Et bien alimentons le debat!!
A vrai dire, c toujours un peu difficile d'entendre dire que (dans certains cas certe) on prefere utiliser une banque de son plutot que les sons seuls fournis par le preneur de son. Etant moi meme preneur son , j'essaie toujours de donner le meilleur pour la post prod d'un film. C'est pas toujours facile mais comme on dit, on est jamais mieux servi que par soi-meme!
Et puis faut arreter, les inges sons ont toujours autant de temps qu'avant pour travailler, le truc c que les sons seuls on les prend souvent pendant les pauses dejeuner sur un tournage, et pour bosser pendant que les autres se la coule douce, bas faut juste en avoir envie, ou simplement etre passionné, et la c pas le cas de tous les inges sons malheureusement (finalement je fini par etre encore plus dur que Dorian... )
Bref je crois qu'on est globalement d'accord, ce que je veux dire c'est, qu'on bosse pour un blockbuster, un telefilm pourri ou une fiction, prendre le temps de faire le travail nous meme c'est valoriser notre metier et eviter les bandes sons aseptisés parce que pour finir, un monteur son a beau manipuler la matiere sonore pour lui donner une identité propre au film, si la matiere de base est toujours la meme...
Alors que vive le son!
L'économie du bruitage, des banques de son, du sound-design
Bonjour,
J'ai une manière de faire un peu différente. J'utilise surtout des sons existants, je suis peu équipé pour enregistrer (ou alors c'est un groupe en live) et je trouve qu'il y a déjà beaucoup à faire avec ce qui existe. Je n'enregistre que si je ne trouve pas.
Mon activité est le son au théâtre, c'est aussi du "son à l'image" mais sans écran :-). Souvent je n'ai pas besoin d'enregistrer car je ne cherche presque jamais à faire un son réaliste mais un son qui paraisse réaliste dans le contexte de la pièce, même le lieu de la diffusion a son importance (surtout l'ambiance du lieu, mais aussi son acoustique) ainsi que la manière de jouer des comédiens. Bien sûr je ne me fie qu'à un lieu, celui de la première en général.
Un exemple pour illustrer ma démarche : je dois faire un son d'orage avec de la pluie. Il est, impossible d'enregistrer ça, à mon avis, il faudrait que ce soit dans un lieu identique à celui où se passe la pièce, il faudrait que l'intensité de la pluie corresponde à l'ambiance de la pièce etc. chaque détail a son importance. Il faudrait que j'enregistre 10 ou 20 fois pour en extraire ce que je veux. L'orage est un bon exemple car les metteurs en scène aiment ça et j'en ai fait à 5 ou 6 reprises, tous différents, ce qui montre bien que dans ce cas ce n'est pas le son de base qui est important mais la manière dont il est utilisé. Donc autant prendre des sons existants, les modifier, les détourner, les mélanger etc.
Et de plus bien souvent le son de base n'a aucun rapport avec le son désiré. Un ruisseau peu se transformer en pluie ou en chasse d'eau. C'est basique mais si je voulais enregistrer de la pluie, aurais-je pensé à aller enregistrer un ruisseau ? Avec les CD, j'écoute un peu tout et ding, euréka, c'est ce ruisseau qu'il me faut. :-)
Autres exemples : un acteur passionné d'aviation m'a indiqué la marque et le modèle des avions que je lui faisais entendre ainsi que le nombre de cylindres. Je n'ai pourtant utilisé que quelques raisonnances de toms de batterie pris dans un SF2. Ou le son d'hélicoptère (qui est dans la sonothèque ici, hélicoptère lointain) fait avec la raisonnance d'un gong, encore un SF2. En entendant ce son un metteur en scène a modifié sa mise en scène pour l'intégrer de manière cohérente tellement ce son le touchait. C'est d'ailleurs la seule fois où j'ai réutilisé un son.
