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Sounddesign/Musique/droits

Publié : 08 déc. 2009, 14:59
par sam
Je sort ce message d'un post car c'était hors sujet, mais j'aimerai éclaircir avec vous la frontière (parfois floue) entre le sounddesign et la musique. Ma réflexion viens de ce post:

http://www.sounddesigners.org/index.php ... pic&t=7138

Au fait, des amis me posent la question des droits d'auteur sur ce travail.
Et je me suis pas vraiment posé la question vu que c'est la première fois que je fais ça mais, il faut effectivement différencier un simple travail de montage son/mixage avec une création libre d'univers sonore.

Au générique on m'a mis en "Illustration sonore" est-ce le bon terme employé?

Quel est la limite entre "designer sonore" et "musicien"?
Je met musicien vraiment entre guillemets car j'ai fait des petits bouts qui ne dépassent jamais 15s et quelques accords ou notes qui ponctuent par-ci par là. Mais même à ce petit niveau ne parle-t-on pas de musique?

De plus ces épisodes auront une 2 éme vie dans l'édition DVD, et à chaque pressage il faut faire une déclaration sacem, alors sur ce travail, y-a-til déclaration?
Je me pose cette question car des musiciens fond parfois du sounddesign et le sounddesign est parfois musicale, alors comment dans un film concilier le travail en équipe d'un musicien et d'un souddesigner pour éviter les doublons (voir conflits) ?

Enfin bref, je sais pas encore bien comment me placer sur des prod!!!!!

Re: Sounddesign/Musique/droits

Publié : 09 déc. 2009, 00:37
par heral
sam a écrit : comment dans un film concilier le travail en équipe d'un musicien et d'un souddesigner pour éviter les doublons (voir conflits) ?

Enfin bref, je sais pas encore bien comment me placer sur des prod!!!!!
la première des choses à faire, est surement de nommer le mieux possible les fonctions qu'exercent les gens.
par exemple en evitant de nommer en tant qu'auteur, le musicien.
car le problème est bien là.
qui dit droit d'auteur dit auteur (je sais, c'est un peu con, mais il faut revenir aux fondamentaux)
donc, un musicien.....un musicien est un interprete.
il est l'acteur , l'interface qui permet au texte de parvenir jusqu'à nos oreilles.
il est acteur, mais pas auteur.(enfin, pas forcement auteur)
au lieu de musicien, il vaut mieux employer le terme de compositeur.
c'est clair et sans ambiguité .
apres, quand le sounddesigner organise les éléments sonores , les structure, les agence , leur donne du sens, il peut devenir compositeur, à condition qu'il n'en y ait pas d'autre sur le projet, auquel cas, il est co-compositeur ;)

Re: Sounddesign/Musique/droits

Publié : 09 déc. 2009, 11:05
par zikayan
heral a écrit : la première des choses à faire, est surement de nommer le mieux possible les fonctions qu'exercent les gens.
Alors la deuxième chose à faire est de communiquer, de connaître les intentions de chacun. L'idéal étant que la production et le réalisateur réunissent l'ensemble des intervenants sur la bande son en amont de la post-prod, je trouve personnellement que c'est bien trop rare 8)

Publié : 09 déc. 2009, 16:48
par sam
Ahhh pardon, il est vrai qu'a chaque fois qu'on bosse avec un compositeur c'est très souvent le seul musicien...
d'où mon raccourci foireux!!!
Alors la deuxième chose à faire est de communiquer, de connaître les intentions de chacun.
Ben disons que pour moi c'est flou car je fais du montage son / design et depuis peu j'amène ma passion au boulot (la musique) car je suis aussi musicien "amateur" et un peu compositeur. Et je ne connaît pas encore ma frontière.

Enfin bref, ça n'existe pas mais quel pourrait-être (selon vous) la définition du musicien par rapport au sounddesigner?
A vos yeux quand cela devient-il musique?

Publié : 09 déc. 2009, 17:26
par Dupont
sam a écrit : Enfin bref, ça n'existe pas mais quel pourrait-être (selon vous) la définition du musicien par rapport au sounddesigner?
Le compositeur est engagé comme compositeur avec un contrat d'auteur.
Le monteur son (sound designer n'est pas un poste reconnu en France, je le répète) est engagé en tant que monteur son avec un CDD généralement.
Pour moi, ça se résume à ça.

Si, engagé comme monteur son, tu (je dis "tu" au sens général) décides de mettre des nappes (grand classique) qui s'apparentent à de la musique, c'est ton choix et, finalement ton problème (d'ego souvent). Ca n'est pas pour autant que tu pourras demander à être cité comme compositeur puisque tel n'est pas l'objet de ton contrat.
De même, le compositeur dont une partie du travail finit par ressembler à du "sound design" parcequ'il donne dans le concret/expérimental/electro ne pourra prétendre être cité comme monteur son puisqu'il est engagé comme compositeur.
Il faut souvent rester simple et se référer aux termes du contrat...
Ca n'empêchera pas les problèmes d'ego et les gueguerres stériles mais ça aura le mérite d'être clair.
Maintenant, quand on fait les deux, c'est à chacun de voir ce qu'il estime être de la musique ou du son, la frontière étant parfois très fine...
Quant au travail en équipe, l'idéal, comme le rappelle Yan, est avant tout de se parler et de travailler en bonne intelligence pour faire en sorte que quoi que fasse qui, l'ensemble soit harmonieux.

