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Communiqué CGT du spectacle
Publié : 20 oct. 2003, 20:09
par Invité
Communiqué de la Fédération CGT du spectacle
RASSEMBLEMENT DEVANT TF1
(1 QUAI DU POINT DU JOUR – BOULOGNE BILLANCOURT – M° PORTE DE ST CLOUD)
LE LUNDI 20 OCTOBRE A 16H00
Pour la libération immédiate et sans suite des quatre personnes qui sont en garde à vue suite aux violences des vigiles sur Star Academy…
Nous soutenons sans réserve l'intervention d'un groupe d'intermittents le 18 octobre 2003 au soir sur le plateau de Star Academy et adhérons à leur prise de parole.
Celle-ci s'inscrit en cohérence avec la semaine de mobilisation et de résistance menée du 13 au 19 octobre, contre la politique de destruction systématique des droits sociaux, de l'éducation, des protections sociales, et de tout système mutualiste et collectif.
Le protocole d'accord réformant l'assurance-chômage des salariés intermittents du spectacle et de l'audiovisuel imposé par le Medef, la CFDT et le gouvernement, nie les conditions spécifiques de ces emplois. Il entraînera à court terme la disparition de milliers d'entre nous.
C'est pourquoi nous exigeons toujours l'abrogation de son agrément, et de nouvelles négociations avec tous les concernés.
Nous dénonçons les violences infligées par les vigiles aux manifestants, ayant entraîné six hospitalisations.
Nous exigeons la libération immédiate et sans suite des quatre personnes qui se trouvent actuellement en garde à vue.
Nous restons mobilisés et appelons d'ores et déjà à une journée nationale d'action le 30 octobre.
Parmi les premiers signataires : la coordination des intermittents et précaires d'Ile de France, la Fédération CGT du Spectacle, Sud spectacle, CNT spectacle RP, ADDOC, AC !, la SRF, les monteurs associés, collectif Bellacio, coordination pour un autre cinéma...
Paris, le 20 octobre 2003
Bye.
Publié : 20 oct. 2003, 20:26
par Invité
L'article de Libé:
Intermittents
Opération coups de poing à la «Star Ac'»
La tentative de prise de parole des intermittents, samedi soir sur TF1, a tourné à la mini-émeute.
Par Bruno MASI
lundi 20 octobre 2003
u lendemain de l'intervention en direct sur le plateau de la Star Academy diffusée par TF1, les intermittents ont la gueule de bois. Six blessés, quatre interpellations, dont une à domicile hier matin. Ce qui ne devait être qu'une prise de parole pacifique s'est transformé samedi soir en une mini-scène d'émeute.
Il est près de 21h30 quand une cinquantaine d'intermittents du spectacle rejoignent la scène. La musique et les applaudissements cessent. Le présentateur Nikos Aliagas leur souhaite «la bienvenue». En fond, une banderole «Eteignez vos télés» est déroulée tandis qu'un manifestant dit vouloir parler. Mais devant les portes, un autre groupe affronte l'équipe de sécurité et la police venues en renfort. Dans la bousculade, une porte vitrée est brisée. Des coups fusent. L'émission est interrompue. Un épisode de la série Julie Lescaut est catapulté sur l'antenne. A l'extérieur des studios, c'est la confusion: les pompiers évacuent les blessés et la police fait le ménage. Le public, après avoir hué l'intervention, sort calmement. Caméras et appareils photo sont saisis. Deux heures plus tard, le show peut reprendre et la candidate Anne être éliminée, sous les yeux de 3,5 millions de téléspectateurs.
«Nerf de la guerre». Pour les intermittents, la réaction de la production et de la police a été disproportionnée. C'est la première fois, depuis le début du mouvement, qu'ils sont confrontés à la matraque: «En intervenant devant 6 millions de téléspectateurs, on a touché au nerf de la guerre. Ça, ils ne peuvent pas l'accepter. Nous voulions juste lire notre texte et expliquer les raisons de notre mouvement.» Réunis hier après-midi au siège parisien de la coordination, rue Perrée, les intermittents ont retracé la soirée. «On ne comprend pas: alors que nous avions décidé de partir, la police nous a rattrapés dans l'obscurité pour procéder à une nouvelle arrestation. On est tous sonnés par cette violence.» Dans un communiqué cosigné notamment avec la Fédération CGT des syndicats du spectacle (majoritaire dans l'audiovisuel et le spectacle), la coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France dénonce «les violences infligées par les vigiles aux manifestants, ayant entraîné six hospitalisations», et «exige la libération immédiate des quatre personnes arrêtées». Hier soir, les prévenus étaient toujours en garde à vue au commissariat de Bobigny. Sortis de l'hôpital, les blessés souffrent de fractures et de commotions.
