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Publié : 07 sept. 2011, 22:48
par heral
sinon, juste un petit truc concernant les stagiaires.
j'en ai toujours pris, depuis 16 ans.
et c'est bizarre, mais j'ai un point de vue inverse au votre.
nullement l'idée d'avoir exploiter qui que ce soit.
c'est même souvent le contraire, surtout quand il s'agit de stages de BTS, qui payent une école qui se défausse pendant 4 semaines.
n'oublions pas qu'à ce moment là, l'élève ne coute plus rien à son école.
ça m'a fait plaisir de partager des choses avec tous ces stagiaires, mais honnetement, c'est plutot parfois une charge pour l'entreprise qu'un reel profit.
quand on a une sorte de conscience, prendre un stagiaire, c'est l'encadrer, lui accorder du temps et de l'énergie, lui expliquer la vie :)
et je peux vous dire que j'en ai vu défiler un bon paquet !

je suis très content d'avoir pu donner tout ce que je pouvais donner chaque fois.
peut etre parce que j'ai connu dans ma jeunesse un système de sondier super fermé.

aujourd'hui, les choses ne sont plus gravées dans le marbre des certitudes, et notre devoir est de toujours donner le peu que nous savons ;)

enfin je vois ça comme ça.


cela dit, force est de constater qu'il y a des industries comme le cinema, le jeux video qui fonctionnent avec de la main d'oeuvre à pas cher .
c'est bien évidement à dénocer et à déplorer.

Publié : 07 sept. 2011, 23:46
par YuHirà
quand on a une sorte de conscience, prendre un stagiaire, c'est l'encadrer, lui accorder du temps et de l'énergie, lui expliquer la vie Smile
Effectivement, tu as raison, Christophe. Mais tu fais visiblement partie d'une minorité. De ceux qui ont compris qu'un stagiaire est d'abord une personne qui apprend et non pas un salarié productif.

Aujourd'hui un stagiaire n'a pas le droit à l'erreur et a des responsabilités. Le maître de stage n'explique pas, ne forme pas. Il est souvent absent mais attend des résultats. La pression est la même que pour un salarié. Les menaces de rupture de convention de stage parce que vous avez fait UNE erreur sont aujourd'hui monnaie courante, que l'entreprise soit à taille humaine ou pas. Entre le stage responsabilisant et le stage photocopie, il y a quand même un juste milieu!

Ces stages productifs représentent une majorité des stages proposés (j'en ai fait cinq, dans des entreprises de toutes les tailles imaginables, et ils rentrent tous dans cette catégorie: j'ai plein d'anecdotes hallucinantes à ce sujet). Il n'y a qu'à consulter les annonces de stage (majoritaires) sur les sites consacrés à l'emploi. Toutes parlent de postes, exigent des compétences voire de la polyvalence (parfois davantage qu'un salarié normal), et même de l'expérience comme le précisait très justement Elie (c'est le comble).

Publié : 08 sept. 2011, 09:42
par Larkflight
Je me permets ici de rappeler le point de départ de ce débat, pour ma part je suis assez d'accord avec le point de vue de Labroue, parce qu'entre nous et la place de la Concorde, les bons et les mauvais indiens, la discrimination positive, l'appel aux étudiants à avoir de la chance etc.. bof bof :?

Publié : 08 sept. 2011, 17:26
par wf
Larkflight a écrit : les bons et les mauvais indiens, la discrimination positive, l'appel aux étudiants à avoir de la chance etc.. bof bof :?
Ça c'est facile à pondre et ça donne bonne conscience :whistle:

On parle de quoi ici ?

D'un système de stages peu adéquats

Alors, examinons ce qu'est la filière de formation dans les métiers du son.

Dans les studio musique, traditionnellement, on commence par être un « Tea Boy », un poste d'observation privilégié.
J'en ai encore rencontré récemment à London dans un studio mythique
Un ado (16, 17 ans?) est venu me demander ce que je désirais boire pendant la séance....
Ce qui m'a frappé, c'est son sourire et sa joie de se contenter de cette fonction complétement subalterne, je ne suis dit: celui-ci, il va réussir à se faire une place au soleil du son.

Aujourd'hui, toujours en Angleterre, pour des études équivalentes à un BTS AV, les élèves ont la chance de faire une immersion en entreprise pendant plusieurs mois durant leur formation. J'en ai eu plusieurs ces derniers temps dont un, éblouissant, capable de se débrouiller autant sur une consoles Neve analo qu'une DFC, un Pro Tools et un Pyramix...

