Bonjoir
Juste un témoignage rapide. L'année dernière nous avons avec quelques autres, assuré une présence sur les 2 jours dans un "bocal" sur place pour permettre une écoute en son multicanal. J'ai animé par ailleurs avec Francis Rotstein un atelier de présentation théorique et pratique illustrant, de façon générique, le son multicanal, et plus particulièrement la captation spécifique avec les microphones Soundfiels. Ont aussi participé et largement contribués Philippe Vandendriessche et Jean Casanova en apportant leur témoignage instructif sur ces questions. Je ne sais pas dans le détail si nous avons fait grandement avancer le débat, mais la salle était pleine et à la fin, le débat a été nourri d'échanges variés.
Personnellement j'ai pris plaisir à être là sur ces 2 jours. Pour un provincial c'est aussi un investissement, mais que je ne regrette pas. Ces RCS, sont, comme le théâtre classique : unités de temps, de lieux et d'action. En 2 jours il est possible dans un cadre adapté, sur le même lieu de rencontrer de nombreux spécialistes de ces sujets, spécialistes éparpillés dans le reste de l'année et pas toujours faciles à rencontrer, ou de façon trop furtives. Les ateliers, libres d'accès dans leur éventail, sont une possibilité d'avancer sur le sujet concerné. De plus, le débat ouvert qui suit est l'occasion de confronter divers points de vue, y compris d'afficher des divergences qui montrent la diversité des points de vues et de pratiques.
Les "démonstrations" et possibilités de "manipulations" concrètes sont un réel avantage que l'on ne trouve que rarement réuni en quantité et diversité de matériaux, hards et softs. Philippe Labroue a enregistré plusieurs conférences qui sont facilement accessibles, ce qui permet le don d'ubiquité ou de ré-écouter des interventions dont le sens ou l'impertinence créatrice était peu perceptible à la première écoute. Quand 500 personnes de bonne volonté se réunissent quelque part, diable si rien n'en sort, c'est à désespérer de l'humanité
Participer à ces journées n'est pas révolutionnaire dans le sens, de faire bouger les curseurs de 0 à 100 comme une baguette magique, mais une façon de consolider, mes connaissances, mon réseau. Le tout étant à la fois construit et volontaire, je vais dans tel atelier ou conférence parce que ce thème m'intéresse. C'est aussi une opportunité floue de se laisser gérer par le temps qui passe et de trouver quelques "pépites" inattendues, une rencontre, des retrouvailles, une information, un truc, le tout qui finalement justifie le déplacement. L'impact instantané est certainement moins violent que de découvrir le gros lot d'une loterie, mais là n'est pas le propos.
Au sujet des jeunes et de leur avenir, ce lieu est aussi une superbe opportunité de rencontrer un max de gens, connus et inconnus et de se faire un point réaliste, des métiers et conjonctures, "en vrai". Finalement, personne n'est dupe sur les réalités actuelles et les difficultés rencontrées.
Cette contribution très personnelle et grand péché de bavardise, n'est pas pour "donner la leçon" à qui que ce soit, de toute façon chacun voit midi à sa porte, mais il me semble nécessaire de constater la formidable énergie nécessaire pour créer, réussir et reproduire ce type d'événement en parallèle aux circuits commerciaux classiques.
J'ai entendu autour de moi de façon très majoritaire des points de vue positifs et le désir de re-participer à ce format finalement très ouvert et loin du brouhaha et kermesse qu'est aussi devenu le Satis. Évidemment, il y a derrière tout ça aussi un côté "marchand", qui fait partie du monde contemporain, mais les RCS sont un des rares lieux où cette dimension est loin d'être en tête de liste. Il me semble tout à fait significatif que dans RCS, le premier mot soit "rencontre". Gisèle à bientôt.
Jean-François Bau