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Publié : 16 déc. 2009, 10:51
par Foxp2
Deja ?, bigre vs battez vite, vite en retraite...c'est dommage.
La visite etait sympa, je ne saurais jamais en quoi il est important que le "Ratata" d'une arme russe soit subtilement distingué du "Ratata" d'une arme Allemande, ni si le "Boum" d'un obus Anglais a un accent.
C'est balot.

Publié : 16 déc. 2009, 14:36
par Seaman
Gilbert Courtois a eu l'occasion sur Apocalypse d'associer ses diverses passions, il l'a donc fait avec une certaine rigueur. La prod le lui a permis, pourquoi se gener?
Supposons que tu sois passionné de voiture: si on te demande de mettre un son pour une séquence intégrant le bruit d'une Citroen 2CV, étant passionné de véhicule tu ne mettras certainement pas le bruit du moteur d'un Combi VolksWagen.... sauf si tu n'as rien a battre du travail que l'on te demande. Pour peu que tu t'interesses a ce que tu fais, tu releveras le défi d'y placer le veritable son d'un moteur d'une Citroen 2CV.
L'exemple est simpliste mais un chouilla représentatif.
Gilbert Courtois est passionné d'aviation, il a cherché a ce que les sons soient fideles a l'extreme aux évenements a représenter. De nombreuses personnes ne percoivent pas la différence entre le tir d'une sulfateuse et un Colt (ok, j'exagere un peu...), tout comme de nombreuses personnes ne percoivent pas la différence entre un morceau encodé en MP3 96kb et un wav non compressé ni meme la différence entre un enregistrement effectué avec un micro + magnétophone Playschool et un autre enregistrement avec un Neumann associé a un multipiste Nagra . Pourtant sur ce dernier point tu as certainement des lecons a donner.

Edit: je citais l'exemple du Colt.... je te visais Foxp, je n'avais pas remarqué ton avatar!

Publié : 16 déc. 2009, 15:17
par Foxp2
Oui, bon tu me dis que comme il s"agit d'une deuche je met un son de deuche, et comme je suis passioné de voiture je mettrai un son de deuche 1956 sur la deuche 1956 que je vois passer...c'est du montage au 1er degre.
Il ne s'agit pas tt a fait de cela, ce que j'essaie de dire, pour le plaisir d'echanger ca n'est pas une lecon et encore moins une critique, c'est plutot pour chercher a comprendre, ce que j'essaie de dire c'est que le realisme n'est pas faites que de choses reelle, par exemple des explo entendues a travers un assourdissement n'en sont pas moins realistes et stessantes au contraire, le realisme n'est pas forcement vecteur de verité, c'est une reflexion qui est née avc le cinema.Or le son dans Apocalypse est traité comme un indice de realité, voire de continuité l'image est heterogene le son est homogene je me demande comment il a concilié cette dualité.
..voila la piste que j'aurais aimé explorer avc notre ami , comme ns le faisons en ce moment. Il ne veux plus venir je me contenterai donc des ecrits de Dziga Vertov, c'est interessant aussi.

Publié : 16 déc. 2009, 15:46
par Seaman
je me contenterai donc des ecrits de Dziga Vertov, c'est interessant aussi.
:top: Merci pour la référence, je ne connaisais point ce personnage. a étudier !

Publié : 16 déc. 2009, 15:56
par Larkflight
Si je peux me permettre:
Chaque époque est marquée par sa sonorité ; formée entre autres de bruits de la vie quotidienne, de musiques, qu'elles soient savantes ou populaires, de langages, d'accents, de locutions, nous sommes habités par elle et elle participe à notre appréhension du monde.
Cependant chaque époque est marquée aussi par l'évolution de ces sonorités, ainsi que de leurs sources (les postes de radio par exemple), et encore plus ces dernières décennies où les mutations sociales, les changements de mode de vie parfois et l'évolution de l'industrie ont été foudroyants. Pourtant chaque génération est marquée par la sonorité dans laquelle baigne sa jeunesse.
Prenons deux exemples concrets : les voitures font partie de notre vie depuis quasiment un siècle ; le bruit de leurs moteurs et la densité du parc automobile ont changé de façon constante et ont contribué à modifier notre perception de la ville.
Le film " le Corbeau " de Henri-Georges Clouzot (1943) se déroule dans une campagne française à une certaine époque ; si les bruits de la nature ont peu changé, le village, différent d'un village actuel (état de la route par exemple) d'une part, et la prise de son d'autre part, nous donnent une couleur sonore tout à fait différente de ce que serait le même film tourné aujourd'hui.
De même pour les mots, les expressions, les accents, les argots etc. chacun porteur de topiques et de sonorités, eux-mêmes porteurs de sens.
Par la perception consciente et leur compréhension, nous pourrons mieux assimiler la mémoire des générations qui nous ont précédés, et appréhender nos trajectoires propres.


