Page 1 sur 7

Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 17 juil. 2006, 23:22
par Dorian
Salut la foule,

Alors ça fait un moment que cette question me taraude, et j'espère en lançant ce Sujet créer un débat constructif autour de cette question épineuse qu'est la propriété des sons, concernant notamment l'usage qu'en font les monteurs son...

Comme chacun sait, lors d'un tournage de film, de téléfilm, voir de documentaire, un certain nombres de "sons seuls" sont réalisés par l'ingé son plateau (chef opérateur du son). Des sons raccords d'ambiance notamment (éventuelles post-synchro, raccords de prises, etc.), mais aussi des bruitages ponctuels, et autres sons demandés par la réalisation ou la post-production. La captation de ses sons est en général incluse dans le contrat (jours en plus!).
S'ils ne sont pas faits -> changer d'ingé son... Je trouve inadmissiblme qu'un ingé son ne fasse pas de sons seuls, quelles que soient ses raisons... Ca fait partie du job AMHA.

Ces sons sont ensuite récupérés par le monteur son, pour qu'il fasse son boulot. Tout seul, dans le noir... Ce même monteur son peut également faire appel à des sonothèques commerciales, voir à des chefs op son qui repartiront faire des ambiances / bruitages spécifiques au projet (perso j'adore ça, et j'essaye de demander ça à chaque fois quant il y a un budget sonothèque). Jusque là rien d'anormal...

Mais ensuite, quand le projet est fini, que deviennent ces sons?

Et bien en général, les monteurs son se les approprient, les conservent, ces nombreux sons "originaux" devenant alors sa matière première d'un projet à l'autre. Cette déformation professionnelle vous parait elle légitime? Sachant que certains (ex-)monteurs son n'hésitent pas à revendre ces sons à prix d'or...

J'ai aussi lu une discussion plutot intéressante sur le forum de nos confrères de Perchman ( http://www.perchman.com/phorum/read.php ... 857&t=6841 ), donnant plutot le point de vue des preneurs de son, dont le boulot se retrouve exploité à leur insue. Même si je compatis à leur désarroi, la solution d'un genre de DRM bloquant l'utilisation du son au bout d'un certain temps, me parait inenvisageable, sur une série par exemple. Et quel gachis en fin de compte... Ce n'est pas la bonne direction à suivre AMHA, c'est une vision purement mercantile (comment ramasser le max de blé sur ce que j'ai enregistré).
En plus en quel honneur les sons appartiendraient à celui qui a fait la captation (plutot qu'à la production ou à la réalisation, entre autres), et en quel honneur cette personne aurait elle plus de droit que le monteur son?

Alors à qui appartiennent les sons, finalement?

A la production, qui est à la base propriétaire des sons (elle a payé pour les faire faire), et qui peut à sa guise passer des deals avec des distributeurs / monteurs son / sonothèques commerciales (contrats, accords écrits, etc.)? Ils font ce qu'ils veulent de "leurs" sons finalement. C'est le jeu...
Mais quid du monteur son qui exploite ces sons tacitement? Faudrait il élaborer un contrat de travail spécifique, définissant les usages permis de ces sons?

A l'ingénieur du son sur le tournage, qui a techniquement fait la captation, avec son savoir faire et sa culture sonore? D'ailleurs ils guardent en général leurs sons seuls, même si la prod n'est pas au courant (genre j'ai les bandes, alors qu'en numérique de nos jours, tous les ingés son font des backups réguliers sur leur portable / station de travail :) . Ils estiment avoir tous les droits sur les sons, en accord avec la prod si possible (peu prennent la peine de le faire j'ai l'impression), sur les sons. Je trouve pas ça réglo, perso...

Au monteur son, qui va prendre la peine de les numériser, les éditer (enlever les annonces et tout ce qui est raté), puis les nommer et les classer / archiver suivant une hiérarchie précise et parfois complexe? Sans lui bon nombre de sons seraient passés aux oubliettes... Sans parler du boulot nécessaire à la mise en ligne d'une sonothèque online (temps, personnel, etc.)...
Et de l'importance aussi de communiquer avec le preneur de son, pour trouver des accords moraux...

