je ne sais pas ou ils sont les plugins qui font ça, mais si y en a pas c'est peut-être parceque c'est tellement simple comme calcul que personne penserait à faire un plug pour ça :
l'explication du pro :
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avec des signaux analogiques :
pour aller en MS :
R + L => M (middle)
R - L => S (sides)
puis pour revenir en stéréo :
(M + S) / 2 => R (right)
(M - S) / 2 => L (left)
avec du numérique :
c'est pareil, sauf que non...
Chaque échantillon consiste en deux nombres entiers binaires codés sur un certain nombre de bits (16 ou 24 dans les supports numériques, 32 lors du passage dans un bon processeur d'effet) : l'un représentant à l'instant
t la pression acoustique à gauche, et l'autre la pression à droite.
on effectue alors ce calcul :
(R + L) / 2 => M
(R - L) / 2 => S
pourquoi donc qu'on fait cette division par deux ?
parceque si j'ai deux formes d'ondes (R et L) qui ont un pic transitoire au même moment, les deux pics s'additionnent et peuvent donner un pic d'une hauteur deux fois plus grande, donc
un chiffre deux fois plus grand pour le resultat...
mais alors dans ce cas, pour stocker le résultat du calcul IL FAUT UN BIT DE PLUS !!!
(car à chaque fois qu'on rajoute un bit, on multiplie par 2 la dynamique codable)
Et comme ce bit on va pas le faire aparaitre par magie dans la mémoire de l'ordi, ben va falloir s'en passer, et donc
on divise par deux le résultat pour faire rentrer ça dans le nombre de bits d'origine, perdant au passage le bit le moins significatif. Perdre le bit le moins significatif c'est exactement comme un division par 10 : si on divise 666 par 10, on a plus que 66 à la sortie, car ici ya pas le droit aux chiffres à virgules, donc on a perdu 0,6.
donc si qqn s'amuse à passer en MS, à bouncer dans un fichier, et revenir en ST, il aura perdu un bit de résolution.
pour retourner en stéréo :
M + S => R (right)
M - S 2 => L (left)
précision quand même :
avec les plugins natifs, tu perds pas le bit en question tant que tu bounce pas, car les DAWs opèrent avec des nombres à virgule (des "flottants"). Ils ne repassent en nombres entiers que pour envoyer ça à la carte son ou sauver sur disque.
Sur un plugin de DSP par contre il y a perte, mais c'est justement pour y faire face qu'ils opèrent en 32 bits (les bons racks).
Mais toutes ces histoires de bits perdues, pourquoi c'est si important, professeur Biton ?
tout ces histoires de bits perdus, ça n'a pas l'air comme ça,
mais pourtant c'est crucial, car si à chaque opération sur l'échantillon on s'éloigne de la donnée originale dans un sens aléatoire, on finit par n'avoir plus que du bruit, et ça c'est tout le problème des racks numériques : il peuvent calculer avec autant de bits qu'il veulent en interne, si on fait passer le signal à travers plusieurs machines par une interface SPDIF, entre chaque effet on tronque les entiers et on ajoute du bruit.
C'est pour ça que c'est plus propre d'avoir une seule machine qui contient plusieurs moteurs d'effets, plutôt que plusieurs machines relièes par liaisons numérique (sauf évidemment pour faire du lo-fi).
Voilà, donc si un jour Bob Ludwig ou Howie Weinberg vous appellent
pour les aider à choisir leur matos de mastering, vous savez déjà LE piège.
Je me suis un peu écarté du MS, mais c'était une bonne occasion de parler du bruit de quantification, qui est le point faible du traitement numérique. Ce problème n'existait pas en traitement analogique, et quelquepart cela permet de relativiser un peu le discours des constructeurs, qui généralement considère le passage au numérique comme du tout bon
Voilou!