Les personnes de notre famille ayant assisté à des scènes de la deuxième guerre, connaissent et reconnaissent le bruit des armes, quand j'étais étudiant un ami libanais ayant vécu à Beyrouth à la fin des années 70 reconnaissait aussi le bruit des armes, La question c'est jusqu'où et à quoi de tels documentaires doivent être fidèles , non ? mais là ce n'est plus une question de sound design mais de déontologie du réalisateur et de la production

Publié : 20 déc. 2009, 11:48
par sigir
Je trouve dommage en effet la remarque gratuite de Larkflight
Si on ne peut pas dire ça ici ce forum ne sert à rien. Je rappelle que ça ne concerne pas "Apocalypse" mais "La Guerre en Couleur".

Je suis d'accord qu'on peut dire les choses sans blesser, mais quand personne n'est concerné la franchise ne fait pas de mal. C'est comme quand on discute en groupe (physique), avec un bémol ici : c'est que les personnes qui ont travaillé sur La Guerre en Couleur peuvent arriver ici plus tard et lire ce forum, mais bon...

Je ne comprends pas la réaction de Gilbert car je trouve au contraire le questionnement de Foxp2 intéressant et même primordial. Quel débat "constructif" aurait-il voulu ?

Ce qui est constructif est ne de pas s'en aller sur un coup de tête.
:D

Publié : 20 déc. 2009, 12:38
par Larkflight
merci, d'autant plus que quand je me suis bien expliqué les réactions n'ont pas fusé, l'histoire c'est àmha un sujet très déontologique alors faut il craindre de se faire attribuer des points godwin si on met cet argument en avant ?

Publié : 20 déc. 2009, 14:07
par elrobot
sigir a écrit :
Je trouve dommage en effet la remarque gratuite de Larkflight
Si on ne peut pas dire ça ici ce forum ne sert à rien. Je rappelle que ça ne concerne pas "Apocalypse" mais "La Guerre en Couleur".

Je suis d'accord qu'on peut dire les choses sans blesser, mais quand personne n'est concerné la franchise ne fait pas de mal. C'est comme quand on discute en groupe (physique), avec un bémol ici : c'est que les personnes qui ont travaillé sur La Guerre en Couleur peuvent arriver ici plus tard et lire ce forum, mais bon...

:D

Tu as très bien résumé ce que je voulait dire.Car si je me suis permis de répondre à la remarque de Larkflight, c'est bien parce que chacun peut dire ici ce qu'il pense.
Et Larkflight, j'ai par ailleurs apprécié ton explication qui aurait été la bienvenue quelques posts plus tôt...
et nous aurait certainement ouvert un beau débat avec Gilbert.

Bref les gars cela ne va pas nous empêcher de passer de bonnes fêtes!!
Je vous dis a bientôt pour de nouvelles discussions.

Publié : 21 déc. 2009, 01:11
par Bilgert
Bonsoir Amigos,
Que nenni, aucune retraite, aucun coup de tête, je remets le couvert pour répondre à quelques-unes de vos questions en toute zénitude.
Sachez qu’il existe une confrérie dans certain milieu, une sorte de fraternité qui repose sur le respect des œuvres, souvent se sont des amis, des mecs balaises qui se retrouvent sur des projets qui dérapent et qu’ils déplorent au résultat final ! La liste du processus de destruction est connue, très longue et persistante.

Pardonnez-moi monsieur Larkflight avec tout mon respect, imaginez que vous allez tomber sur un forum où serait écrit que votre travail est inutile voir nuisible, de quelle façon comptez- vous aborder ce sujet ?

Je sais très bien qu’il ne s’agit pas d’Apocalypse, c’est plus que je suis solidaire avec tous les gens qui prennent où qui ont pris le risque de monter des projets énormes, c’est cette notion de complicité qui rend les choses possibles avec les productions et les réalisateurs le Sound Design c’est aussi ça, Apocalypse c’est différent.

