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Publié : 30 juil. 2008, 01:46
par Benoit T.
J'ai l'impression qu'en France le principal handicap, c'est la méfiance, le manque de confiance en l'autre, les savoirs faires hétéroclites qui empoisonnent nos quotidiens.
Ce n'est pas un problème d'égo pour certain?

(je ne vise personne)

Pourquoi le dialogue a l'air si rompus? La profession de monteur et mixeur son est elle si "éloignée"?

usc...

Publié : 30 juil. 2008, 10:29
par Papalou
YuHirà a écrit : > Heu… C'est d'abord le rôle du metteur en scène

Eh ben... en théorie oui... en pratique pas toujours... C'est donc un voeu très pieux... Comme je lisais sur un autre site, il arrive de plus en plus fréquemment que les réas américains demandent à leur monteur son leur avis sur la musique à mettre...
En France aussi c'est très courant.... Mais c'est en général le monteur ou la monteuse IMAGE qui est consulté plutôt que l'équipe son.

Publié : 30 juil. 2008, 12:38
par wf
Benoit T. a écrit : Ce n'est pas un problème d'égo pour certain?
...Pourquoi le dialogue a l'air si rompus? La profession de monteur et mixeur son est elle si "éloignée"?

usc...
C'est toujours un problème d’ego, aussi la peur…

Un peu d'historique (en France) pour les djeuns :

À l'origine, les monteuses (eurs) image montaient elles même les bandes son (en 35 mm magnétique perforées) ou confiait le travail à une assistante qui avait de la bouteille…
(j'utilise le féminin, car à cette époque, il y avait pratiquement 90 % de monteuses et, comme dans les séries sur TF1 (FBI et autres…) En plus de travailler ensemble, il y avait aussi la vie après le travail ! :oops: :love: :whistle:

En 35 mm dans les plus grands auditoriums, il n'y avait que 12 à 14 machines lectrices 35 mm : 2 pour les Paroles, 1 pour les Post-synchro, 1 pour le bruitage, 1 pour la musique, restent 7 à 9 pour le montage son et les fameuses boucles

C'est en 1986 pour le film "Round Midnight" qu'est utilisé pour la première fois la technique de synchroniser des 35 mm, un 24 pistes Studer et un Sony 3324… (sans oublier une image vidéo et une image 35).

À cette époque-là donc, les monteuses son n'ont aucune formation spécifique sur le son et d'ailleurs ne rêvent que de monter de l'image, le son n'est qu'un pensum.

Apparaissent quelques ovnis (tiens des garçons) qui eux au départ sont des chefs opérateurs du son, ils viennent, en général, de Vaugirard (Louis Lumière) et peuvent prétendre savoir de quoi on parle… Ceux-ci, dans les années quatre-vingt-dix, utiliseront naturellement les DAW primitifs de l'époque, ils sont capables d'enregistrer, de monter et même de mixer ou de co-mixer…).

Ce n'est que vers les années 2000 que les DAW sont assez puissants pour prétendre remplacer les machines dites linéaire à bande.

Et pour rompre le ronron d'une profession assoupie, certains réalisateurs producteurs font aussi appel à des jeunes opérateurs ProTools issus du milieu de la pub…

Il y a donc eu rupture entre ceux qui lisaient sagement Les Cahiers du Cinéma et ceux qui ne savent même pas que ce journal existe.

Et cette mutation n'est pas terminée et c'est un peu aussi l'objet de cette discussion.

La maîtrise des outils, c'est un minimum, reste le plus difficile : le Pourquoi du Comment, ou Mais Quel est donc l'Objectif final : faire du bruit à tout prix (et il y a des cas où c'est justifié) ou savoir garder le silence ?

ps : pas de méprise, je ne défends personne.
Pour la musique, le producteur est aussi un intervenant non négligeable

