Re: BEEP
Publié : 06 avr. 2016, 10:48
j'apporte mes 2 centimes pour préciser les us et coutumes des amorces dans le domaine du cinéma.
La première chose à comprendre est que le cinéma, c'était il y a encore très peu de temps de la pellicule, et la pellicule ne se compte pas en durée mais en distance, qu'on exprime en pied et image (feet+frame). Les amorces étaient donc des morceaux de pellicule, d'une longueur standardisée en france de 15 pieds. Lue à 24 image par seconde, ces 15pieds durent 10 secondes.
La première image de l'amorce est une croix, qu'on appelle croix de start. C'est le début "officiel" de la bobine. Synchronisé avec un système au timecode et toujours si on lit à 24ips, on locke le start à l'heure pile (01:00:00:00 pour la première bobine, 2:00:00:00 pour la seconde, etc...) ou 10 secondes avec l'heure pile (00:59:50:00, 01:59:50:00, etc...).
La seconde image importante de l'amorce est le bip, qui est situé à 12 pieds du début du start, 8 secondes si on lit à 24ips, donc 3 pieds avant la première image (soit 48 images). Le bip, souvent une image blanche avec écrit 1000 (afin qu'elle soit plus visible à la lecture de l'amorce et faciliter la vérification de la synchro). Le bip correspond donc (si on lit à 24ips, j'insiste !) au timecode 01:00:08:00 ou 00:59:58:00 selon la méthode choisie précédemment. Le bip est parfois précédé d'un décompte en pied, auquel cas le bip arrive sur le 3 (parfois, c'est simplement l'image du 3 qui est blanche et sert de bip).
La dernière image importante est le repère de la première image (notée PI) : l'image précédant la PI est une flèche, désignant sur la pellicule l'image suivante pour la désigner comme la première image "dans le cadre" (c'est à dire la première image "utile" du film). L'utilité de cette image repère est simple : la PI de la bobine peut très bien être noire (fondu d'entrée, choix artistique), et donc indiscernable de l'amorce, sauf grace à la flèche.
Dans le cas d'une post-prod à une cadence différente de 24ips (quand le film a été tourné à 25 par exemple), étant donné que l'exploitation finale se fait de toutes façons à 24ips en pellicule (et en DCP il y a encore peu de temps), il convient de changer la cadence de lecture et d'effectuer les traitements correcteurs une fois le mixage fini, et retomber sur nos pieds en terme de durée à ce moment là. Quand on lit à 25ips, 15 pieds durent moins longtemps qu'à 24ips, donc nos 10 secondes d'amorce à 24 dureront presque une demi seconde de moins... Mais 15 pieds restent 15 pieds, 48 images resteront 48 images, d'où l'intérêt de compter en distance (ou en nombre d'image, ce qui revient au même) et pas en durée. Si on fait une post prod cinéma en 25ips, on synchronisera donc nos timecode (en TC25) pour avoir un start à 00:59:50:10 si on veut avoir la PI à l'heure pile (ce qui nous donnera un bip à 00:59:58:02), à 01:00:00:00 si on veut avoir le start à l'heure pile (auquel cas on aura le bip à 01:00:07:16 et la PI à 01:00:09:14). Une fois ralenti pour retourner à 24ips, nos 48 images resteront 48 images, donc notre bip sera bien placé au bon endroit.
Au début du DCP, les copies finales en pellicule étaient encore complètement majoritaires (la cohabitation a duré 4-5 ans), on continuait donc à travailler avec des amorces standard en pied, même si une grande partie des post prod image se faisaient en numérique (tourné en numérique ou en pellicule scannée). Petit à petit, les amorces en pied on laissé le pas aux amorces en seconde, on a vu petit à petit disparaitre le start. Cette disparition a été (de mon point de vue) concomitante avec celle des compétences de l'assistant montage image, qui est de plus en plus relégué à simplement faire des exports la nuit, quand il n'est pas un salarié du prestataire technique et travaille sur 10 films en même temps sans jamais participer à leur montage... Mais c'est un autre débat.
