Bonjour,
on modulait fort pour sortir du bruit de bande qui n'existe quasi plus !
il est certainement là le problème (par ricochet); lorsqu'en analogique avec les enregistreurs à bande, du fait que nous n'avions qu'une petite fenêtre de dynamique, les niveaux forts étaient déformés (comme je l'ai décrit précédemment, la valeur de crête diminuée au profit d'une conservation de la valeur RMS de la modulation). Cette déformation qui n'était pas encore de la saturation, loin de là, transformait le timbre de la voix; l'effet induit était l'amélioration de l'intelligibilité, sans pour autant constater un effet de compression audible ou de distorsion repoussante.
Les enregistreurs actuels n'ont plus cette possibilité. Nous nous retrouvons tout simplement avec un outil de façonnage du son en moins, qui améliorait le confort d'audition, sans trop en avoir conscience à l'époque.
J'ai construit un étage de préampli dans ce genre d'idée, que je place entre le microphone dynamique et l'entrée de l'enregistreur. L'appareil n'est pas facile à réaliser car la mise en œuvre demande beaucoup de précision et des composants triés, si l'on veut que le son résultant soit esthétique et agréable. Son comportement est proche de ce qui est décrit plus haut, sans arriver jusqu'à l'intégration sonore que procurerait un Nagra 4.2.
Cette intégration sonore ne peut pas être implicite sans le matériel adéquate, et les outils numériques actuels, droits comme des "i", sont mal placés pour le faire.
Si cela ne se fait pas à la prise, une régénèrecence des sons pourra être trouver en post-Prod, ou au pire par un traitement d'antenne au moment de la diffusion. Ce qui est à mon goût beaucoup trop tard dans la chaîne de production.
Le travail de recherche sonore que l'on fait dans les studios de musique actuellement pourrait certainement inspirer les responsables de prise de son à l'image. On est amené à déterminer le rapport sensibilite(gain d'entrée)/volume de sortie d'un préampli à 2 à 3 dB près pour obtenir le son que l'on désire, par exemple une voix qui sera ainsi bien mise en avant dans un mixage ultérieur, sans forcément augmenter son volume. Ce fait d'anticiper le mixage par le choix des timbres est indéniable. Maintenant on ne peut le mettre en application correctement qu'à partir d'une certaine maîtrise totale de la prise de son. Ce n'est pas facile quand les efforts sur les plateaux sont tous tournés vers l'image, et que l'on ne dispose pas du matériel adéquate.
La console de prise de son avait son intérêt quand elle était utilisée pour façonner le son et travailler les sonorités dés le début de la chaîne, des EQ techniques ou des limiteurs de sécurité certes, mais surtout le choix du timbre en disant se fameux rapport gain/volume. La question "à quel niveau doit-on enregistrer cette voix ?" était fondamentale pour répondre au choix de la sonorité désirée.
Je suis peut-être d'un autre temps, je vois encore ainsi le travail du preneur de son. Un même travail qui est fait sur la lumière pour la prise de vue, doit être fait sur le son.
Bien amicalement