On a eu l'occasion de voir un peu comment se passer les demandes similaires à la notre et constater qu'il y a sujet à débat sur le bénévolat.
Mais du côté des écoles comme la notre, les étudiants sont un peu (totalement ?) coincés.
Hormis Isart qui a ouvert récemment une section totalement dédiée au sound-design, les autres mettent ce pan de côté, et c'est bien dommage. Ces écoles se vendent avant tout comme des écoles d'art et de l'image, pas comme des écoles de son.
Reversed, je pourrais comprendre que des étudiants de l'enjmin par exemple, postulent pour des bouts de jeux d'écoles, mais des pros ?????
Ce n'est pas à nous de répondre, mais aux dits pros.
Ceci dit, on s'est aussi posé cette question avant de venir sur SDO et nous avons tenté d'avoir un étudiant en envoyant quelques mails à une école lyonnaise. On attend toujours la réponse, et les rares étudiants que l'on a pu croiser à Paris n'ont pas un emploi du temps qui correspond au notre.
Le cas lambda, c'est un étudiant en son qui est libre que trop tard et se retrouve à faire des sons à la va-vite pour un projet. Cela dessert tout le monde et n'est clairement pas productif.
De plus, les étudiants de l'Enjmin vont bosser pour l'Enjmin. Après ils font un stage dans une boite et passent pro, dans une structure ou en freelance, le problème revient au même par la suite.
Les écoles de graphisme avec une spé' JV créent des jeux qui participent à des concours, l'école les présente à des festivals, comme le ParisFX ou le Games Paris Talent qui regroupent des gens du métier, son compris, et sont analysés par des pros. On offre la possibilité d'avoir une vitrine pour le sound-designer. Alors certes, ce sont des démos et on ne garantie pas que le travail sonore sera forcément le plus remarqué, mais aussi bien pour nous que pour le SD, c'est des éléments à mettre dans un portofolio.
La seule chose que nous pouvons faire, c'est d'être le plus clair possible avec le SD qui postule, d'apprendre à connaitre ses méthodes de travail et son emploi du temps pour les mieux les coordonner aux nôtres et lui mettre à disposition tout ce qui lui est nécessaire pour éviter d'avoir à demander une soudaine masse de travail en plus. On ne demande pas à ce qu'il soit à notre botte 7j/7, mais juste garder un contact régulier.
On tente de trouver des solutions à notre niveau, intégrer un SD dès le début de la production pour qu'il voit évoluer le projet pas à pas et de comprendre les problématiques auxquelles on s'expose.
Cela permet de minimiser le temps qu'il aura à passer dessus en travaillant petit à petit, qu'il ait la possibilité de faire ce qu'il a à faire à côté, soit travailler sur des projets rémunérés pour gagner de l'argent.
Après tout, en tant que graphistes, on a les mêmes problématiques quant à la question du bénévolat. Il n'est pas rare qu'un graphiste fasse des "commissions" gratuitement à côté de son travail, pour embellir un site par exemple, pour se faire connaitre et avoir un portofolio graphique varié.
L'idéal serait un vrai partenariat entre étudiants d'écoles d'arts et de son, mais les problématiques et les buts étant différents, je doute qu'une école ait envie de changer sa façon de fonctionner pour s'adapter à l'autre.