d'un vol d'oiseau cartoon avec comme consigne de le rendre ridicule, bête, perdu. J'ai utiliser 3 couches de son. Une fois validé par le réal, je présente les 3 au mixeur où je bounce les éléments en une piste?

A plus

Publié : 22 juin 2008, 14:39
par holysword
Je pense que ca depend du nombre de pistes dispo au mix.
Perso je fais ca par economie de piste souvent

Publié : 22 juin 2008, 14:43
par pfm
guiguy a écrit : Par exemple: j'ai eu à faire le son d'un vol d'oiseau cartoon avec comme consigne de le rendre ridicule, bête, perdu. J'ai utiliser 3 couches de son. Une fois validé par le réal, je présente les 3 au mixeur où je bounce les éléments en une piste?
Perso, 3 couches, je les laisse telles quelles...
Pour les gros effets (explosion, etc... ) nécessitant beaucoup plus de pistes, j'ai plutôt tendance à les monter dans une session spécifique, et faire un "bounce témoin" pour la session principale. En fonction du temps, de l'humeur, du goût et des couleurs... le mixeur peut aisément refaire son propre bounce (bien meilleur, 9 fois sur 10!).
La "validation" par le réal, en montage son... je ne lui accorde qu'une importance très relative: en plus de la différence d'espace/temps/écoute/personne, il faut aussi ajouter la différence de pression (stress) qui se décuple au mix, changeant considérablement la perception du réal...
Et cela, dans un monde parfait où le monteur son et le mixeur sont main dans la main: dans le cas contraire (il paraît que ça existe), bonjour les dégats!

Publié : 23 juin 2008, 10:09
par Burns
Ici, pareil que Dorian.
Sur de la série type dessin animée, j'attends que le mixer mixe les 2 premiers épisodes, puis je récupère les sessions.
Une fois les audiofiles enlevées, cette session devient ma session "type".
Avantage pour moi, un prémix assez abouti pour le réalisateur, avantage pour le mixer, il peut mixer tout de suite...

Publié : 23 juin 2008, 14:49
par dasound
Travaille tu en long métrage?...
Pour répondre à ta question oui. Mais je vois pas en quoi si ton boulot est bon par ailleurs, tu ne peux pas proposer une equa avec un plug en insert . Il m'arrive aussi d'utiliser un deeser pour enlever très ponctuellement des chuintantes ou sifflantes, c'est quand même des choses qui sont je pense à ma portée. Bien sur y'a toujours possibilité de revenir en arrière, et si ta solution de rechange est rapide et bien, et ben c'est que du plus non ?!!!

Ca rejoint d'autres sujets de discussion abordés ici, mais c'est pas parce que t'es monteur que tu n'as pas d'oreille ? Avec les heures qu'on passe en mix à écouter ce qui se fait, et par différentes personnes, différentes approches, ça forme quand même non ?

Publié : 23 juin 2008, 22:41
par fredomerto
Pour ma part, j'ai toujours été très présent au mix et ai toujours bénéficié d'une grande conivance avec le mixeur. Il m'arrive d'ailleurs très régulièrement de devenir son assistant...C'était un peu difficile au début pour garder le recul mais maintenant je m'en sors pas trop mal.

Pour ce qui est des premix, on utilise systématiquement les automations mais je prends garde à enlever tous les mouvements à l'intérieur des sons, le mixeur n'aime pas lutter contre une automation quand il a un mouvement à faire et je le comprends bien...

En ce qui concerne le égalisations et spatialisation, je trouve également complètement fou d'imposer des choix qui pourront être faits bien plus subtilement dans la salle de mix qui bénéficie d'une écoute calibrée en niveau et en fréquence.

Pour les plugs-ins, je les mets en haut des pistes et je "mute" les originaux en dessous de façon à les avoir sous la main. Mais ce sont pour des traîtements très particuliers qui ont pour but de dénaturer le son original et non de l'améliorer, par exemple des döpller, des saturations, des filtrages avec mouvements très rapides (impossible à faire au pot en suivant des effets à l'image), des morphoders, des effets GRM,...

Quand j'arrive en audi, je m'attends à ce que le mixeur interprète l'étape de travail que je lui propose, je lui demande plus que le travail d'un chef d'orchestre et toutes ses idées sont le bienvenu...Si on a un doute, c'est le réalisateur qui tranche...après tout c'est lui qui devra défendre le film.

bon travail

et bizou, bizous

Fredo Merto

Publié : 23 juin 2008, 22:50
par fredomerto
MarcV a écrit :
bengeron a écrit :il est dommage que sur protools il soit impossible de faire un gain virtuel, sans utiliser ni l'automation
Sans vouloir trop jouer sur les mots, j'ai du mal à faire la différence entre les 2.
Pour moi, un gain virtuel est une automation.
Moi non plus, je ne comprends pas la nuance...Peux-tu nous éclairer?