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, on continue en théorie à utiliser les amorces standard, et que pour du cinéma, le bip doit toujours être placé 48 images avant la PI.
La première chose à comprendre est que le cinéma, c'était il y a encore très peu de temps de la pellicule, et la pellicule ne se compte pas en durée mais en distance, qu'on exprime en pied et image (feet+frame). Les amorces étaient donc des morceaux de pellicule, d'une longueur standardisée en france de 15 pieds. Lue à 24 image par seconde, ces 15pieds durent 10 secondes.
La première image de l'amorce est une croix, qu'on appelle croix de start. C'est le début "officiel" de la bobine. Synchronisé avec un système au timecode et toujours si on lit à 24ips, on locke le start à l'heure pile (01:00:00:00 pour la première bobine, 2:00:00:00 pour la seconde, etc...) ou 10 secondes avec l'heure pile (00:59:50:00, 01:59:50:00, etc...).
La seconde image importante de l'amorce est le bip, qui est situé à 12 pieds du début du start, 8 secondes si on lit à 24ips, donc 3 pieds avant la première image (soit 48 images). Le bip, souvent une image blanche avec écrit 1000 (afin qu'elle soit plus visible à la lecture de l'amorce et faciliter la vérification de la synchro). Le bip correspond donc (si on lit à 24ips, j'insiste !) au timecode 01:00:08:00 ou 00:59:58:00 selon la méthode choisie précédemment. Le bip est parfois précédé d'un décompte en pied, auquel cas le bip arrive sur le 3 (parfois, c'est simplement l'image du 3 qui est blanche et sert de bip).
La dernière image importante est le repère de la première image (notée PI) : l'image précédant la PI est une flèche, désignant sur la pellicule l'image suivante pour la désigner comme la première image "dans le cadre" (c'est à dire la première image "utile" du film). L'utilité de cette image repère est simple : la PI de la bobine peut très bien être noire (fondu d'entrée, choix artistique), et donc indiscernable de l'amorce, sauf grace à la flèche.
Dans le cas d'une post-prod à une cadence différente de 24ips (quand le film a été tourné à 25 par exemple), étant donné que l'exploitation finale se fait de toutes façons à 24ips en pellicule (et en DCP il y a encore peu de temps), il convient de changer la cadence de lecture et d'effectuer les traitements correcteurs une fois le mixage fini, et retomber sur nos pieds en terme de durée à ce moment là. Quand on lit à 25ips, 15 pieds durent moins longtemps qu'à 24ips, donc nos 10 secondes d'amorce à 24 dureront presque une demi seconde de moins... Mais 15 pieds restent 15 pieds, 48 images resteront 48 images, d'où l'intérêt de compter en distance (ou en nombre d'image, ce qui revient au même) et pas en durée. Si on fait une post prod cinéma en 25ips, on synchronisera donc nos timecode (en TC25) pour avoir un start à 00:59:50:10 si on veut avoir la PI à l'heure pile (ce qui nous donnera un bip à 00:59:58:02), à 01:00:00:00 si on veut avoir le start à l'heure pile (auquel cas on aura le bip à 01:00:07:16 et la PI à 01:00:09:14). Une fois ralenti pour retourner à 24ips, nos 48 images resteront 48 images, donc notre bip sera bien placé au bon endroit.
Au début du DCP, les copies finales en pellicule étaient encore complètement majoritaires (la cohabitation a duré 4-5 ans), on continuait donc à travailler avec des amorces standard en pied, même si une grande partie des post prod image se faisaient en numérique (tourné en numérique ou en pellicule scannée). Petit à petit, les amorces en pied on laissé le pas aux amorces en seconde, on a vu petit à petit disparaitre le start. Cette disparition a été (de mon point de vue) concomitante avec celle des compétences de l'assistant montage image, qui est de plus en plus relégué à simplement faire des exports la nuit, quand il n'est pas un salarié du prestataire technique et travaille sur 10 films en même temps sans jamais participer à leur montage... Mais c'est un autre débat.
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui, on continue en théorie à utiliser les amorces standard, et que pour du cinéma, le bip doit toujours être placé 48 images avant la PI.