Dans cette même pièce il y avait aussi un son d'hélicoptère proche. Comment enregistrer ça sans avoir quelques milliers d'euros pour louer un hélicoptère et son pilote pour qu'il fasse le mouvement désiré ? J'ai donc utilisé des sons déjà fait et même là j'ai vu que ça ne sonnait pas comme je le voulais, ce qui signifie que je n'aurais probablement pas eu de meilleur résultat si je l'avais enregistré. Finalement j'ai utilisé 4 sons différents mélangés entre eux, dont 2 pour faire le son "stationnaire". Ça parait bête, mais aucun des sons d'hélico stationnaire à ma disposition n'était satisfaisant.
Un autre exemple qui m'a frappé : j'ai réécouté le son d'une cloche, une grosse cloche d'église qui sonne pendant la mise à mort d'un homme. À l'époque, j'en étais très satisfait et j'ai plusieurs compliments pour ce son de la part des acteurs. Je l'ai fait à partir de plusieurs gongs, de mémoire, car je ne trouvais rien qui sonnait comme je le voulais. Plusieurs années après, écouter ce son n'a plus de sens, je le trouve moche, sans intérêt.
Et dans ce cas, je ne sais pas ce que j'aurais pu enregistrer, à moins de parcourir la France pour trouver le son le plus proche et de modifier l'architecture de l'église pour s'en approcher encore plus ;-)
Et même quand j'enregistre, je pense déjà à ce travail d'adaptation du "réaliste réel" au "réaliste dans le contexte".
J'ai une manière de faire un peu différente. J'utilise surtout des sons existants, je suis peu équipé pour enregistrer (ou alors c'est un groupe en live) et je trouve qu'il y a déjà beaucoup à faire avec ce qui existe. Je n'enregistre que si je ne trouve pas.
Mon activité est le son au théâtre, c'est aussi du "son à l'image" mais sans écran :-). Souvent je n'ai pas besoin d'enregistrer car je ne cherche presque jamais à faire un son réaliste mais un son qui paraisse réaliste dans le contexte de la pièce, même le lieu de la diffusion a son importance (surtout l'ambiance du lieu, mais aussi son acoustique) ainsi que la manière de jouer des comédiens. Bien sûr je ne me fie qu'à un lieu, celui de la première en général.
Un exemple pour illustrer ma démarche : je dois faire un son d'orage avec de la pluie. Il est, impossible d'enregistrer ça, à mon avis, il faudrait que ce soit dans un lieu identique à celui où se passe la pièce, il faudrait que l'intensité de la pluie corresponde à l'ambiance de la pièce etc. chaque détail a son importance. Il faudrait que j'enregistre 10 ou 20 fois pour en extraire ce que je veux. L'orage est un bon exemple car les metteurs en scène aiment ça et j'en ai fait à 5 ou 6 reprises, tous différents, ce qui montre bien que dans ce cas ce n'est pas le son de base qui est important mais la manière dont il est utilisé. Donc autant prendre des sons existants, les modifier, les détourner, les mélanger etc.
Et de plus bien souvent le son de base n'a aucun rapport avec le son désiré. Un ruisseau peu se transformer en pluie ou en chasse d'eau. C'est basique mais si je voulais enregistrer de la pluie, aurais-je pensé à aller enregistrer un ruisseau ? Avec les CD, j'écoute un peu tout et ding, euréka, c'est ce ruisseau qu'il me faut. :-)
Autres exemples : un acteur passionné d'aviation m'a indiqué la marque et le modèle des avions que je lui faisais entendre ainsi que le nombre de cylindres. Je n'ai pourtant utilisé que quelques raisonnances de toms de batterie pris dans un SF2. Ou le son d'hélicoptère (qui est dans la sonothèque ici, hélicoptère lointain) fait avec la raisonnance d'un gong, encore un SF2. En entendant ce son un metteur en scène a modifié sa mise en scène pour l'intégrer de manière cohérente tellement ce son le touchait. C'est d'ailleurs la seule fois où j'ai réutilisé un son.