Le son s'apprend d'abord « in situ », les formations scolaires (nécessaires) ont été inventées plus tard et souvent pour de mauvaises raisons financières.
Le dol est de croire (bêtement et empapaouté) qu'au sortir d'une école AV, on va directement trouver un vrai travail. Bernique ! Ce qui a été caché, c'est que la formation n'est pas terminée et que les employeurs potentiels le savent parfaitement.

Si on change son regard sur le bien-fondé de ces stages et qu'on en vient finalement à les considérer comme la fin d'une formation initiale, alors on peut retrouver un semblant de sourire. (Houps, ça c'est un argument politiquement incorrect. sorry, sorry d'avance, ce n'est que de la dialectique de mauvaise foi, ou de la provocation.... ) =;

Bref, il faut changer les choses.... :-k

Pourquoi ne pas envisager, à l'issu des BTS AV, une formation complémentaire d'apprentissage en alternance ? L'avantage: l'élève est rémunéré, en général, logé nourri, l'employeur perçoit des compensations, tout le monde est content...
Et c'est mieux et plus équitable que ces stages dont nous parlons...

Publié : 08 sept. 2011, 18:12
par jaklagratt
Pourquoi ne pas envisager, à l'issu des BTS AV, une formation complémentaire d'apprentissage en alternance ? L'avantage: l'élève est rémunéré, en général, logé nourri, l'employeur perçoit des compensations, tout le monde est content...
Et c'est mieux et plus équitable que ces stages dont nous parlons...
Mais + 1000 !!!! Il faudrait aussi pouvoir proposer systématiquement aux élèves de BTS une extension de convention de stage après la fin du cursus, ou pendant les vacances scolaires. Et aussi allonger la durée des stages pendant la formation. Actuellement, c'est en général deux fois six semaines sur deux ans. On a pas le temps de se sentir intégré dans l'entreprise que le stage se termine :evil:

Il y a également à mon sens beaucoup trop d'heures de cours gaspillées dans des matières annexes. Si ces heures pouvaient êtres réduites et redistribuées pour organiser plus souvent des interventions de professionnels, ou des TP concrets encadrés, cela faciliterai grandement je pense l'arrivée sur la marché du travail.

Désolé pour le petit HS

Publié : 08 sept. 2011, 20:11
par Robin
wf a écrit :Pourquoi ne pas envisager, à l'issu des BTS AV, une formation complémentaire d'apprentissage en alternance ? L'avantage: l'élève est rémunéré, en général, logé nourri, l'employeur perçoit des compensations, tout le monde est content...
Et c'est mieux et plus équitable que ces stages dont nous parlons...

Eh oui, ce serait vraiment parfait... Car comme tu le soulignes, l'alternance est intéressante aussi bien pour l'étudiant que pour l'employeur.

Le seul problème c'est que l'Etat se désengage financièrement de plus en plus à ce niveau, et tend progressivement à laisser les régions se débrouiller seules : visiblement tout ça coûte trop cher à son goût. Au final, il ne s'agit donc pas forcément de mauvaise volonté de la part des écoles ou des universités, mais plutôt d'un clair désengagement de l'Etat (et donc d'un manque de financement).

Il est très difficile aujourd'hui de créer de nouvelles formations en alternance (y compris pour les formations qui existent déjà et qui souhaiteraient proposer ce type d'apprentissage à leurs étudiants). Pour créer un nouveau cursus en alternance, il faut soumettre un dossier à la région dans lequel il faut non seulement justifier l'intérêt pédagogique d'une mise en alternance, mais surtout convaincre que cette formation répondra à une demande d'emplois dans un secteur d'activité donnée.
En clair, c'est plutôt facile à obtenir pour des domaines tels que l'informatique, l'ingénierie "verte", les nouvelles technologies, etc. qui recrutent sans cesse, mais nettement moins pour le son et les métiers d'art en général.

Publié : 08 sept. 2011, 21:31
par kossi
Wf, je ne te connais pas, mais traînant par ici depuis un bon petit moment maintenant, j'ai cru comprendre que tu étais une pointure dans ce qui nous intéresse.
Pour ma part, et sans ironie aucune, je ne suis certainement qu'un misérable vermisseau à côté, parvenant à vivre du son, ça c'est bien, sur des projets plus ou moins intéressants que je ne choisis pas toujours, ça c'est moins bien.
L'une des raisons est probablement que non, je n'ai jamais fait de stage.
Pourquoi ? Honnêtement pas de raisons particulières, cela s'est trouvé comme ça je crois. Mais peut-être aussi que je le sentais moyen, le fait de bosser gratis.