«Violence». Du côté de TF1, qui a porté plainte pour violences et voie de fait (une hôtesse souffre d'une luxation), on ne transige pas: l'intervention des manifestants était elle-même musclée. C'est au nom du public et pour sa sécurité que l'émission a été interrompue, affirme-t-on. Pour le vice-président de la chaîne, Etienne Mougeotte, «la surprise a été complète. Il n'y a jamais eu la moindre demande de prise de parole de la part des intermittents. Alors que ce fut le cas pour la finale de Nice People en juillet. Nous avions d'ailleurs accédé à leur demande et une comédienne était intervenue. Le fait important, c'est la violence. Il y a beaucoup d'ados et d'enfants dans le public. Quand j'ai appris les conditions de cette intrusion, j'ai tout de suite lancé Julie Lescaut. Je ne discute jamais sous la contrainte.» Selon un technicien embauché sur le direct, la production s'attendait à une telle visite. Chaque samedi, la police était sollicitée pour protéger les alentours du studio. Les intermittents avaient planifié leur intervention et repéré une porte de secours donnant directement sur le plateau. C'est celle-ci qu'ils ont empruntée pour rejoindre les élèves de la Star Academy. Ragaillardis par l'opération et sa riposte, ils appellent à un rassemblement devant TF1 aujourd'hui à 16 heures et à une journée nationale d'action, le 30 octobre.
© Libération
Publié : 22 oct. 2003, 20:04
par Dorian
C'est terrible!
Dans mon entourage, tout le monde déteste les intermittents maintenant, et ne comprend pas la particularité de notre statut, qui de loin leur parait privilégié et immérité... J'ai l'impression qu'a leurs yeux nous sommes tous des sortes de fonctionnaires (ou ministres) qui "abusont" du système aux détriments du bon peuple... C'est comme une immense généralisation...
Un pote (pas un ami!) m'a même dit "ben t'as qu'à changer de boulot et trouver un CDI..."!
Quelle incompréhension... Même si bcp d'intermittents abusent effectivement sur pas mal de points, je ne sais plus trop ou me situer, et comment appréhender l'avenir...
Ou en est on au jour d'aujourd'hui? Y'a t'il déjà du changement niveau nb d'heures et taux journalier par exemple? J'ai 4 employeurs différents, est-ce suffisant?
Bye.
Publié : 22 oct. 2003, 21:17
par adsr
j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimé sur le sujet...c'est par là:
http://forum.presence-pc.com/forum2.php ... h=&subcat=
Publié : 29 oct. 2003, 19:58
par Admin
cip-idf (coordination des intermittents et précaires d'Ile De France)
Responsables de l'interruption de votre émission préférée, nous assumons nos actes. Nous voulons, par ce texte, répondre aux accusations mensongères de TF1 et de certains journaux et expliquer le sens de notre action.
Contrairement à certaines chaînes de télévision, nous faisons appel à votre intelligence et à votre esprit critique pour que vous puissiez faire la part des choses, entre les affirmations de TF1 et les informations que nous vous donnons ici .
LES FAITS :
Tout d'abord, à propos de ce qui s'est passé samedi, nous récusons toute accusation de violence. Nous avons organisé des centaines d'actions depuis plus de trois mois, et aucune d'entre elles n'a fait l'objet de la moindre plainte pour violence. Pourquoi aurions-nous changé d'attitude subitement ?
Les seuls responsables des incidents sont les vigiles dirigés par le garde du corps d'Arthur, qui ont agi avec une sauvagerie hors de propos. C'est d'ailleurs avant tout pour récupérer les images témoignant de ces violences que les vigiles ont distribué les coups. Leur objectif principal était de confisquer les appareils de prise de vues des manifestants afin de les vider de leur contenu.
