
Sinon oui, il y avait énormément de monde, et tout s'est déroulé dans le calme comme d'hab, sauf en début de cortège avec les 0.5% de blaireaux lanceurs de pavés.
Vous êtes nombreux à nous demander ce qui va concrètement être discuté lors des réunions à venir, et cette question est légitime.
Ce qui va être discuté, ce sont justement tous les paramètres précis d’indemnisation des intermittents du spectacle :
Vous le savez, les équations sont complexes, pleines de détails compliqués (pour ne pas dire tordus).
Les partenaires sociaux, les représentants du patronat et les experts vous établir des équations.
Ce qu’on connait, c’est le résultat de l’équation :
150 millions d’euros d’économie
(contre 66 millions pour le protocole 2016).
Après, l’imagination des représentants du patronat peut être sans limite pour arriver à ce résultat :
* Encore plus de franchises
* invention de nouvelles franchises
* abaissement du plafond de cumul salaire / ARE
* abaissement de l’allocation journalière
* un petit détail qu’on change dans une formule, discrètement, mais qui a son importance
* et d’autres dispositifs dont on a même pas idée parce que on a pas l’esprit assez torturé pour ça.
Une chose est certaine :
Pour se targuer d’avoir maintenu l’intermittence du spectacle « au mêmes conditions à quelques détails prêts », ce qui est connu de tous à savoir « 507 heures sur 12 mois » ne bougera pas.
La presse, les producteurs, et les moins au courant d’entre nous se diront « ah ben rien ne change alors », et la vigilance - ainsi que la mobilisation - baisseront.
Oui, mais non, car le protocole 2016 nous l’a bien appris :
le diable se cache dans les détails.
Qui remarquera par exemple d’un coup d’oeil « que le plafond n’est plus indexé sur 1,18*le PMSS » mais sur 0,9 par exemple, et surtout qui saura d’un coup dire que c’est un scandale ?
Parce que là en changeant un petit chiffre planqué au fin fond d’une formule je viens de faire tomber le plafond de cumul de 3906€ à 2979€.
Bim, 1000€ de moins, comme ça, sans qu’on le voit.
Pourtant, c’est vrai : la phrase « la règle des 507 heures sur 12 mois n’a pas changé, quelques aménagements à la marge ont été apporté pour pérenniser l’intermittence » est toujours vrai.
Voilà, c’est ce genre de choses qui vont être discutées :
baisse des taux d’indexation par ci, augmentation d’une franchise par là... jusqu’à arriver à 150 millions.
Et le texte sortira début janvier.
Alors si on ne peut pas contester dans le détail chaque formule qui sera posée dans le protocole puisque nous ne les connaissons pas, on peut parcontre se battre sur ce qu’on connait, c’est à dire le résultat :
NOUS NE VOULONS PAS DE 150 MILLIONS D’ÉCONOMIES SUPPLÉMENTAIRES.
Et si nous sommes très nombreux, et donc plus forts, nous pouvons aussi exiger à l’inverse de renégocier à notre avantage le protocole 2016.
* Allègement des franchises
* augmentation du plafond
* que le plafond ne bloque que les paiements et non le décompte des franchises.
Oui je sais ce que vous vous dites :
cela va coûter de l’argent.
...
Mais on est là pour ça :
pour en demander, de l’argent !
On est la deuxième industrie de France,
notre apport au PIB équivaut à 7 fois l’industrie automobile,
nous sommes un moteur du tourisme
et on participe activement au rayonnement de la France à l’international
alors oui :
on veut de l’argent.
Plus d’argent.
Et il se trouve que de l’argent, il y en a :
* L’Unedic fait 1,4 milliards d’excédent entre les cotisations et les allocations.
* L’Unedic sera selon ses propres estimations à l’équilibre en 2019.
* Et en plus on est les seuls salariés à y cotiser dorénavant
On ne demande aucun privilège :
On demande simplement à ce que notre protection sociale soit adaptée au fonctionnement de la deuxième industrie de France, la notre.
Bref...
Soyez nombreux le 11.