Publié : 09 déc. 2009, 18:49
par zikayan
Dupont a écrit : Le compositeur est engagé comme compositeur avec un contrat d'auteur.
Il est même, du moins dans le cinéma français, l'un des co-auteurs du film :
http://www.cnc.fr/Site/Template/T11.asp ... D=2139&t=3
Extrait : "L'oeuvre audiovisuelle est dite "de collaboration". Cela signifie que son exploitation n'est possible que suite à un accord unanime de l'ensemble des co-auteurs."
Lourde responsabilité, donc :wink:

Publié : 09 déc. 2009, 20:24
par YuHirà
Ca n'est pas pour autant que tu pourras demander à être cité comme compositeur puisque tel n'est pas l'objet de ton contrat.
Hélas si. Car la qualité d'auteur n'est pas aménageable contractuellement. C'est une conséquence du principe de l'inaliénabilité du droit moral (dont fait partie le droit de parternité) et du fait qu'un auteur est investi de ses droits (moraux et patrimoniaux) ab initio.

Autrement dit si un monteur son commence à faire de la musique, il devient auteur bien que le contrat dise le contraire et est fondé à demander d'être crédité au générique (c'est même une obligation = droit de paternité).

La question est: faut-il l'exiger? Un accord tacite est toujours possible pour éviter des conflits stériles et éviter de se griller (le droit moral est souvent violé tacitement dans le milieu: en musique de film, il y a souvent violation du droit moral au mixage, en distribution audiovisuelle on ampute souvent les films destinés à la télévision étrangère pour s'adapter aux durées coutumières... et tout le monde l'accepte parce que sinon on ne ferait plus rien). Mais devant les tribunaux, cet accord serait annulé sans autre procès (de toute manière, l'accord étant tacite, l'exigence de preuve n'est pas remplie).

Cela dit, si un monteur son fait une simple nappe aux violons sur un accord parfait de la bémol mineur ou une septième d'espèce, cette nappe n'est pas une oeuvre de l'esprit au sens du CPI, car la forme est minime (un accord, c'est une brique minimale, une idée, or les idées sont non protégeables... en théorie tout du moins mais je ne développe pas). Dans ce cas, le seul droit que le monteur son pourrait éventuellement réclamer est celui de producteur de phonogramme (droit voisin).

Publié : 09 déc. 2009, 22:59
par Dupont
C'est la vision d'un juriste...
Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça.
En tant que monteur son, essaie d'aller voir une prod' en leur disant "dites, j'ai pris la décision, tout seul comme un grand, de mettre des nappes et j'ai donc fait de la musique, faites moi un contrat d'auteur en plus de mon CDD de monteur son" et tu ne retravailleras probablement plus jamais pour cette prod'...
Tu passeras pour un charlot, tu te feras plusieurs ennemis (la prod', qui refusera au passage, le musicien et, peut être même le réalisateur, ainsi que le monteur image) et tout ça se saura très vite dans le "milieu".

Sinon, je ne vois pas bien ce que tu entends par "la qualité d'auteur n'est pas aménageable contractuellement". Elle l'est il me semble. Ou alors ça fait un certain temps qu'on me fait des contrats d'auteur tout à fait illégaux... Ce dont je doute qql peu...

Publié : 10 déc. 2009, 12:03
par YuHirà
C'est la vision d'un juriste...
Dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça.
En tant que monteur son, essaie d'aller voir une prod' en leur disant "dites, j'ai pris la décision, tout seul comme un grand, de mettre des nappes et j'ai donc fait de la musique, faites moi un contrat d'auteur en plus de mon CDD de monteur son" et tu ne retravailleras probablement plus jamais pour cette prod'...
Mais... c'est exactement ce que j'ai dit: tu as sans doute lu mon post en diagonale cher Dupont :-) J'ai juste réagi au fait que tu lies la qualité d'auteur au contrat, ce qui n'est pas possible en France. Mais je suis parfaitement d'accord avec ton constat (même si l'on ne peut jamais être manichéen: ça ne coûte rien de demander).

Mon post précisait d'ailleurs qu'une nappe n'est pas forcément protégeable par le droit d'auteur. Ce qui va encore davantage dans ton sens :wink:
Sinon, je ne vois pas bien ce que tu entends par "la qualité d'auteur n'est pas aménageable contractuellement". Elle l'est il me semble. Ou alors ça fait un certain temps qu'on me fait des contrats d'auteur tout à fait illégaux... Ce dont je doute qql peu..
AMHA tu confonds droit d'auteur et qualité d'auteur. Tu es auteur ab initio. Tu ne peux pas renoncer à cette qualité, même par contrat. C'est comme si tu renonçais à ton nom ou à ton corps par contrat, ce qui est illicite. En revanche, tu peux aménager contractuellement les conséquences de cette qualité d'auteur comme les droits patrimoniaux :-)

Ce que je voulais dire c'est que si tu es monteur son et que tu fais de la musique (davantage qu'une nappe), tu deviens automatiquement auteur aux yeux de la loi, contrat ou pas. Et du coup en théorie (je dis bien en théorie), une prod prend un risque juridique en ne prévoyant pas de contrat d'auteur pour récupérer les droits d'exploitation. ce qui est d'autant plus idiot que cela ne diminuera pas forcément les droits SACEM.

Ma réaction est vraiment dans un but de clarification :-) Dans le fond nous sommes d'accord je pense :wink:


NB (j'y tiens): "ex-juriste" pas "juriste" (mais on ne sait jamais de quoi demain sera fait :-) )