La question des films d'écoles

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Dupont
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Message non lu par Dupont »

Dorian a écrit :je sais pas trop pourquoi ça me gène dans le principe, surement à cause du côté business (un projet étudiant doit pour moi rester bénévole de la part des réalisateurs / faiseurs)... Y'a un peu un mélange des genres je trouve.
(...)
Pour l'intervention dont je sors ces derniers jours (création d'un teaser de 30" en stop-motion pour présenter une application sur smartphone ou ordi pour un service de transport)
Ouais, enfin, au moins à la Poudrière ou quand on bosse pour des élèves d'écoles, il n'est pas question de "teasers" pour des applications Smartphone ou quoi que ce soit de commercial. :roll:
Les leçons d'éthiques et le côté "voleur de pain de la bouche" des pÔÔvres étudiants en "sound design", ça sonne faux en ce qui me concerne.
S'ils ont envie de bosser sur des films, à eux aussi de se sortir les doigts du....
Perso, j'ai jamais eu de mal à trouver des projets sur lesquels me faire la main à mes débuts. Au contraire, j'avais même du mal à trouver du temps...
Et pourtant j'ai jamais fait d'école du tout (privée ou pas).

Et ça me fait aussi un peu marrer qu'on puisse dire "ouais, les salops, ils font tout gratos et après ils gagnent des prix dans les festivals!!".
Vous préfèriez l'époque, peu bénite à mon humble avis, où on bossait régulièrement sur des courts métrages de fiction pseudo intellectuallo-expérimentaux qui, la plupart du temps, finissait en Béta SP sur une étagère??...
Pas moi.
Et vous croyez quoi, que les mecs s'engraissent sur notre dos et finissent tous pété de thunes et sous coco à LA.??
Faut arrêter, tout ceux avec qui j'ai bossé, c'est pates au beurre et chambre de bonne et, éventuellement, à terme, ils auront la chance d'être embauchés pour détourer des plans de Pixar chez Buf ou mac Guff...

C'est juste des mecs qui mettent tout ce qu'ils ont dans un film et qui, pour répondre à Scotty, n'ont peut être juste pas le jus nécessaire pour se taper: le scénario, le découpage, les story boards, les dessins, l'animation ET le son en entier.
Il me semble que ça peut se comprendre....

Bref, autant je suis pour une vraie reflexion comme l'a lancée Yan, autant je trouve le reste un peu protectionniste, vieillot et un peu hypocrite aussi.
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Larkflight
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Message non lu par Larkflight »

Un vrai débat moi je veux bien, mais je lis tout ça et j'ai du mal à tout saisir, sans doute que mon pauvre cerveau reptilien délabré ne laisse de place qu'aux seuls enjeux dignes d'intérêt pour lui, à savoir le pouvoir le fric le cul, soit tout n'est pas dit.
Je ne sais pas pourquoi certains veulent intervenir et d'autres non mis à part la réflexion de Dupont, mais si il s'agit de se faire la main et que nous ne sommes plus à l'époque du jurassic park (c'est à cette période que tu apprenais ? ;) ) il y a des écoles maintenant et pourquoi l'ensemble des postes ne seraient dans ce cas pas réalisés par des écoliers ?, avec des encadrements professionnels ?
Ou alors combien de pages de non dits vont elles être déroulées ?
Mais les motivations réelles et tangibles (pas forcément pécuniaires mais franchement la grandeur d'âme et l'apostolat désintéressé ça me fait bien rigoler, même à Emmaus et à l'armée du salut personne ne travaille pour rien)
Ah les thread marroniers de 150 pages y q'ça de vrai :roll:
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heral
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Dorian a écrit : Ceci dit j'entends bien les arguments de Heral et des autres, et y voit l'avantage pour les étudiants (conditions réelles de production, expérience et professionnalisme, tout ça), mais je sais pas trop pourquoi ça me gène dans le principe, surement à cause du côté business (un projet étudiant doit pour moi rester bénévole de la part des réalisateurs / faiseurs)... Y'a un peu un mélange des genres je trouve..
décidement, je crois que nous ne serons jamais d'accord.
tu parles business?
je parle pédagogie.

dialogue de sourds entre mecs du son :(

:arrow:
christophe Heral
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Dorian
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Message non lu par Dorian »

J'avais pas vu le post de Larkflight, mais c'est bien de ça dont il s'agit !