Publié : 30 juil. 2008, 13:27
par monsieurde
Quel est donc l'Objectif final : faire du bruit à tout prix (et il y a des cas où c'est justifié) ou savoir garder le silence ?
les deux mon capitaine :D
Ce n'est pas un problème d'égo pour certain?
...Pourquoi le dialogue a l'air si rompus? La profession de monteur et mixeur son est elle si "éloignée"?
oui surement pour certain! mais pas tous,c'est juste que sa fait vraiment mal au ventre quand on nous enleve des sons....... si c'est dans l'interet du film,il faut le faire!!! (mais bon ça fait mal qd même :cry: )
La tu prends l'autre extrême, comme disait William s'il n'y a pas de parti pris, c'est compliqué d'aborder le truc... Il y a un juste milieu.
oui c'est vrai,mais seulement parce-que william avait un peu caricaturé (volontairement je pense) la chose.
tu viens du sud ou bien ?). En aucun cas il ne s'agit pas d'ego, juste de parfois se cogner à un mur (mixer) ! à force ça devient très emmerdant.
non non, je suis juste passionné par mon metier et des fois,bah.....ça part tout seul...
desolé si j'ai vexé qqqun ici :!:
Et cette mutation n'est pas terminée et c'est un peu aussi l'objet de cette discussion.
oui c'est vrai c'est une periode de changement......les monteurs mixent et les mixeurs passent de plus en plus de temps devant le protools

Publié : 30 juil. 2008, 13:48
par heral
wf a écrit : l'idéal à attendre serait plutôt musique et sound-design, inclus dans la même partition sonore …/...
Mais il faut continuer d'y croire pour y tendre
tendons, tendons !!! 8)
pour les 80 pistes de boums et de crac, je vous rappellerai de profiter de quelques jours de vacances pour vous plonger , chaussé de votre bure, dans la redecouverte du film de alain Resnais "hiroshima mon amour"

Publié : 30 juil. 2008, 14:48
par wf
monsieurde a écrit :
Quel est donc l'Objectif final : faire du bruit à tout prix (et il y a des cas où c'est justifié) ou savoir garder le silence ?
les deux mon capitaine :D
Bravo matelot, vous pouvez retourner briquer le pont
...c'est juste que sa fait vraiment mal au ventre quand on nous enleve des sons....... si c'est dans l'interet du film,il faut le faire!!! (mais bon ça fait mal qd même :cry: )
A la fin d'un dîner arrosé, en des terres étrangères, un (célèbre) Sound designer, acculé par mes questions avinées, répondit avec un sourire (j'ai remarqué que les armerlo, quand ils sont coincés, ils sourient avec un air triste): "OK quand le mixeur enlève 25 à 30 % de mes sons, ça fait mal mais c'est normal, c'est le jeu... Quand il enlève 50 % de mes sons, alors là je suis inquiet parce que le producteur va se demander pourquoi il me paye si cher !" Pirouette, cacaouête...
La tu prends l'autre extrême, comme disait William s'il n'y a pas de parti pris, c'est compliqué d'aborder le truc... Il y a un juste milieu.
oui c'est vrai,mais seulement parce-que william avez un peu caricaturé (volontairement je pense) la chose.
Oui, c'est même de la provocation !
Et cette mutation n'est pas terminée et c'est un peu aussi l'objet de cette discussion.
oui c'est vrai c'est une periode de changement......les monteurs mixent et les mixeurs passent de plus en plus de temps devant le protools
Pas assez ! je remarque que les mixeurs commencent seulement à prendre conscience qu'il peut y avoir d'autres façons de travailler (en dehors de n'être que des pousse-bouton — je dis ça parce qu'un jeune mixeur m'a expliqué récemment que mixer les stems d'un monteur son, ce n’était pas du mixage!, je me suis senti visé).

Mais, il faut toujours rapporter les choses au contexte.
En France, les règles de survie sont telles qu'elles freinent ces approches nouvelles.

Exemple: Si on mixe (tiens un très très très gros film français....) en France on le mixe du début à la fin dans un très très très gros auditorium, et pendant le plus de temps possible... Parce que c'est la preuve que c'est mieux (personnellement, je ne vois pas la relation de cause à effet).

Aux États Unis ( à LA), on premixera les Dialogues dans un tout petit auditorium dédié aux paroles, les Fx dans une salle moyenne dédiée aux Fx et avec l'équipement nécessaire ET le mix final se fera dans le très très grand auditorium, celui où l'image est assez grande pour satisfaire l'ego des uns et des autres....