Bref, le débat est ouvert, et j'attend avec impatience vos points de vue sur le sujet.

Personnellement je suis pour une ouverture totale des sons à l'ensemble de la profession (et aux amateurs aussi), c'est d'ailleurs dans ce but que j'ai lancé la Sonothèque SDO (en license Creative Commons). Je dis bien à la profession et aux amateurs, et non au grand public... Pourquoi? Paske sinon ça deviendrait du grand n'importe quoi, sans aucun repsect des auteurs et de la license...

Bye.

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 17 juil. 2006, 23:54
par ARTEMIS
Alors je vais repondre l'inge son qui enregistre les bruitages ce qui ets tout a fait normal, c'est a lui point barre, mais j estime aussi que le son appartient a la production d'un certain point de vue. La prod le paye pour ca donc le son revient a la prod mais seulement pour le projet actuel CAR j estime que l on paye un inge son aussi pour ce qu'il emmene, 1 des particularites d un inge son est pour moi sa sonotheque perso. Pour moi donc le son est au deux mais seul celui qui pris la peine d el enregistrer a le droit de l utiliser a volonté.

PAr contre en aucun cas un monteur son n'a le droit ahma de garder les sons, MAIS quand on utilise des sons pas a nous qu'on trouve top, ben aprfois on le garde et ca a du arriver a tout le monde ici. Par contre les revendre ca devient nettement degueulasse.

C'est comme si vos copines font un gateau, les invités peuvent le manger, mais aucun n'a le droit de tout prendre pour le revendre sur le marché du coin. C'est la personne qui a fait le gateau qui en fait ce qu'elle veut.

voila mon avis

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 18 juil. 2006, 00:41
par Franklin
alors le réalisateur peut vendre des copies pirates de ses films si il veut...dans cette logique...

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 18 juil. 2006, 01:10
par Dorian
Non le réalisateur ne peut pas vendre des copies de ses films, mais il touchera des droits sur les diffusions. C'est un autre débat.

Bye.

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 18 juil. 2006, 10:01
par ARTEMIS
dans la logique oui, dans notre cas precis ici, ca voudrait dire qu'il peut recuperer tous les sons qu'il a "acheté" et qu au prochain film, il pourrait les reutilisers et les filer aumixeur sonpour qu'il s en debrouille. Ca c la theorie, en pratique le peu que j en sache c'est que les real se foute des banques sons c'est pas leur souci.

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 18 juil. 2006, 15:29
par YuHirà
J'en avais parlé dans mon mémoire justement.

Enfin je crois LOOL

Re: Les monteurs son et leur sonothèque...

Publié : 18 juil. 2006, 17:14
par Dorian
Exact, cf. le sujet http://www.sounddesigners.org/index.php ... pic&t=1037
D'ailleurs il est terminé? J'aimerai bien, si tu es toujours d'accord, le publier sur SDO...

Sinon Artemis, je crois que tu mélanges un peu tout, le réal n'achète pas les sons, et les utilise encore moins. Par contre il touche des droits d'auteur lors des diffusions, tout comme le chef opérateur d'ailleurs (l'image)... Ca soulève la question des droits pour l'ingé son du tournage à chaque diffusion de "ses" sons, qui pour l'instant touche nada...

Bref, revenons au sujet svp. Bye.

Publié : 18 juil. 2006, 18:09
par bluebird
Personnellement je partage pleinement le point de vue de Dorian quand à la propriété idéale du son.
Un son, en particulier des sons d'ambiances, d'animaux et autre sont générés par Mère Nature, il n'y a aucune création. On ne devrait payer que le temps passer à le constituer.

Mais c'est le buisness qui régit ce monde...
Si quelqu'un décide de faire une banque de son dédiée et de la vendre, why not. On peut très bien avoir son propre potager et en revendre les fruits à ceux qui ne veulent/peuvent pas jardiner.

Cependant. Si le son est une commande, y compris implicite "Enregistrer les silence plateau, les bruits spécifiques", etc... Ce son appartient à celui qui l'a commandé : la prod.