Bye.
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heral
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Message non lu par heral »

je voudrais juste rajouter une dernière chose concernant les écoles et le business.
à la Poudrière, l'école coute 1000 € par an à chacun des étudiants.
c'est un point qu'il me semblait important de souligner.
christophe Heral
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YuHirà
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Message non lu par YuHirà »

Bonjour,

Je crois qu'au delà de la pédagogie ou du business, la première chose qu'on doit attendre d'une collaboration avec l'étudiant est de l'ordre du relationnel, de l'humain. Pour moi le bénévolat peut ne pas être un obstacle dans la mesure où l'étudiant écoute, est prêt à apprendre et "considère" le service rendu à sa juste valeur: c'est à dire un ingénieur son ou un compositeur qui donne de son temps, peut refuser d'autres projets parce qu'il s'est engagé, et apporte son matériel et son savoir-faire.

Que l'on soit professionnel ou amateur, étudiant ou actif, un film c'est avant tout une rencontre. L'argent, la question budgétaire ne peut pas être constamment un "obstacle".

Ce qui me gêne davantage dans le travail avec les étudiants, c'est l'incertude qui fait qu'on se retrouve parfois dans une position fragile en tant qu'intervenant extérieur. D'aucuns racontent qu'ils ne sont jamais remerciés, d'autres sont remplacés sans ménagement, sans préavis et par mail, au gré des humeurs d'étudiants qui pensent offrir une opportunité en oubliant qu'ils en bénéficient. Les castings sur bout d'essai, les mises en concurrence aveugles, l'indétermination constante, tous ces défauts de considération propres à beaucoup de réalisateurs débutants qui dévalorisent l'expérience de l'intervenant extérieur. Le moral en prend forcément un coup.

Pour moi cela met en perspective le problème très différement et rend nécessaire, d'une part, un minimum d'encadrement pédagogique (pour que les engagements pris par les étudiants soient de vrais engagements), et d'autre part, une vraie rencontre qui scelle l'entente artistique.

La question qu'il faut se poser est la suivante. Si jamais un ami réalisateur talentueux avait une grande difficulté à monter son film, très prometteur et décidait de le tourner quand même, que feriez vous? Passeriez-vous à côté d'un très beau projet? Dans un entretien qu'il a accordé aux Cahiers du Cinéma, Darren Aronofsky a sous-entendu qu'il n'avait pas les moyens de payer les stars qu'il embauchait dans ses films. Pour Black Swan, Natalie Portman aurait touché un salaire symbolique pour son rôle (D. Aronofsky a tiré un trait sur ses honoraires). Elle décrochera sans doute l'oscar cette nuit.

Si une rencontre est belle, que le projet est beau, mais que le financement n'est pas là, doit-on le bouder alors que nous vivons dans une époque où un film des Gobelins peut être nominé aux Oscars (Oktapodi, 2009)?

Je me pose la question.
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YuHirà
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On me fait préciser par MSN que l'encadrement peut avoir des effets encore plus négatifs. C'est vrai lorsqu'il conduit à restreindre artistiquement l'étudiant. Ce dernier doit rester libre de ses choix artistiques. Je parlais plus d'encadrement juridique, relationnel, etc... Tout ce qui fait qu'on se comporte en professionnel en somme.
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Foxp2
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Message non lu par Foxp2 »

Bla..bla..bla.... Ce ne sont que profiteurs qui s'imaginent que parcequ'il est d'usage d'aider des jeunes realisateurs ces etudiants qui paient ces ecoles des fortunes, peuvent obtenir pour rien, des jours, des semaines voire des mois de travail,. Qu'ils exigent donc une aide de leur ecole et que ces mm ecoles, a ce titre se tournent vers des professionnels du son, tant que ca ne sera pas le cas, qu'ils aillent se faire voir eux, leur ecole et leur talent.
Ê pericoloso sporgersi!
scotty
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Message non lu par scotty »

Pfouuu,

Que de questions, Héral, en effet. L'essentiel de mon premier post me semblait suffisant comme contrib, mais bon : je vais rester simple. Mes étudiants apprennent à créer de l'animation, du jeu vidéo, ou à monter des films. Alors mes cas de figure sont peut-être très loin de ceux que vous citez ?

