De mon coté, avec moins d'expérience que certains d'entre vous mais la joie de pouvoir faire aussi beaucoup de post-production.
Un petit retour d'expérience sur un film ou j'ai monté les directs récemment : un mixdown seul, sans rapport sons, des mélanges HF perche au petit bonheur (enfin fallait deviner) sur chacune des pistes, zéro sons seuls … La réalisatrice me disant ah mais il était tellement sympa, il a mis de la musique tout les soirs, jamais ils nous a mis en retard … Une remarque du mixeur au prod qui a très mal pris c'est un de ses potes -> la qualité du travail ne fait pas qu'on bosse ou pas ce qui peu expliquer une détérioration de la qualité non ?
Autre chose, on ne parle pas la encore de choix esthétique. Il y a une partie technique forte à l'enregistrement des directs sur un plateau et qui s'est renforcée à mon avis.( metadata etc …). Et quand on monte des directs et qu'on en parle dans les couloirs de post-prod, je peux vous dire que le facteur psychologique d'avoir l'impression d'avoir affaire à un igné son qui est cohérent dans cette gestion technique influe sur les avis. On ne parle pas que de la qualité technique audio.
Donc je ne comprends pas comment et pourquoi nous arrive aujourd'hui encore des directs : sans ISO (juste un mixdown), sans metadatas de trackname, avec des HF en ISO sur modulé et saturé, des perches HF systématiques, des offs non couverts ou sinon juste au HF, pas de LCR voir plus sur les plans fixe VI (notamment les véhicules), des silences raccords de 30s (ça sert à rien), des silence raccords mono (pourquoi pas LCR alors ? si on a le temps), des HF qui frottent (c'est pas facile tout le temps je le concède), des directs coupés à 160 voir plus (pourquoi ?), des buzz électriques inductifs, des sonneries de téléphones, des musiques, des TV jouées IN alors que les droits ne sont pas clearés (ça implique la prod aussi).
Tout ça n'implique pas vraiment de combat avec l'équipe juste un travail consciencieux qui (pour la polémique) implique qu'on ne peut pas passer plus de 5 mn le matin à la table régie pour boire un café
.
D'un point de vue technique, mon impression est que moins il y' a d'appareil entre le micro et l'enregistreur, mieux on se porte. Donc à mon sens les consoles sur les plateaux de tournage fiction ne sont plus une bonne idée. Ca complique le chemin du signal pour rien en fait, ça ouvre la porte à des EQ farfelues.
Je tourne que peu mais j'ai l'impression que la préparation/lecture de scénario, repérage sont souvent négligés, on anticipe tellement de problème lors de ces réunions qui ont été pour moi salvatrices, on devrait aussi faire des essais micros avec les comédiens et participer à quelques lectures pour sensibiliser ces derniers à la prise de son quand ils ne le sont pas.
De mon coté je blinde l'aspect technique évoqué plus haut, dans les acoustiques sympathiques et en fait quasiment systématiquement sur les plans fixes je mets un couple pour avoir un LCR cohérent, après on l'utilise ou non qui peu le plus peu le moins, j'équipe tous les comédiens en chiadant les placements (parfois c'est dur quand on doit y revenir à 3-4 fois et subir certains regards noirs), je place des appoints pour les déplacements off et bien sur pour les dialogues off. On ne s'est pas plaint de mon son (normal je monte les directs
!), en revanche je me suis pris pas mal de soufflante sur le plateau, "on attend le son …", des tensions avec certains collaborateurs parfois aussi. Et je fait mon mixdown dans le seul but qu'au montage image il ait quelque chose qui tient la route. Je pense sincèrement que toutes ces nouvelles demandes de la post-prod doivent être prise en compte et que ça amène à penser le métier d'ingé son différemment.
J'ai beaucoup de mal à croire qu'on puisse être un bon ingé son, et un mec adoré du plateau ….Et aussi l'équipe juge le son direct (et donc le couple sympathie/compétence) à la projection d'équipe ce qui n'est absolument pas un critère et ce qui permet à certains de pavaner au cocktail après projo (comme il l'ont fait avant à la table régie) alors qu'une équipe de post-prod s'est arraché les cheveux pour pouvoir sortir quelque chose de correct.
Autre piste aussi pour expliquer cette détérioration, la technique image est beaucoup plus légère à mettre en oeuvre qu'auparavant (plus de recharge de bobine, pas d'économie de pellicule …) alors que le son est devenu plutôt plus complexe.
Et je ne parle la que de la partie son direct vu par un mec de la post-prod, pas par un spectateur après la chaine de post-prod.
Désolé pour cette prose un peu longue ...