Je vais répondre en premier à Foxp2

Pour le budget je ne sais ce qui coûte le plus cher entre cinéma, jeux vidéo ou doc d'archives mais je sais que l'usage d'archives n'est pas donné loin s'en faut ..
C’est très simple en 1er :
Les documentaires : petit budget sauve qui peu
Majorité des films Français : moyen budget
Jeux Vidéo US : Gros budget

J'ai regardé avc intérêt "Apocalypse" ( ce qui accessoirement, signifie "revelation" , revelation dont l'humanité ce serait bien passé..)
Il y a plusieurs façon d’interpréter Apocalypse tout dépend de votre source, moi j’en est quatre dont une qui correspond plus à l’horreur, la même que D. Costelle.

bref, c'est un superbe travail d'écriture et de montage pour respecter chronologie , points de vue et enjeux, ce qui m'embarrasse dans ce genre c'est le côté "visite de la guerre"
avec les vrais bruits, comme si ns y etions , je conçois le procédé quand l'implication du filmeur est réelle (reporter de guerre par ex) ,

Très subjectif mettre des vrais bruits sur des images ou plutôt impacter (*) l’image d’archive ça fait parti du Job du Sound Designer même si dans certain cas ce n’est pas le vrai son c’est le résultat qui compte, je dirais même, peu importe comment.
Ce choix est une affaire personnelle car Daniel et Isabelle m’ont laissé le champ libre, c’est simplement une action envers les vétérans et la population qui elles savaient reconnaître le son des bombardiers, des mitrailleuses, comme le Messerschmitt 109, chaque son à sa propre signature sonore, mon rôle dans cette série était de remettre la vérité sonore à sa place parce que je connais ces sons.
Mais attention je ne suis pas le seul, je connais au moins 2000 personnes qui savent faire cette différence, tous les pilotes, les mécanos, les assistants de Warbirds, les milliers de fans du genre en Europe et dans le monde. Nos amis ingénieurs du son Russe enregistrent en multicanal en ce moment même des dizaines de chars Tigre, Panzer, T-34, T-44.
Tout ça pour dire que sur des images d’archives mieux vaut être raccord plutôt que le contraire.

(*) faire en sorte que le son épouse l’image et que le son s’y intègre à perfection afin que le spectateur ne s’en rende pas compte !

mais quand il s'agit d'une reconstruction ma préférence va à la fiction qui s'annonce comme telle.
Subjectif aussi: j’ai revu quasiment tout ce qui à été fait sur la 2eme guerre pour justement analyser l’ampleur du chantier.
La fiction a donné des chefs-d’œuvres et des choses troublantes comme Patton au 7 Oscars + meilleur film 1970 là il faut bien admettre qu’on ne peut plus être d’accord tellement la cata est énorme.

Ca n'est que mon point de vue . Quoiqu'il en soit c'est un bel objet audiovisuel et vs avez du vs poser bien des questions, ce que je respecte absolument.
Après avoir visionné 52 minutes de guerre sans son, la seule question qu’on se pose c’est, pitain comment je vais faire, c’est du délire !

Noyeux Joël
GC

Publié : 21 déc. 2009, 11:35
par 2at8
Juste une petite info au passage, mais dans la richesse à vous lire, je ne peux résister.
La "chose historique" a fait l'objet de nombreuses recherches. L'un des grands spécialistes est Paul Veyne. Pour lui l'histoire n'existe pas elle est en perpétuelle reconstruction. Il a pour cela développé plusieurs thèmes, dont les suivants :

Au moment où la chose se passe, elle se passe sans forcément mémoriser les éléments de son vécu, capté maintenant pour exploitation ultérieure. Il est difficile de pédaler ET de se regarder pédaler.

La façon dont on regarde les choses est aussi une analyse, un prisme qui change dans le temps. Par exemple, la socio-psychologie, permet aujourd'hui de relire la chute de l'Empire romain, d'une façon très différente de l'analyse qui en a été faite au cours des siècles, analyse différente, complémentaire, voir contradictoire.

Dans la captation des éléments historique, par volonté (j'enregistre, exemple le film), ou par constat (je fouille une ancienne demeure gauloise), une partie des éléments premiers disparaît, au seul profit de certains. Les éléments les plus "fragiles" disparaissent.

Il est bien connu que le premier acte d'un dictateur est de ré-écrire les livres d'histoires, ou même de les supprimer.

L'histoire est donc une "aventure limite", en perpétuelle reconstruction parce que "je vois" ET "je ne vois", que ce que je suis capable de voir, le reste m'échappe complètement, je ne le vois, je n'entends pas, ce à quoi je n'ai pas été éveillé. C'est tout.
Voilà un petit éclairage, pour développement allez chercher sur le wèbe à Paul Veyne.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Veyne
Joyeux Noël à toute et tous et bonne année :dm1000: