Le manque de considérations pour le son sur les tournages.
Perso, je n'ai jamais fait de tournage mais je compatis tout à fait, surtout quand je constate que les budgets et, donc, les temps de travail se resserrent de plus en plus...
Cependant, je peux peut être participer à cette discussion en apportant un éclairage d'actualité puisque concernant un coup de fil que j'ai eu pas plus tard qu'hier.
Concernant une "prod" finie de mixer il y a plus de deux mois, j'ai, en 2 jours, 3 messages du même preneur de son qui me "harcèle" gentiment pour que je le rappelle, ce que je finis par faire.
Il me dit alors, un peu à cran, "il parait qu'il y avait des problèmes sur les directs", sous-entendant à l'évidence "on (prod'+réal) m'a fait des reflexions comme quoi mon boulot n'était pas toujours nickel, je subodore donc que ça vient de toi (monteur direct+mixeur) et t'as donc intérêt à avoir une bonne explication!".
Je précise tout de suite que je ne me suis pas particulièrement plaint de la prise de son (je ne le fais quasiment plus, sauf gros pépin, depuis que je sais, précisément, à quel point les conditions de travail sur les tournages se dégradent) mais lui indique qu'effectivement, sur certains directs, je n'ai pas pu faire de miracles et que la prod' et le réal' n'ont pu que constater qqls problèmes de prise de son.
J'ai ainsi passé un bon 1/4 d'heure à tenter de lui décrire les problèmes que j'avais pu rencontrer sur un mix réalisé il y plus de deux mois mais en lui précisant bien que j'avais demandé à la prod combien de jours de tournage il y avait eu et, face à leur réponse, leur avait dit que ceci expliquait sans doute cela...
Où est ce que je veux en venir?
Loin de moi l'idée d'entretenir un clivage entre post prod et tournage mais je ne peux que constater, et ce de plus en plus, un certain "sauve qui peut" côté prise de son.
J'ai l'impression qu'on laisse de plus en plus faire ("c'est pas nickel côté perche? Pas grave, y'a les HFs". "Le mix en direct est pourri?" Vive les divergés!) ce que je peux tout à fait comprendre (les délais, la pression, tout ça).
En revanche, je me dis que, peut être, une fois le tournage fini, il y aurait moyen pour le preneur de son de faire un bilan de tout ça avec la prod' et/ou le réal?...
Alors, c'est sûr, ça prend du temps, du temps qui ne sera pas payé et ça peut faire passer le preneur de son pour un preneur de tête mais y'a un moment il faut savoir ce qu'on veut.
Etre peinard ou se faire un peu respecter et, surtout, faire respecter son travail.
Ca n'est pas pour bomber le torse et faire le malin mais, au final, je trouve que c'est souvent nous (monteur/mixeur) qui nous retrouvons à monter au créneau pour dire "stop, là ça commence vraiment à être n'importe quoi!".
Alors c'est vrai que nous sommes dans des conditions plus relax (moins le speed du tournage) et avons peut être une position plus propice à faire "flipper" une prod' ou un réal' ("là, franchement, non je ne crois pas qu'on pourra rattraper ça, c'est limite poubelle cette prise...") mais ça marcherait peut être mieux si, de leur côté, les preneurs de son, dans leur ensemble, prenaient plus le temps d'être pédagogue, même si c'est après le tournage (ça servira au moins au prochain...).
Certains le font, je n'en doute pas mais je constate quand même que bcp ne le font jamais et se contentent de passer au plus vite à autre chose en pratiquant à leur tour le très désespérant "on verra au mix"...
Et ne s'en inquiète que 2 mois + tard parceque ça a fini par se voir...
Je précise de suite que je suis tout aussi conscient qu'il y aurait aussi bcp à dire côté attitude de certains mixeur...
Cependant, je peux peut être participer à cette discussion en apportant un éclairage d'actualité puisque concernant un coup de fil que j'ai eu pas plus tard qu'hier.
Concernant une "prod" finie de mixer il y a plus de deux mois, j'ai, en 2 jours, 3 messages du même preneur de son qui me "harcèle" gentiment pour que je le rappelle, ce que je finis par faire.
Il me dit alors, un peu à cran, "il parait qu'il y avait des problèmes sur les directs", sous-entendant à l'évidence "on (prod'+réal) m'a fait des reflexions comme quoi mon boulot n'était pas toujours nickel, je subodore donc que ça vient de toi (monteur direct+mixeur) et t'as donc intérêt à avoir une bonne explication!".
Je précise tout de suite que je ne me suis pas particulièrement plaint de la prise de son (je ne le fais quasiment plus, sauf gros pépin, depuis que je sais, précisément, à quel point les conditions de travail sur les tournages se dégradent) mais lui indique qu'effectivement, sur certains directs, je n'ai pas pu faire de miracles et que la prod' et le réal' n'ont pu que constater qqls problèmes de prise de son.
J'ai ainsi passé un bon 1/4 d'heure à tenter de lui décrire les problèmes que j'avais pu rencontrer sur un mix réalisé il y plus de deux mois mais en lui précisant bien que j'avais demandé à la prod combien de jours de tournage il y avait eu et, face à leur réponse, leur avait dit que ceci expliquait sans doute cela...
Où est ce que je veux en venir?
Loin de moi l'idée d'entretenir un clivage entre post prod et tournage mais je ne peux que constater, et ce de plus en plus, un certain "sauve qui peut" côté prise de son.
J'ai l'impression qu'on laisse de plus en plus faire ("c'est pas nickel côté perche? Pas grave, y'a les HFs". "Le mix en direct est pourri?" Vive les divergés!) ce que je peux tout à fait comprendre (les délais, la pression, tout ça).
En revanche, je me dis que, peut être, une fois le tournage fini, il y aurait moyen pour le preneur de son de faire un bilan de tout ça avec la prod' et/ou le réal?...
Alors, c'est sûr, ça prend du temps, du temps qui ne sera pas payé et ça peut faire passer le preneur de son pour un preneur de tête mais y'a un moment il faut savoir ce qu'on veut.
Etre peinard ou se faire un peu respecter et, surtout, faire respecter son travail.
Ca n'est pas pour bomber le torse et faire le malin mais, au final, je trouve que c'est souvent nous (monteur/mixeur) qui nous retrouvons à monter au créneau pour dire "stop, là ça commence vraiment à être n'importe quoi!".
Alors c'est vrai que nous sommes dans des conditions plus relax (moins le speed du tournage) et avons peut être une position plus propice à faire "flipper" une prod' ou un réal' ("là, franchement, non je ne crois pas qu'on pourra rattraper ça, c'est limite poubelle cette prise...") mais ça marcherait peut être mieux si, de leur côté, les preneurs de son, dans leur ensemble, prenaient plus le temps d'être pédagogue, même si c'est après le tournage (ça servira au moins au prochain...).
Certains le font, je n'en doute pas mais je constate quand même que bcp ne le font jamais et se contentent de passer au plus vite à autre chose en pratiquant à leur tour le très désespérant "on verra au mix"...
Et ne s'en inquiète que 2 mois + tard parceque ça a fini par se voir...
Je précise de suite que je suis tout aussi conscient qu'il y aurait aussi bcp à dire côté attitude de certains mixeur...
A mon avis ca ne sert à rien.En revanche, je me dis que, peut être, une fois le tournage fini, il y aurait moyen pour le preneur de son de faire un bilan de tout ça avec la prod' et/ou le réal?...
Je n'ai pas une très grande expérience de tournage mais ce que j'ai pu constaté c'est que c'est pdt le tournage qu'il faut gérer ca et notamment avec l assistant(e) réal.
Admettons que le son est un problème, HF mal mis car trop speed à l'instal ou comédien pas très coopératif, un buzz qui survient sur la prise comme par hasard etc...., et bien il me semble important a ce moment la d'attraper l' assistant(e) et de lui exposer le problème tout en expliquant bien l'enjeu du soucis (en post prod plus tard) et que s'il ne vous laisse pas prendre le temps de régler le problème alors c'est qu'il considère que ce n'est pas important et qu'ils verront plus tard. Du coup c'est de leur responsabilité.
Et si cette discussion se fait intelligemment, il n'y a aucune raison que ca ne fonctionne pas. Car le son n'est pas mal considéré sur les tournages mais si on n'en parle pas, il ne se passe rien.
Et je pense que le pire est le preneur de son derrière son Cantar qui entend le problème et qui le baisse dans le mixdown en se chi... dessus car tous le monde court dans tous les sens, que les electro ou le chef op étant speed parlent un peu sèchement..., et qu'il n'ose pas aller dire euh.... y a un soucis.
Bref, pour moi il est très important de dire, et le réal finit par le savoir, du genre là il y a vraiment trop de bruit du groupe électrogène qu'est ce qu'on fait ?