Dans cette même pièce il y avait aussi un son d'hélicoptère proche. Comment enregistrer ça sans avoir quelques milliers d'euros pour louer un hélicoptère et son pilote pour qu'il fasse le mouvement désiré ? J'ai donc utilisé des sons déjà fait et même là j'ai vu que ça ne sonnait pas comme je le voulais, ce qui signifie que je n'aurais probablement pas eu de meilleur résultat si je l'avais enregistré. Finalement j'ai utilisé 4 sons différents mélangés entre eux, dont 2 pour faire le son "stationnaire". Ça parait bête, mais aucun des sons d'hélico stationnaire à ma disposition n'était satisfaisant.
Un autre exemple qui m'a frappé : j'ai réécouté le son d'une cloche, une grosse cloche d'église qui sonne pendant la mise à mort d'un homme. À l'époque, j'en étais très satisfait et j'ai plusieurs compliments pour ce son de la part des acteurs. Je l'ai fait à partir de plusieurs gongs, de mémoire, car je ne trouvais rien qui sonnait comme je le voulais. Plusieurs années après, écouter ce son n'a plus de sens, je le trouve moche, sans intérêt.
Et dans ce cas, je ne sais pas ce que j'aurais pu enregistrer, à moins de parcourir la France pour trouver le son le plus proche et de modifier l'architecture de l'église pour s'en approcher encore plus ;-)
Et même quand j'enregistre, je pense déjà à ce travail d'adaptation du "réaliste réel" au "réaliste dans le contexte".
Je ne vois pas bien en quoi tu procèdes de manière différente, tu fais du sound design, point !
La base du sound design c'est bien ça, c'est combiner et modifer des sons pour, dans mon cas, les faire '"rentrer" dans une image et être le plus juste possible. Que ce mélange se fasse à base de sons commerciaux ou non n'a pour moi aucune importance car le résultat sera dans tous les cas unique et original. Cette histoire de sons aseptisés, je ne peux la comprendre !
La base du sound design c'est bien ça, c'est combiner et modifer des sons pour, dans mon cas, les faire '"rentrer" dans une image et être le plus juste possible. Que ce mélange se fasse à base de sons commerciaux ou non n'a pour moi aucune importance car le résultat sera dans tous les cas unique et original. Cette histoire de sons aseptisés, je ne peux la comprendre !
- zikayan
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Suis à 99% d'accord, mais il y a quand même pas mal de prods dans lesquelles on a toujours la même "forêt animée au lever du jour", les mêmes cigales, la même voiture qui passe, les mêmes canards... Surtout quand certains monteurs sons, souvent des monteurs image qui empruntent cette casquette, se "contentent" d'utiliser les premières secondes, sans aller chercher un peu plus loinMix7 a écrit :Cette histoire de sons aseptisés, je ne peux la comprendre !
Je suppose que quand on commence à connaître les banques de son du marché, on y devient particulièrement sensible, notamment pour les sons d'ambiances, qui sont les plus repérables, peut être du fait de leur rareté, de la difficulté à les enregistrer.
Et je me suis souvent demandé si d'une façon ou d'une autre le grand public le ressentait...
Dans quel DD j'erre...
Chacun son point de vue, hein... Je ne vais pas citer de collections ici, mais ce n'est pas qu'une question de sons "trop entendus", il y a aussi des trucs vraiment pas bons... de mon point de vue (pas tout non plus, hein !).Dorian a écrit :Sinon je commence à en avoir marre d'entendre tout le monde dénigrer les Sonothèques commerciales (allusion au fast-food)... Ces sons là sont quand même d'ultra bonne qualité, contrairement à bcp de sons seuls "faits aux petits oignons" par des ingés son plutot bien payés...
Qu'ils soient surutilisés sur les "blockbusters" télé ou cinoche, ok, mais faut pas tout mélanger...
Pour ce qui est des sons seuls faits par le chef op' son, c'est clair qu'ils y en a qui n'en font pas, ou alors des trucs nazes... Mais il y en a aussi des très bons (toujours pas de noms, les oubliés seraient vexés...), et au pire, ça ne me choque pas qu'un monteur fasse aussi des sons seuls, c'est quand même sa matière première.