Enfin si. J'en ai fait deux en fait.
Le premier, obligatoire en cours d'études, je suis allé dans un bled me planquer chez d'horribles gauchistes (et c'est presque du premier degré).
Le deuxième, après les études...il a duré 4 ou 5 ans.
C'était un contrat-aidé (salut Dorian) dans une petite boîte. Le genre de structure où tu peux faire tes armes, te planter, apprendre... travailler donc, et tiens-toi bien, en étant (mal) payé, avec un contrat de travail et tout le toutim.

Alors tu as raison, tu ne m'aurais pas vu jongler d'une Neve analo à une DFC, en passant par PT et Pyramix... Mais je n'avais pas non plus à apporter du café en me munissant de mon plus beau sourire putassier en ayant (peut-être) une drôle idée derrière la tête...

Résultat des courses. Ben balle au centre je crois. Parce qu'une Neve, moi je n'en ai jamais vu...
Car entendons-nous bien. Je dis tout cela sans animosité aucune (malgré peut-être le ton, je m'en excuse), et surtout sans dire que tu as tort sur toute la ligne et que je détiens la vérité, suivez-moi mes frères...

En revanche quand je lis tes post sur le sujet, j'ai la nette impression que tu te fais le chantre du politiquement incorrect sur ce coup-là.
Mais cette ritournelle n'est pas nouvelle. Cela fait même quelques années que je l'entend en boucle.
Pas plus tard que ce soir dans le métro. Et ça me fatigue.
Fais-moi confiance au moins sur ce point : c'est très politiquement correct ce que tu dis, tu es même très à la mode ne t'inquiètes pas.

Pardon pour la diatribe, j'avais envie de dire quelques conneries (moi aussi). :wink:

Publié : 08 sept. 2011, 23:27
par Elie
wf a écrit :Un ado (16, 17 ans?) est venu me demander ce que je désirais boire pendant la séance....
Ce qui m'a frappé, c'est son sourire et sa joie de se contenter de cette fonction complétement subalterne, je ne suis dit: celui-ci, il va réussir à se faire une place au soleil du son.
Ce garçon a bien de la chance de savoir, à 16 ans, ce qu'il voudra faire plus tard.

Ceci dit, les stagiaires sortant d'écoles publiques, ou privées, ont plutôt entre 21 et 25 ans. Un âge auquel, quand on te demande de faire le thé, il ne me paraît pas anormal de sourire jaune.


Sinon, je vous suis complètement sur les bienfaits de l'alternance.

Publié : 09 sept. 2011, 08:09
par Larkflight
Elie a écrit :
wf a écrit :Un ado (16, 17 ans?) est venu me demander ce que je désirais boire pendant la séance....
Ce qui m'a frappé, c'est son sourire et sa joie de se contenter de cette fonction complétement subalterne, je ne suis dit: celui-ci, il va réussir à se faire une place au soleil du son.
Ce garçon a bien de la chance de savoir, à 16 ans, ce qu'il voudra faire plus tard.

Ceci dit, les stagiaires sortant d'écoles publiques, ou privées, ont plutôt entre 21 et 25 ans. Un âge auquel, quand on te demande de faire le thé, il ne me paraît pas anormal de sourire jaune.


Sinon, je vous suis complètement sur les bienfaits de l'alternance.
Ouais mais faut pas dramatiser il savent faire d'ailleurs il y en a qui ont déjà bossé à MacDo , maintenant je me demande si à Londres ils serve un thé, alors est ce qu'à Delhi ils te sortent "take care sir very hot". :lol:
Bon maintenant c'est vrai que l'éducation Anglaise a ses adeptes, perso la politesse internationale ça peut suffire à rendre la vie plus agréable ;)
ceci dit la bonne conscience c'est bien, mais comme vous le dites vous même Mr wf un système scolaire plus cohérent ça serait mieux...

Publié : 09 sept. 2011, 10:08
par TNT
servir un café ou un thé (ou une binouze) à ses collegues n'a rien à voir avec une mission de stagiaire. Il n'y a rien de subalterne à cela.
C'est peut-etre parce que je suis fils de barman que je dis ca.
Je suis à peu près sur d'avoir servit plus de cafés à mes assistants ou stagiaires que le contraire...
C'est vrai qu'une fois quelqu'un croyait que j'étais le recorder... et oui, je fais du café, et je sais m'occuper de ma bécane tout seul. wouaaaaa