À propos de l'hôtesse de TF1, qui aurait eu le bras cassé par l'un d'entre nous. En réalité, il s'agit d'une vigile. Elle n'a pas eu le bras cassé mais une luxation de l'épaule. Et savez-vous comment elle se l'est luxée, l'épaule ? En voulant de force récupérer un appareil photo dans le sac d'un intermittent, qui s'est débattu.
POURQUOI LA STAR ACADÉMIE ?
Derrière la Star Académie, il y a la société internationale Endemol, dont la branche française est dirigée par Arthur. Pour partie, c'est à cause des pratiques de ce genre de société, à la limite de la légalité, que notre régime d'assurance-chômage est en déficit.
Le nouveau protocole d'indemnisation, signé le 26 juin dernier, a pour conséquence d'éliminer les intermittents les plus fragiles, de façon totalement injuste, principalement dans le secteur du spectacle vivant (chanson, théâtre, musique, danse), Dans le même temps, les sociétés audiovisuelles comme Endemol, qui profitent et abusent du système de l'intermittence, sont épargnées.
Ces sociétés, avec des patrons voyous à leur tête, utilisent de nombreux "faux intermittents", payés en partie par les assurances chômage (donc par la collectivité) et font ainsi d'énormes profits.
On a ainsi trouvé, dans ces boîtes de production, des chauffeurs ou des secrétaires salariés en tant qu'intermittents du spectacle.
Une enquête officielle a montré que l'audiovisuel public et privé (FR3, France2, les stations de Radio France, TF1) utilisait énormément d'intermittents, alors que la plupart des emplois pourraient être occupés par des permanents.
POURQUOI ENVAHIR LES PLATEAUX ?
Nous n'avons pas le choix des moyens. Pour expliquer notre position, montrer en quoi le nouveau protocole est injuste, argumenter, il faut du temps. Et ce temps ne nous est jamais accordé par les journaux télévisés. Ce n'est pas étonnant puisque nous dénonçons les abus des sociétés audiovisuelles. Et puis, vous avez dû le remarquer, l'information est le parent pauvre de la télévision. Le contenu entier d'un journal télévisé pourrait tenir dans une seule page de journal.
Ne parlons pas du pluralisme. Hier, Alain Peyrefitte, ministre de l'Information, contrôlait "la voix de la France". Aujourd'hui, on assiste à un retour de l'État dans les chaînes publiques (les ministres s'invitent quand ils veulent). Dans le privé, la plupart des médias appartiennent à des grands groupes industriels (Lagardère, Bouygues, Vivendi&). Difficile, donc, de faire entendre une voix discordante.
Ainsi, pendant le mouvement social contre la réforme des retraites, alors que des centaines de milliers de manifestants étaient dans la rue, la plupart des journaux (presse écrite, radio, télévision) invitaient toujours les mêmes économistes pour dire que la réforme était incontournable, qu'il n'y avait pas d'autres solutions, que ceux qui s'y opposaient étaient soit des extrémistes, soit des passéistes, soit des imbéciles qui n'y comprenaient rien.
Face à la pensée unique, quelle autre solution que de forcer les portes, de façon spectaculaire parfois, afin de glisser un mot ou provoquer des réactions ?
Encore une fois, la violence n'est pas de notre côté. Nous ne faisons que résister face au rouleau compresseur du gouvernement et du Medef réunis. Nous ne nous battons pas pour défendre des petits intérêts particuliers.
Vous êtes concernés, vous aussi. Nos parents et grands parents se sont battus pour conquérir des droits sociaux pour tous (Sécurité sociale, retraite, congés payés, assurance chômage). Ces droits, que nous voulons préserver et transmettre à nos enfants, sont aujourd'hui menacés par le règne de la rentabilité économique à court terme. Alors que l'immense majorité des citoyens a beaucoup à perdre de la disparition progressive de ces droits, ceux qui nous gouvernent et nous ''informent'' (bien protégés,
eux !) tentent de nous faire croire que la solidarité est un ''archaïsme'' et que chacun doit ''prendre ses responsabilités'', ce qui signifie: payez-vous des assurances privées et tant pis pour ceux qui n'en n'ont pas les moyens.
Excusez-nous de vous avoir, pour un soir, un soir seulement, privés de votre émission préférée pour essayer de vous dire ce que nous avons sur le coeur.
Publié : 29 oct. 2003, 21:10
par adsr
C'est ok pour moi.