Pour les preneurs de son, j'ai l'impression enfin que c'est une question de "culture" et de "formation" (notez les guillemets), la vieille génération considérant la plupart du temps que ça fait partie du boulot, les plus jeunes qu'il y a des banques de son pour ça...
Bonjour,
Revenons au vif du sujet : le coté juridique de la chose.
D'un point de vue strictement légal, le son appartient à la production. A moins que l'ingénieur du son (ou le monteur son) est fait l'enregistrement hors tournage avec son matériel et son consommable, dans ce cas il lui appartient. Mais à partir du moment où le son est inséré dans le film, le son appartient à la production aussi
Maintenant, le fond du problème est de savoir si l'auteur d'un enregistrement sonore (et pas musical, nuance de taille) en tant que tel, peut être considéré comme auteur ou artiste et toucher des royalties, comme un photographe par exemple. La jurisprudence actuelle nous dit que non
Se pose aussi le problème de pouvoir identifier l'élément sonore. Or un son est quasiment toujours mélangé à d'autres. Qui faudrait-il rémunérer : le ou les preneurs de son, le monteur son, le mixeur ? Le sound designer ? Bref, très compliqué tout cela...
Ce qui devient compliqué aujourd'hui est le "suivi" des sons. Du temps de l'analogique les quelques sonothèques existantes (élison 24/25..)fournissaient des copies 35mm aux monteurs. Les sons étaient insérés sur les bandes et restaient tel quel. Il était donc relativement aisé d'avoir une traçabilité. D'autant plus qu'au bout de 3 ou 4 copies, l'élement n'était plus exploitable.
Avec la génération numérique, tant en production qu'en post prod, cela devient impossible. Nous n'utilisons plus des copies mais des clones. La notion même d'original devient très floue. Peut être faudrait-il mettre un id en métadonné dans le fichier, permettant d'en connaitre l'origine (le numéro de l'enregistreur par ex) ?
Je peux aussi vous renvoyer chez nos collègues de perchman.com où une discussion sur le même thème a été abordée.
http://www.perchman.com/phorum/read.php ... y_6857Bien à vous
Pierric
Revenons au vif du sujet : le coté juridique de la chose.
D'un point de vue strictement légal, le son appartient à la production. A moins que l'ingénieur du son (ou le monteur son) est fait l'enregistrement hors tournage avec son matériel et son consommable, dans ce cas il lui appartient. Mais à partir du moment où le son est inséré dans le film, le son appartient à la production aussi
Maintenant, le fond du problème est de savoir si l'auteur d'un enregistrement sonore (et pas musical, nuance de taille) en tant que tel, peut être considéré comme auteur ou artiste et toucher des royalties, comme un photographe par exemple. La jurisprudence actuelle nous dit que non
Se pose aussi le problème de pouvoir identifier l'élément sonore. Or un son est quasiment toujours mélangé à d'autres. Qui faudrait-il rémunérer : le ou les preneurs de son, le monteur son, le mixeur ? Le sound designer ? Bref, très compliqué tout cela...
Ce qui devient compliqué aujourd'hui est le "suivi" des sons. Du temps de l'analogique les quelques sonothèques existantes (élison 24/25..)fournissaient des copies 35mm aux monteurs. Les sons étaient insérés sur les bandes et restaient tel quel. Il était donc relativement aisé d'avoir une traçabilité. D'autant plus qu'au bout de 3 ou 4 copies, l'élement n'était plus exploitable.
Avec la génération numérique, tant en production qu'en post prod, cela devient impossible. Nous n'utilisons plus des copies mais des clones. La notion même d'original devient très floue. Peut être faudrait-il mettre un id en métadonné dans le fichier, permettant d'en connaitre l'origine (le numéro de l'enregistreur par ex) ?
Je peux aussi vous renvoyer chez nos collègues de perchman.com où une discussion sur le même thème a été abordée.
http://www.perchman.com/phorum/read.php ... y_6857Bien à vous
Pierric