Sur un tournage il y a toujours un ensemble de décision (pour tout le monde) à prendre et la discussion (claire et concise) est a mon avis dès plus importante.
A +
Je n'ai pas dit que c'était ça l'idéal...dacoutu a écrit :A mon avis ca ne sert à rien.En revanche, je me dis que, peut être, une fois le tournage fini, il y aurait moyen pour le preneur de son de faire un bilan de tout ça avec la prod' et/ou le réal?...
Tout ce que j'en disais c'est que je préfère ça au mec qui se réveille 2 mois plus tard et uniquement parcequ'on lui a fait une reflexion...
C'est "moins pire" disons.
Bonjour
En complément à ce qui a été évoqué précédemment, je vous propose d'écouter ou de ré-écouter la conférence donnée en 2009 aux Rencontre de la Création Sonore de Gisèle Clark :
"Philippe Vandendriessche présente son travail sur la bande son du film « Séraphine » de Martin Provost, 7 fois césarisé. Pour ce film d’exception, reposant sur la personnalité particulière de Séraphine Louis, (magistralement interprétée par Yolande Moreau), Philippe Vandendriessche a privilégié le son direct, et nous expliquera le rôle fondamental que les rapports humains ont joué sur la qualité finale de la bande son."
Enregistrement par Philippe Labroue sur : www.audiopeople.fr/AP/?p=130
Je pense que cette conférence de 1h29 — pour moi très éclairante et passionnante — certes liée à la personnalité de Philippe, éclaire de façon singulière, magnifiquement un des aspects de "la considération".
Cordialement
En complément à ce qui a été évoqué précédemment, je vous propose d'écouter ou de ré-écouter la conférence donnée en 2009 aux Rencontre de la Création Sonore de Gisèle Clark :
"Philippe Vandendriessche présente son travail sur la bande son du film « Séraphine » de Martin Provost, 7 fois césarisé. Pour ce film d’exception, reposant sur la personnalité particulière de Séraphine Louis, (magistralement interprétée par Yolande Moreau), Philippe Vandendriessche a privilégié le son direct, et nous expliquera le rôle fondamental que les rapports humains ont joué sur la qualité finale de la bande son."
Enregistrement par Philippe Labroue sur : www.audiopeople.fr/AP/?p=130
Je pense que cette conférence de 1h29 — pour moi très éclairante et passionnante — certes liée à la personnalité de Philippe, éclaire de façon singulière, magnifiquement un des aspects de "la considération".
Cordialement
Je crois en effet que le dialogue est la meilleure alternative pour arriver à ses fins. Et si le réalisateur dit je prends la responsabilité d'un son pourri pour cette prise ainsi que tout le reste (Du genre à dire: j'adore la post-synchro!). On se dit chouette, je suis payé et en plus, je n'ai pas à fournir un travail de qualité? Que faire, affirmer sa position, ou s'écraser?
- Greg-caravaggio
- L'équipe SDO
- Messages : 740
- Inscription : 25 févr. 2010, 09:24
Ne serait-il pas temps de s'attaquer à la perméabilité de la paroi qui sépare les OPS et les mixeurs? Un mixeur aurait beaucoup à apprendre sur un tournage et vice versa.
Ce n'est peut-être pas l'endroit où relancer la discussion sur le cloisonnement de nos métiers, mais j'avoue que j'apprends beaucoup sur mon métier de preneur de son depuis que j'ai accepté de travailler sur le mixage d'un court métrage amateur dont tous les directs sont bons pour la poubelle. (Je ne jette la pierre à personne : il n'y avait PAS de preneur de son sur le tournage...)
S'initier au travail des autres n'est-il pas le meilleur moyen de savoir pourquoi on l'ouvre et pourquoi on la fermerait?
Et tiens, si on s'offrait tous un stage d'assistant réal, tant qu'on y est?
Ce n'est peut-être pas l'endroit où relancer la discussion sur le cloisonnement de nos métiers, mais j'avoue que j'apprends beaucoup sur mon métier de preneur de son depuis que j'ai accepté de travailler sur le mixage d'un court métrage amateur dont tous les directs sont bons pour la poubelle. (Je ne jette la pierre à personne : il n'y avait PAS de preneur de son sur le tournage...)
S'initier au travail des autres n'est-il pas le meilleur moyen de savoir pourquoi on l'ouvre et pourquoi on la fermerait?
Et tiens, si on s'offrait tous un stage d'assistant réal, tant qu'on y est?