Fort de ma petite expérience : 10 ans de Radio-France, 20 de studio d'enregistrement (qui recoupent les 10 autres), XX de perfectionnement, de pratique et de composition musicale (je n'ose plus compter), j'essaie de les sensibliser à l'importance de la synergie son-image, de leur transmettre le virus, en gros, du musicien et amoureux du son que je suis; le courant passe très bien, mais les conditions vont du très acceptable au déplorable.

Pour citer deux écoles un peu, voire très éloignées du monde du son, qui m'ont "consulté" ces dernières années, MJM (montage vidéo) après consultation, donc, a créé une cabine - son et un poste ProTools par étudiant en plus de suites Apple (Final Cut, Soundtrack Pro ...) à disposition; Créapôle, école de design dont une branche concerne l'audiovisuel, ne met absolument rien à disposition, à part des logiciels gratuits et un PC par étudiant, dans des salles inadaptées ...

Pour en revenir à la question des collaborations :

Je trouve que la collaboration entre écoles son et image est une très bonne idée, qu'on peut en effet essayer d'encadrer. Et je crois que les intervenants "son" doivent néanmoins tenter de donner les moyens à leurs étudiants de réaliser leur bande-son eux-même autant que possible.

Par exemple, en fin d'année et quelle que soit l'école, tous mes étudiants sont normalement capables de choisir et mélanger des sons, de leur appliquer des effets/traitements en fonction, d'effectuer un montage musical et d'enchainer/mixer le tout sous une vidéo/animation

Notons par ailleurs que lorsque des intervenants extérieurs travaillent gratuitement, le risque est notamment que, cherchant une reconnaissance, ils cherchent à se mettre trop en avant dans le résultat final. C'est particulièrement vrai pour la musique; je conseillerais donc aux étudiants :

1) de se retrousser les manches, de lister leurs besoins, et d'écouter des éléments sonores et musicaux en mettant de côté et en testant ce qui leur plaît.
2) de se rapprocher d'étudiants en école de son, lorsqu'ils savent ce qu'ils veulent, pour un échange constructif ou chacun peut y gagner.
3) si ce rapprochement échoue, de faire ce travail par eux-memes en sollicitant les conseils bienveillants de leur prof (si leur emploi du temps le permet)
4) de faire appel à un(e) professionnel(le) en dernier recours

Les travaux dont je parle sont faits pour s'ajouter à un CV et se lancer sur le marché du travail; je ne suis d'ailleurs pas certain que faire appel à Randy Thom et Hans Zimmer
ne soit pas contre productif, en mettant au second ou troisième plan le travail de(s) étudiant(s)
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krr
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YuHirà a écrit :On me fait préciser par MSN que l'encadrement peut avoir des effets encore plus négatifs. C'est vrai lorsqu'il conduit à restreindre artistiquement l'étudiant. Ce dernier doit rester libre de ses choix artistiques. Je parlais plus d'encadrement juridique, relationnel, etc... Tout ce qui fait qu'on se comporte en professionnel en somme.
euh...

il faut quand meme aussi rappeler à l'étudiant la réalité, parfois...

"non, on ne peut pas poser un Zoom H4N sur une voie de TGV juste avant que le train passe"

"non, tu ne peux pas aller enregistrer la manif anarchiste interdite avec le seul enregistreur 4 canaux timecodés dont plusieurs autres étudiants vont avoir besoin en un seul morceau et non stop, pour leurs examens, durant les 30 jours qui viennent"


(c'est du vécu de cette semaine... héhéhé)
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