allz, à mon tour de réagir
fredvb a écrit :Bonjour
Y a un truc je pige pas
Tout les monde veut une spatialisation toujours meilleure et j'apprends que les voix, elles, sont concentrées sur le milieux!!!!!!
Rêve-je?
Cauchemarde-je?
C'est vraiment incroyable: les voix qui sont l'élément sonore le plus déterminant, le plus riche le plus cher (voir le coût des acteurs)...je te les fiche là au milieu!
Débrouilles-toi!
On te mets des paquets de pognon en canaux, h-p, processeurs, câbles etc. pour de la musique et les bruitages à la mords-moi l'os le plus souvent (je parle pour les film)
Et pour les voix: la zone!!
Moi je te dis: dans un film, la localisation des voix, c'est FONDAMENTAL.
C'est ce qui donne une vie, parfois du mystère à l'œuvre
Que ceux qui doutent prennent la peine d'écouter, ne serait-ce qu'une seule fois, par exemple une pièce radiophonique enregistrée et diffusée en tête artificielle (cf. Kunstkopf stéréo et André Charlin)
Bon, ça plait ou ça plait pas
je crois qu'il est fondamental de sortir de l'attitude conceptuelle et d'être plus pragmatique sur la question : oui, dans le meilleur des mondes, on aurait sur chaque film une prise de son stéréo (au sens large du terme, cad pas mono), sur chaque plan, avec un point d'écoute choisi par le metteur en scène/image/son sur des critères purement esthétiques, et on pourrait restituer cette captation dans de superbes auditoriums de diffusion, magnifiquement réglés quotidiennement, qui ne comporteraient qu'une rangée centrale, et dont l'accès serait gratuit tant qu'à faire...
mais dans la réalité, faut pas oublier une chose : le son au cinéma, c'est pas de la hi-fi, c'est de la sono !
si on place les voix au centre, ce n'est pas uniquement par dogmatisme comme le sous entendent certains, mais c'est parce que c'est ce qu'il marche le mieux (en tout cas amha), et à mon sens pour plusieurs raisons :
- psychoacoustiqement, la vue (associée à la mémoire) est le premier moteur de la localisation : on entend la voix comme sortant de la bouche dont les lèvres bougent, on entend le claquement comme venant de la porte qui se ferme, etc... (sauf quand le ratio est trop important bien évidemment)
- tout système de diffusion utilisant plusieurs sources utilisent des systèmes de différences de temps et d'intensité, et fonctionnent donc que pour les spectateur situés à équidistance des sources... en dehors de cette situation, les mécanismes psychoacoustiques sont biaisés, et là ça peut devenir extrèmement désagréable. la solution serait de multiplier ces sources afin de limiter ces distorsions ? pk pas, mais avez vous déjà eu l'occasion de régler l'écoute un auditorium de mixage 5.1 (dont conditions techniques optimales)? et bien je peux vous garantir que c'est un casse tête permanent, et que tout est une histoire de compromis... alors aller régler la diffusion de 24 HP, là ça me parait être un travail d'installation et de maintenance colossal ! et quand on voit que les salles d'exploitation sont réglées une fois pour toute à l'installation, on se dit que le résultat risque d'être amusant... et que dire des problème de phase avec autant de sources...
- il est impossible dans la majorité des cas de faire une vraie prise de son stéréo (par prise de son stéréo, j'entend une captation des événements de l'espace acoustique correspondant à un point de vue esthétique, celui du réalisateur) sur un plateau : entre l'acoustique pas intéressante, les bruits parasites (c'est sympa ce HMI dans l'arrière gauche), les variations de cadre, et tout simplement le fait que sur un plateau on passe tout notre temps à tricher, rares sont les cas où ce qu'il se passe devant la camera est ce que le réalisateur veut entendre. donc on doit faire de la mono dirigée... mais que dirige-t-on ? la perche, et du coup les fonds bougent aussi ? les HF, et on laisse la perche au centre ??? youpi pour les timbres... ça ne pourrait fonctionner que si on pouvait faire de la prise de son totalement éclatée (voix, pas, présences, accessoires, etc séparés), ou alors on refait tout en post prod (comme dans les films d'animation)
- les films sont rarement composés uniquement de plans séquence, et le découpage rendrait forcément extrêmement acrobatique le placement des sources en mono dirigée... et extrêmement désagréable la sensation de redondance puisque psychoacoustiquement on a déjà localisé la source pour les raisons évoquées précédemment
j'ajouterai également que c'est pas parce que les voix sont placées au centre qu'elles ne sont diffusées qu'au centre : ça fait belle lurette que les mixeurs utilisent de réverb stéréo qui vont justement donner, en plus d'une spatialisation en profondeur, une coloration qui va pouvoir être utilisée dans des considérations esthétiques.
pour ma part, je trouve que le placement des voix (ou tout autre son qui se passe dans l'image) dans le champ latéral donne une sensation perceptive très marquée, et en ce sens il peut être un outil de mise en scène très riche. donc j'aurais tendance à ne l'utiliser que comme un outil esthétique de mise en scène, pas comme un outil de réalisme. enfin tout ça, AMHA bien sûr.