Pourquoi cette différence d'approche ?

Parce que le ricain il est près de ses sous

Bon, je n'arrive pas à retrouver une interview de Gary Rydstrom et Ron Judkins sur le mix de Minority Report où ils se posent déjà (en 2002) les mêmes questions que nous !

Publié : 30 juil. 2008, 14:59
par wf
heral a écrit :...pour les 80 pistes de boums et de crac, je vous rappellerai de profiter de quelques jours de vacances pour vous plonger , chaussé de votre bure, dans la redecouverte du film de alain Resnais "hiroshima mon amour"
Oui d'accord Christophe,
Hiroshima mon machin, ma fille l'a vu à la cinénathèque...
mais j'ai l'impression que tu n'est pas obligé (comme moi) de trop subir Disney Channel :lol:

Publié : 30 juil. 2008, 18:32
par Invité
les savoirs faires hétéroclites qui empoisonnent nos quotidiens.
Je dirais les "psoeudos savoirs faires"... Mais il y a déjà eu un long post sur ce sujet qui ne s'est pas très bien fini je crois (dommage).
Mais je suis d'accord avec toi wf.

Aux États Unis ( à LA), on premixera les Dialogues dans un tout petit auditorium dédié aux paroles, les Fx dans une salle moyenne dédiée aux Fx et avec l'équipement nécessaire ET le mix final se fera dans le très très grand auditorium, celui où l'image est assez grande pour satisfaire l'ego des uns et des autres....


C'est quand même étonnant que depuis le post je trouve bcp de similitude avec le monde de la musique. Enfin etonné non... Ou plutot que personne n'ai fait le parallele.
En effet, les budgets etant de plus en plus ridicules en musique, ce mode opératoire, en France, est déjà en action. Cette pratique est d'ailleurs faciiitée par les DAWs.
Et oui, le Protools de Prince c'est la même que le mien, non...? 8)
Perso je bosse sur des projets dans mon studio (petit project studio) qui commencent (certaines prises) dans un moyen/gros studio. Le reste se fait dans un petit studio (prise annexe, qui ne necessite ni grand espace, ni plein plein plein de super matos ou d'une Neve VR legend 72 tranches...).
On y premixe et quand y'a le sou, on finalise (très très vite) dans un beau et grand studio dont l'accoustique et le matos sont à la hauteur.

A+
Xtof

Publié : 31 juil. 2008, 00:52
par YuHirà
C'est quand même étonnant que depuis le post je trouve bcp de similitude avec le monde de la musique. Enfin etonné non... Ou plutot que personne n'ai fait le parallele.
En effet, les budgets etant de plus en plus ridicules en musique, ce mode opératoire, en France, est déjà en action. Cette pratique est d'ailleurs faciiitée par les DAWs.
Et oui, le Protools de Prince c'est la même que le mien, non...?
Perso je bosse sur des projets dans mon studio (petit project studio) qui commencent (certaines prises) dans un moyen/gros studio. Le reste se fait dans un petit studio (prise annexe, qui ne necessite ni grand espace, ni plein plein plein de super matos ou d'une Neve VR legend 72 tranches...).
On y premixe et quand y'a le sou, on finalise (très très vite) dans un beau et grand studio dont l'accoustique et le matos sont à la hauteur.
Ca fait flipper ce que tu racontes là, je trouve...

Publié : 31 juil. 2008, 03:20
par Invité
YuHirà a écrit :
Ca fait flipper ce que tu racontes là, je trouve...
???
Flipper???



Bon... Je parle pas de musique à l'image, mais du monde de la prod du disque.
Attention, quand je parle de "project studio", pas de home studio.
Et puis, là ce sont des conditions de travail "acceptables". Car la réalitée c'est de plus en plus "je produis en home studio t"...
J'ai envoyé il y a 2/3 jours un post sur le fait que Plus XXX était en vente en pieces détachées sur le net chez funky junk...
Si ce que j'ai écrit te fait flipper... bah la réalitée risque de te faire blémir. :roll:

Bon courage.
A+
Xtof