Benoit T. a écrit :
Ce n'est pas un problème d'égo pour certain?
...Pourquoi le dialogue a l'air si rompus? La profession de monteur et mixeur son est elle si "éloignée"?
usc...
C'est toujours un problème d’ego, aussi la peur…
Un peu d'historique (en France) pour les djeuns :
À l'origine, les monteuses (eurs) image montaient elles même les bandes son (en 35 mm magnétique perforées) ou confiait le travail à une assistante qui avait de la bouteille…
(j'utilise le féminin, car à cette époque, il y avait pratiquement 90 % de monteuses et, comme dans les séries sur TF1 (FBI et autres…) En plus de travailler ensemble, il y avait aussi la vie après le travail !
En 35 mm dans les plus grands auditoriums, il n'y avait que 12 à 14 machines lectrices 35 mm : 2 pour les Paroles, 1 pour les Post-synchro, 1 pour le bruitage, 1 pour la musique, restent 7 à 9 pour le montage son et les fameuses boucles
C'est en 1986 pour le film "Round Midnight" qu'est utilisé pour la première fois la technique de synchroniser des 35 mm, un 24 pistes Studer et un Sony 3324… (sans oublier une image vidéo et une image 35).
À cette époque-là donc, les monteuses son n'ont aucune formation spécifique sur le son et d'ailleurs ne rêvent que de monter de l'image, le son n'est qu'un pensum.
Apparaissent quelques ovnis (tiens des garçons) qui eux au départ sont des chefs opérateurs du son, ils viennent, en général, de Vaugirard (Louis Lumière) et peuvent prétendre savoir de quoi on parle… Ceux-ci, dans les années quatre-vingt-dix, utiliseront naturellement les DAW primitifs de l'époque, ils sont capables d'enregistrer, de monter et même de mixer ou de co-mixer…).
Ce n'est que vers les années 2000 que les DAW sont assez puissants pour prétendre remplacer les machines dites linéaire à bande.
Et pour rompre le ronron d'une profession assoupie, certains réalisateurs producteurs font aussi appel à des jeunes opérateurs ProTools issus du milieu de la pub…
Il y a donc eu rupture entre ceux qui lisaient sagement Les Cahiers du Cinéma et ceux qui ne savent même pas que ce journal existe.
Et cette mutation n'est pas terminée et c'est un peu aussi l'objet de cette discussion.
La maîtrise des outils, c'est un minimum, reste le plus difficile : le Pourquoi du Comment, ou Mais Quel est donc l'Objectif final : faire du bruit à tout prix (et il y a des cas où c'est justifié) ou savoir garder le silence ?
ps : pas de méprise, je ne défends personne.
Pour la musique, le producteur est aussi un intervenant non négligeable