Sound Designers

Je suis un peu partie prenante parce que c'est moi qui l'ai restauré (et c'était pas mal de taf !) mais sachez que Lola Montès passe en ce moment en salle dans son mixage multicanal d'origine de 1955. Et cela n'était pas arrivé depuis un bout de temps puisque, suite au four qu'il s'est pris à sa sortie, le film a été rapidement remonté et réduit en mono.

Outre le fait que le film est sublime, il n'est pas inintéressant d'entendre ce qu'il se faisait en multicanal à l'époque, puisque c'est parfois tout à fait réussit et élaboré.

A Paris, ça passe à l'arlequin où le son n'est vraiment pas terrible. Dommage.

mrleon a écrit : Outre le fait que le film est sublime, il n'est pas inintéressant d'entendre ce qu'il se faisait en multicanal à l'époque, puisque c'est parfois tout à fait réussit et élaboré.

Peux tu nous en dire plus?

Si tu veux mais ce serait plus constructif si vous alliez tous le voir avant

Sinon, c'est une des seul films européens mixé en cinemascope 4 track stéreo. C'est un format LCRS discret ou les pistes sont couchées sur de la magnétite collées sur la pellicule de chaque côté de l'image. Le film a été mixé par jean Neny et contient des morceaux de bravoure dont je me demande bien comment on pouvait les faire avec les consoles de l'époque.

Ils défrichaient le multicanal et les voix sont souvent placées en regard des positions des comédiens à l'image. Il y a aussi pas mal de voix qui se déplacent. Et puis le mixage est un mille feuille souvent très subtil avec des trucs sous-mixés qu'on n'entends qu'au dixième passage.

J'aimerais quand même bien trouver un survivant de ce mixage pour valider ou invalider les théorie sur "comment ont-ils fait"

Bonjour

Merci pour ces précisions

En tout cas, la bande annonce que j'ai vu en ciné la semaine dernière, n'était pas synchrone, mais j'irai quand même le voir.

Amicalement

Haaa, Jean Neny, une légende du mixage, un des maîtres des maîtres actuels... Je suis sur que Gérard Lamps pourrait nous en parler pendant des heures, vu qu'il l'a connu à l'époque où il était recorder .

Un petit lien qui parle justement de la restauration de ce film:
http://lolamontes.cinematheque.fr/son_s ... nique.html

J'essairai d'aller le voir, même si c'est à l'Arlequin.

Petit hors-sujet MrLeon (je splitterai au besoin), en quoi consiste la restauration d'un film? Uniquement à "nettoyer" la copie d'origine, ou il y a des traitements fréquentiels et dynamiques en jeu? Je suis curieux...

Bye.

Dorian a écrit : Petit hors-sujet MrLeon (je splitterai au besoin), en quoi consiste la restauration d'un film? Uniquement à "nettoyer" la copie d'origine, ou il y a des traitements fréquentiels et dynamiques en jeu? Je suis curieux...

Les traitement dépendent évidement de la qualité et du type d'éléments sources. Ici, c'était assez inhabituel du fait du format cinemascope magnétique 4 pistes.



un des problème de ce format est que les copies s'abîment très vite quand on les passe puisque la magnétite se décolle de la pellicule. Et puis c'est extrêmement difficile de trouver quelqu'un pour faire les repiquages proprement dans ce format. Ici les sources étaient 2 copies d'exploitation assez abîmées et incomplètes déjà numérisée par une cinémathèque allemande. Donc mosaïque pour retrouver un élément complet. et puis de gros problèmes de phase entre les canaux. En effet, les 4 pistes sont réparties de part et d'autre de la pellicule ce qui rend toute erreur d'azimut assez problématique. D'autant que les sons, notamment les voix ne sont pas mixées exclusivement au centre comme maintenant.

J'ai écrit un petit film explicatif sur cette resto son pour mettre sur le DVD si le producteur veux bien le produire.

Encore une fois, je suis un peu dèg du son de l'arlequin, parce qu'à Cannes, ça sonnait énorme (pour un film de 55 s'entend).

Sinon pour la resto en général et pour répondre à ta question, le but et de sonner le plus proche possible du mix original. Evidement, on ne rajoute rien, on ne remixe pas, on garde pour préoccupation principale de respect de l'oeuvre originale. Donc on nettoie, ce qui implique aussi des traitements fréquentiels et dynamique si c'est necessaire. Et le denoise est finalement un traitement fréquentiel et dynamique (généralement un expansion multibande).

Enfin bon, je pourrais écrire un bouquin entier sur le sujet (je fais ça depuis 8 ou 10 ans, je dois avoir dans les 500 longs métrages dans les pattes).

mrleon a écrit : Enfin bon, je pourrais écrire un bouquin entier sur le sujet (je fais ça depuis 8 ou 10 ans, je dois avoir dans les 500 longs métrages dans les pattes).

çà, plus tout ce que fait le monsieur dans sa batcave...

ps: je t'ai entendu sur france culture ya quelques temps, la classe.

Le gars de France musique m'avais dit qu'il me réinviterait pour Lola. Finalement, il a invité le patron de la cinémathèque.