- L'ingé son a été payé pour faire la prise de son, il l'a faite. En reprenant l'analogie de la bouffe. Un argiculteur est payé (une misère) pour sa terre, son temps, ses machines, il ne va pas être payer s'il bouffe sa récolte. Un tourneur fraiseur est payé à tourner et fraiser sa pièce, s'il veut la garder, il doit la payer à son entreprise.
- Le monteur son a été payé pour faire le montage des sons. Un cuistot et payer pour mettre en harmonie les saveurs et épices que lui a rapporté l'agriculteur. L'assembleur de voiture s'il veut garder la voiture, il va la payer avec une petite réduc constructeur.

Mais c'est là que s'achève l'analogie culinaire, le clonage de nourriture n'étant pas à l'ordre du jour. Idem pour les tutures.

Après libre à la prod d'autoriser ou non les intervenants à conserver ou pas les sons. Mais bonne chance à elle si elle veux prouver que tel son a été enregistré pour tel production (mais les utiliser sans autorisation serait du piratage). Un bruit de porte reste un bruit de porte... mais alors, si c'est une porte bien particulière, à qui apparitent le bruit de cette porte? Si c'est le bruit d'une Harley, à qui appartient-il? A Harley Davidson, qui a déposé le son?
Si la prod autorise l'utilisation d'un son, peut-elle se rétractée par la suite?

Ce qui me chagrine dans ce débat, c'est que des sons on en subit toute la journée. Il y en a tant à enregistrer, tous identiques, tous différents... pourquoi vouloir tout vendre, tout garder, tout copier?

My 2 cents

Publié : 18 juil. 2006, 19:33
par Ritz
Ben...
J'en sais fichtrement rien mais j'aurais envie de dire que les sons appartiennent à la prod d'abord, c'est à dire au projet.
Le preneur de son est payé pour les enregistrer, le monteur pour les monter et le mixeur, bref vous avez compris ma logique...

Ce qui m'oppose à ce que dit Artemis. L'inge son est payé pour sa compétence de prise de son ET pour rapporter les sons pour qu'ils soient utilisés dans un premier temps dans un cadre précis, la production en cours...

Ce qui nous intéresse en fait, c'est de savoir si on peut réutiliser un son à posteriori.

Et puis il faudrait voir la tronche des contrats qui lient ces différents intervenants à la production.
Je crois que c'est ces dits contrats qui peuvent répondre à cet épineux problème.

Du moins en théorie...
Parce qu'en pratique, comme il a déjà été dit dans ce post et débattu sur ce site, il ne me semble pas qu'on puisse protéger un son comme une oeuvre, et quand un son est mélangé à un autre, ça fait... un nouveau son.

Après, on parle de sons seuls, car les dialogues ne sont pas touchables je pense (et d'abord qu'est-ce qu'on en ferait?)

Et d'un point de vue artistique, autant on peut reconnaître un style dans une photo ou dans une musique, autant l'enregistrement du cri d'un canard dont tout le monde se fout, et qui sera mélangé à d'autres cris de canards venant d'autres prises de son...

Et les sons d'une séance de bruitage, ils appartiennent à qui?

Moi je dis, achetons nous des disques durs, personne n'a les outils pour disséquer un son pour savoir de quoi il est fait donc personne n'est capable de règlementer tout ça.
Et puis après le mix, même si la prod doit garder les prises originales, rien ne nous empèche de faire des copies numériques de ces prises, du moment qu'on ne présente pas sur un autre projet un mix final avec de très fortes ressemblances avec le projet des prises d'origine (c-a-d le projet d'avant)
Ce qui est quand même hautement improbable.

the show must go on

Publié : 18 juil. 2006, 20:09
par biton
Ce qui nous intéresse en fait, c'est de savoir si on peut réutiliser un son à posteriori.
si le monteur conserve et réutilise les sons de ses précédants travaux, ça l'arrange lui, mais ça arrange aussi la prod qui sait que son film va peut-être bénéficier de sons meilleurs qui viennent de la banque du monteur ("appartenant" à d'autres prods).

donc une prod, même si elle possède légalement les sons, a tout intérêt à supporter cette pratique. au final c'est meilleur pour le film.

mais si le monteur vend sa banque, là c'est clair qu'il profite abusivement de la production car il a tout eu gratos alors que ceux qui ont payé l'enregistrement ne touchent rien.