Bien sur qu'il faut le faire et souvent le premier geste est à nous du tournage de le faire. Pour le doc que je démarre, j'ai demandé que certains choix de prise de son se fasse avec le mixeur : on tourne en multicanal, c'est mieux s'il on est d'accord dès le début. Comme le mixeur pressenti est connu c'est plus facile.caravaggio a écrit :Ne serait-il pas temps de s'attaquer à la perméabilité de la paroi qui sépare les OPS et les mixeurs
C'est d'ailleurs pareil avec le reste de l'équipe, préparer, tester la chaine de travail ça aide à mieux se comprendre sur le tournage.
Bon sur les projet plus modestes, ou le tournage de flux c'est difficile de faire comme ca.
Personnellement j'ai rarement l'impression d'être mal considéré sur les tournages, même sur les petits tournages. C'est un travail d'équipe, je suis content quand l'histoire fonctionne, quand la lumière et le cadre sont réussis, et j'essaie de faire de mon mieux pour que le son accompagne tous cela.
Vincent M.
http://dinosaures-sarl.fr
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C'est aussi a mettre en perspective avc la desorganisation croissante de bcp de tournages..plans non prevus, idee de derniere minute, materiel image ou machinerie non adapté, "eclairage pas cher" donc svnt vetuste, regie "familiale" etc ... mais c'est srtt l'impreparation des tournages qui pose souci..Il n' a pas si longtemps un real m'assurait avoir fait des reperages...aye..il avait repere en tt et pour tt...les autorisations de tournage ! consequences: reflets, contre jour, travaux, circulation , pas de stationnement.
En documentaire "roots" c'est une situation qu'on arrive a eviter, alors la vivre en fiction..ca me depasse ! .. bon..meme si le tournage est tres sympa, qu'on discute, qu'on echange, que le real dit " oui je sais mais ca ira je suis conscient du probleme..mais je ne peux pas le resoudre" il n'en reste pas moins que la seule responsabilité du chef op' son est de ramener un son de bonne qualité ..les paroles s'envolent, ne restent que les enregistrements..
En documentaire "roots" c'est une situation qu'on arrive a eviter, alors la vivre en fiction..ca me depasse ! .. bon..meme si le tournage est tres sympa, qu'on discute, qu'on echange, que le real dit " oui je sais mais ca ira je suis conscient du probleme..mais je ne peux pas le resoudre" il n'en reste pas moins que la seule responsabilité du chef op' son est de ramener un son de bonne qualité ..les paroles s'envolent, ne restent que les enregistrements..
Ê pericoloso sporgersi!
A nous de se bouger, d'aller voir les gens, anticiper les choses.
On n'est pas seulement payé pour prendre le son de manière passive, mais pour amener une expertise aussi! C'est se qu'on attend de nous, une expertise.
Ça veut dire voir les choses dans sa globalité (de la prépa à la post prod) pour amener des solutions par rapport à ce qui est souhaité.
Et le réal qui me dit "on y va quand même, pas grave si c'est pourrie" après lui avoir parlé du problème et des solutions envisageables....et ben tant pis pour lui, moi j'ai remplie mon rôle "d'artisan spécialisé".
Parce que bon, on a ce qu'on mérite dans la vie... Une prod qui fait tout à l'arrache et qui se retrouve avec de la merde, ne refera plus les mêmes choses la prochaine fois. On fait pas du StarWars avec une Z1 et le micro cam...
Évidemment, faut le dire avant que c'est pas possible, ça fait partit de l'expertise... A chacun d'assumer son rôle!
A+
On n'est pas seulement payé pour prendre le son de manière passive, mais pour amener une expertise aussi! C'est se qu'on attend de nous, une expertise.
Ça veut dire voir les choses dans sa globalité (de la prépa à la post prod) pour amener des solutions par rapport à ce qui est souhaité.
Et le réal qui me dit "on y va quand même, pas grave si c'est pourrie" après lui avoir parlé du problème et des solutions envisageables....et ben tant pis pour lui, moi j'ai remplie mon rôle "d'artisan spécialisé".
Parce que bon, on a ce qu'on mérite dans la vie... Une prod qui fait tout à l'arrache et qui se retrouve avec de la merde, ne refera plus les mêmes choses la prochaine fois. On fait pas du StarWars avec une Z1 et le micro cam...
Évidemment, faut le dire avant que c'est pas possible, ça fait partit de l'expertise... A chacun d'assumer son rôle!
A+