Sound Designers

Bonjour,
Que peut-on faire avec les micros intégrés des caméras ou des enregistreurs portatifs ? Jusqu'à quel point "c'est même pas la peine d'y penser" ?

Il s'agit de filmer des gens chez eux ou ailleurs mais toujours dans l'intimité, éventuellement dehors, et d'enregistrer le son dans leur occupation personnelle ou en répondant à des questions. Le but de ma question : il s'agit de gens pauvres, et en général à l'écart de la société et ceux qui vont faire ça voudraient éviter d'arriver avec des tas d'appareils donc s'ils peuvent éviter un enregistreur (c'est à dire utiliser les micros de la caméra) c'est l'idéal. Ou alors un enregistreur le plus petit possible sans micro. Bref, vous m'avez compris.

Mais il s'agit d'un compromis à trouver car il faut un minimum de qualité. Je suis bien conscient que le problème que je pose est vague, il manque des infos (comment ça va être diffusé etc.) Mais si je pouvais avoir quelques réactions afin de faire un peu mieux le point des possibilités et d'en rediscuter avec les réalisateurs, ce serait déjà beaucoup.

D’un point de vue technique je ne saurais pas te répondre.
D’un point de vue social (voir déontologique) les gens que tu enregistres doivent savoir que tu le fais et accepter que tu le fasses.
Si c’est le cas ils accepteront la présence de matériel.
APAS

Bonjour
Il y a deux aspects dans tes questions :
1) Débarquer chez des "pauvres" avec du matos : je ne vois pas pourquoi ces personnes là n'auraient pas elles aussi le "privilège" d'être filmées avec les mêmes moyens que les "autres". Le faire, me semble-t-il, serait leur manquer de respect. De plus, les gens modestes se sentent souvent honorés d'être filmés avec une "vraie" caméra et une équipe "comme dans les films"! (Certains te font même carrément bien comprendre que tu n'es qu'un charlot en voulant les filmer avec le camescope de leur beau-frère)
D'autre part les réactions des gens vis à vis du matériel dépend plus de leur caractère propre que de leur condition sociale. C'est ce que j'ai remarqué au cours de tournages de docus dans différents "milieux". Et je dois malgré tout préciser que les "riches" ne sont pas toujours les moins réfractaires à l'intrusion d'une équipe chez eux ; mais encore une fois, c'est une attitude propre à chaque personnalité : certains t'oublient totalement quand d'autres n'ont qu'une phrase à la bouche : "Vous n'allez pas filmer cela !?"
2) Si tu veux faire du son de qualité, oublie totalement les micros intégrés, les préamplis qui les suivent et les niveaux automatiques que tu serais malgré tout obligé d'utiliser. Même avec une mixette au cul, les résultats ne sont pas terribles : je viens juste de terminer le mixage d'un 52' tourné à la fois dans ces deux conditions, c'est à dire soit le réalisateur seul avec sa caméra (dont le micro d'orignine avait pourtant été remplacé par un micro plus "pro", un 416 en l'occurence), soit avec un preneur de son (moi en fait) et son matos connecté à la caméra : la différence entre les deux ne fait pas photo, loin de là, mais même les prises auxquelles j'assistais souffraient des limites de ces caméras (PD 150).
La seule "vraie" solution est un enregistreur séparé (technique de la double-bande), et pas un baladeur MP3 bien sûr dont les préamplis n'ont rien à envier à ceux d'un camescope. Mais là se posent les problèmes de synchro : tourner au clap (pas évident pour ton type de travail), ou avec un TC commun sur les deux machines. Je n'entrerai pas plus dans les détails mais pour cela tu peux aller faire une recherche sur le forum "Matériel" de perchman.com où le sujet a déjà été bien souvent débattu.

En conclusion, toujours la même rengaine, pas de secret : son de qualité = matos + équipe de qualité. Il faut bien sûr s'entendre sur ce qu'on appelle "qualité", et le seuil à partir duquel on la fixe. Si juste percevoir le sens de la phrase prononcée par la personne filmée peut suffire, et peu importe le "bordel" ambiant autour, les bruits de manip, les effets de pompage ou le respect des timbres (et j'en oublie), alors vas-y avec ton seul camescope (mais prévois quand même un sous-titrage éventuel !) .
Après, il s'agit souvent plus de moyens financiers, et là c'est encore un autre débat !!
PS : je ne l'ai pas précisé tant cela me parait évident : la présence d'une personne dont l'activité ne sera consacrée qu'au son !

J'allai oublier le point sans doute le plus important : tout dépend du rapport que tu établieras avec tes "personnages". Un type seul avec son camescope peut être cent fois plus odieux et "intrusif" qu'une "équipe" de trois personnes respectueuses de leur hôte.

HEy ... le coup de la synchro sans clap ni smpt ou autre, ça me rappel une astuce ...
Pour faciliter la re-synchronisation au montage, il suffit des fois de filmer une seconde du compteur numérique de l'enregistreur, ainsi on aura des chiffres tout pret pour recaller le son à l'image. Pour en être vraiment sûr, on peut également claquer du doigt devant l'objectif, ainsi on emet un bruit court que le micro de la cam et celui de l'enregistreur externe captent, mais le mouvement à l'image est egalement exploitable, il suffit de claquer des doigt avec les doigt bien visibles. C'est rapide et discret !

Bravo Leonvon, je n'ai rien à rajouter, tu as tout dis et en plus tu as insisté sur les rapports humains.

Chapeau bas monsieur !

En cinoche quand, pour x raisons, le clap de fin (oui oui, il peut y avoir le clap en début mais aussi en fin de prise ) tarde à se faire, un des membres de l'équipe a généralement la présence d'esprit de sauter dans le cadre et de claper dans ses mains ( et accessoirement faire l'annonce ).

Mais bon c'est quand même cheap comme solution !

Steph.B a écrit : Chapeau bas monsieur !

Merci, mais il n'y a pas de quoi! Juste un peu d'expérience et un point de vue à faire partager, voilà tout...